Il était le Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (l’ex-Saint-Office) depuis 1981 et inflexible gardien du dogme, le cardinal Joseph Ratzinger, 78 ans, a été élu hier après un conclave de 24 heures pour succéder à Jean-Paul II dont il a été l’un des principaux conseillers.
Surnommé le « PanzerKardinal » ou le « Grand Inquisiteur », ses positions inflexibles en matière de doctrine de la foi, de théologie ou sur les questions morales et religieuses en faisait le principal représentant de l’aile conservatrice de l’Eglise. Sa nomination a reçu un accueil mitigé tant des opposants à l’Eglise de Rome qu’au sein même des fidèles et hiérarques religieux.
L’opération séduction – relooking – a débuté dès hier soir pour avancer un choix de transition, des qualités « annoncées » de dialogue, de pragmatisme, d’obligation de régner au centre, pour cet homme qui ne s’est jamais départi de propos extrêmes sur l’ordination des femmes, le célibat des prêtres, la contraception, l’avortement, la primauté de l’Eglise catholique sur les autres religions ou sur l’homosexualité et le mariage Gay.
« Aucune idéologie ne peut effacer de l’esprit cette certitude que le mariage n’existe qu’entre deux personnes de sexe différent », martelait, en juillet 2003, le cardinal Ratzinger allant plus loin l’an dernier lors d’une interview accordée au journal espagnol El Pais : «Si nous devons reconnaître que ces personnes souffrent et veulent trouver une manière de vivre ensemble adéquate, créer la forme juridique d’une espèce de mariage homosexuel n’aidera pas ces personnes. Cette formule est destructrice pour la société et la famille.».
Le Cardinal Ratzinger avait fait publier la position de l’Eglise sur les « CONSIDÉRATIONS À PROPOS DES PROJETS DE RECONNAISSANCE JURIDIQUEDES UNIONS ENTRE PERSONNESHOMOSEXUELLES » en 2003. Ce texte invitait les chrétiens, hommes politiques ou non, à s’opposer à de telles mesures et qualifiait l’homosexualité de « phénomène moral et social inquiétant, même dans les pays où il n’assume pas un relief du point de vue du système juridique. Il l’est encore plus dans les pays qui ont déjà accordé une reconnaissance légale aux unions homosexuelles ou qui entendent le faire, en y incluant même dans certains cas, la capacité d’adopter des enfants ».
Ceux qui attendaient un Pape d’ouverture sont déçus. La communauté LGBT est prévenue, nous connaissons les positions de celui que l’on doit appeler désormais Benoît XVI concernant les questions morales et sexuelles.
EN SAVOIR PLUS
Pour les aficionados, le site du Vatican : www.vatican.va
Edifiant, le texte de Ratzinger comme Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la position de l’Eglise concernant les législations reconnaissants les unions homosexuelles : Ici
Nos articles précédents sur le sujet :
– Delanoë pour un lieu parisien au nom de Jean-Paul II
– Requiem pour un Pape révolutionnaire et réactionnaire
– Protestations lors de la messe de Notre Dame
– Rengaine papale contre l’homosexualité
– Bras de fer entre le gouvernement Zapatero et le Vatican
– Mariage Gay : nouvelle charge papale
– Eglise et homosexualité : l’impossible dialogue ?
– Les homosexuels sont des « pervers sexuels »