Moins d’une semaine après la Marche des Fiertés qui a réuni 700 000 personnes dans les rues de la capitale, c’est via une interview accordée au quotidien Le Parisien que le premier Ministre a souhaité répondre aux revendications des associations LGBT.
Ainsi, le locataire de Matignon a déclaré que « S’agissant du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels, la loi ne l’autorise pas aujourd’hui et je n’y suis pas favorable à titre personnel » ajoutant sans toutefois fixer de calendrier ou préciser les formes que cela prendrait qu’« en tout état de cause il est important que le débat puisse se poursuivre en toute sérénité.
Et voilà que la majorité parlementaire devient le premier partisan du Pacs après en avoir été le principal opposant. Le premier Ministre estime que le Pacs « a permis de progresser dans la voie du respect et de la tolérance ».
Politiquement, le gouvernement annonce que prochainement des mesures pour améliorer le Pacs seront présentées tout en écartant a priori toute avancée sur les revendications de mariage et d’adoption, alors à quoi bon parler de « débat » si c’est pour le clore avant même qu’il est lieu. En somme la communauté LGBT devrait se satisfaire de mesures nécessaires, légitimes et promises depuis longtemps sur le Pacs et oublier toute revendication sur le mariage et l’adoption ce qui au passage aurait l’avantage pour l’exécutif de présenter une image progressiste à l’opinion publique tout en rassurant son électorat conservateur sur le mariage et l’adoption.
Le chef du gouvernement a également indiqué que la « priorité est de lutter contre toutes les formes de discrimination dont les homosexuels sont encore trop souvent les victimes ». Hasard de calendrier ou ironie du sort doit se tenir demain devant la 7ème chambre du Tribunal Correctionnel de Lille la première audience du procès intenté au député UMP Christian Vanneste par le SNEG, SOS-Homophobie et Act Up-Paris suite aux propos homophobes tenus par le député du Nord. Quid de la volonté du premier Ministre de lutter contre les discriminations homophobes quand son propre parti a refusé de sanctionner ou d’exclure Christian Vanneste et ce en contradiction avec les engagements tenus par Nicolas Sarkozy sur le sujet ?
Les associations, non dupes de la manoeuvre, ont déjà vivement interpellé la classe politique dans son ensemble samedi dernier et n’en resteront pas là à 18 mois de la campagne présidentielle. Au final, le premier Ministre donne une fin de non recevoir à toutes les revendications des associations LGBT, les mesures visant à améliorer le Pacs étant promise déjà depuis deux ans.
EN SAVOIR PLUS
Nos articles précédents sur la Marches des Fiertés 2005 :
– Retour aux sources pour une Marche des Fiertés revendicative
– La GayPride, un kidnapping politique pour GayLib SIC
– J-2 avant la Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans
– Une Marche des Fiertés LGBT fortement revendicative
– La Marche des Fiertés 2005 de Paris dans un mois
– « Couples et parentalité : l’égalité maintenant ! »
Autre article en rapport :
– Les homos et pacsés toujours discriminés en matière d’adoption
Nos précédents articles sur l’affaire Vanneste (du plus récent au plus ancien) :
– Vanneste assigné par le SNEG le 29 juin
– L’affaire Vanneste soumise au Garde des Sceaux
– Vanneste sera poursuivi
– Affaire Vanneste : Act-Up ne relâche pas la pression
– Actions contre le député homophobe Vanneste
– Sarkozy à Vanneste : « Propos inadmissibles et stupides »
– Homophobie impunie du député Vanneste
– Propos homophobes du député Vanneste Bis
– Le député homophobe Vanneste multirécidiviste
– Pour Act Up : « L’Homophobie tue, l’UMP complice »
– Propos homophobes du député Vanneste
– Surenchère de propos homophobes