FEDERATION DES CENTRES LGBT
Fdration franaise des Centres LGBT et
des bnvoles qui se destinent
l’accueil des personnes LGBT (lesbiennes,
gaies, bi & trans)
SOS HOMOPHOBIE
COMMUNIQU
NIC/CP/06/07
Reims, le jeudi 9 mars 2006
Lutte contres les
discriminations
APPEL LA LEVE DE L’INTERDICTION FAITE AUX HOMOSEXUELS
DE DONNER LEUR SANG
(Face l’obstination de l’Etablissement Franais
du Sang, SOS
Homophobie lance une campagne, relaye par la Fdration,
pour
collecter des promesses de don du sang de personnes
homosexuelles)
Chaque anne, de faon rcurrente, nous recevons des
appels ou des
mails de gays, et parfois de lesbiennes, qui se sont vus
refuser leur
sang alors qu’ils voulaient en faire don par simple acte
de
gnrosit, le motif de ce refus : leur homosexualit.
L’orientation
sexuelle peut-elle tre un objet de refus de don du sang
?
Hlas, oui, depuis le 20 juin 1983, une circulaire relative
la
prvention du SIDA par la transfusion sanguine a t mise en place
par
le Professeur Roux, Directeur Gnrale de la Sant
l’poque,
interdisant aux personnes homosexuelles ou bisexuelles de donner
leur
sang tant considres comme un » groupe risque » au mme titre
que
les utilisateurs de drogues injectables par voie veineuse,
les
personnes originaires d’Hati et d’Afrique quatoriale,
les
partenaires sexuels (hommes ou femmes) des personnes appartenant
ces
catgories. Ainsi les relations homosexuelles masculines
sont
rpertories comme un comportement haut risque d’exposition au
VIH,
hpatite B et C dans la dernire dition des
contre-indications
mdicales au don du sang relatives la prvention de la
transmission
d’agents viraux.
Si cette mesure pouvait se
justifier au regard des connaissances
scientifiques de l’poque et d’une
population gay majoritairement
touche par le VIH, aujourd’hui 22 ans aprs,
les statistiques nous
dmontrent que depuis 15 ans, l’pidmie du sida en
France se
dveloppe beaucoup plus rapidement chez les htrosexuel(le)s
(+410%
en 15 ans) que chez les gays (-68% sur la mme priode, source INVS
:
Institut National de Veille Sanitaire). Ainsi depuis 1997, on
peut
affirmer que la pratique sexuelle htrosexuelle est le mode
de
contamination le plus frquent. De plus, il ne faut pas oublier
qu’avec
les frquentes campagnes de prvention lances au sein du
milieu gay depuis
les annes 80, ce groupe est celui qui recourt le
plus au dpistage (89% des
gays versus 36% de l’ensemble des hommes,
source INVS), les statistiques
doivent donc tenir compte de cet
indicateur qui nous dmontre qu’il y a plus
d’htrosexuel(le)s que de
gays porteurs du VIH qui s’ignorent. D’autre part,
si on devait tenir
compte des statistiques pourquoi ne pas alors exclure
galement tous
les hommes puisqu’ils reprsentent » un sexe risque »
!!!
Malgr des statistiques quelque peu contestables, rien ne
prouve que
les gays aient plus de conduites risque que les
htrosexuel(le)s,
en effet si des tudes faites auprs de gays frquentant
des lieux «
hautement reprsentatifs » tels que les saunas, les backrooms
et
autres lieux de drague (cf le Baromtre Gay 2002 de l’INVS :
enqute
ralise dans les lieux de rencontre gays ), montrent que
certains
gays ont des conduites risque, en revanche aucune tude n’a
t
mene sur les conduites risque des htrosexuel(le)s. D’ores
et
dj, ces tudes, biaises par les lieux d’enqute, tendent
ne
montrer qu’une » image d’Epinal » o tous les gays sont associs un
»
style de vie libertin » engendrant des conduites risque, l’INVS
oublie trop
souvent que l’homosexualit avant d’tre une sexualit est
une affaire
d’identit qui recouvre une multitude de pratiques
sexuelles tout comme
l’htrosexualit sur lesquelles il serait
hasardeux de gnraliser a
priori.
Malgr toutes les prcautions prises, seule l’honntet et
la
franchise des donneurs peut empcher la transmission de sang
contamin,
un homosexuel tout comme un htrosexuel peut trs bien
mentir sur sa vie
sexuelle lors du questionnaire men par le mdecin.
De toute faon, le risque
est minime car pour toute personne qui donne
son sang, des tubes
d’chantillons du sang sont prlevs simultanment
afin de faire des
analyses. Chaque don est donc systmatiquement test
individuellement. Chaque
donneur est identifi par un numro de don
unique avec un code barre qui
est attribu sa poche de sang pour
assurer toute la traabilit chaque
tape du circuit. Ainsi
lorsqu’une anomalie est dcele, le donneur est
toujours prvenu
aussitt par l’EFS (Etablissement Franais du Sang). Le seul
risque
pourrait venir du fait que des dons seraient raliss sur une
priode
(la fentre de sroconversion) o on ne peut pas encore dtecter
la
maladie chez le donneur faute de fabrication suffisante d’anticorps
par
l’organisme et encore cette priode est trs courte (12 jours).
A
SOS homophobie, nous avons dcid de nous mobiliser contre
cette
discrimination en lanant un appel national tous les
homosexuels
masculins qui souhaitent donner leur sang et qui dclarent
sur
l’honneur ne pas avoir de conduites risques lors de leurs
rapports
sexuels, ce qui sous-entend : pas de rapports non protgs, pas
de
partenaires multiples ou avec un partenaire unique depuis moins de
6
mois. Ces derniers pourront remplir une promesse de don du sang
l’adresse suivante
http://sos-homophobie.org/dondusangcitoyen
Nous
invitons galement tous ceux qui ne font pas parti de cette
catgorie et qui
souhaitent soutenir notre action remplir un
engagement receveur(se)
affirmant qu’ils s’insurgent contre
l’exclusion systmatique des
homosexuel(le)s du don du sang et
dclarent, si cette mesure tait abolie, ne
pas craindre d’tre
transfuss (il est bien sr possible de cocher les deux :
promesse de
don et engagement receveur). Les promesses de don et les
engagements
receveurs collects seront transmises SOS homophobie qui
gre
l’opration (SOS homophobie s’engage garantir la confidentialit
des
donnes communiques).
Cette campagne de don du sang a pour
objectif de sensibiliser les
Franais(es) cette discrimination trop souvent
ignore par les
homosexuel(le)s eux-mmes et davantage encore par tous ceux
qui
peuvent donner leur sang. Cette discrimination sous-entend que
les
homosexuel(le)s sont une population irresponsable sexuellement et
ont
par essence un sang impur indigne d’tre transmis pour sauver une
vie.
Il est intolrable que de tels principes moralisateurs
puissent
rgenter des principes de prcaution soit disant scientifiques !
Nous
voulons pointer du doigt l’amalgame sous-jacent cette mesure
qui
associe les comportements risque une orientation
sexuelle.
D’autant plus que les conduites risque ne sont pas l’apanage
des
homosexuel(le)s ! Cependant, si les htrosexuel(le)s qui ont
des
conduites risque sont exclus temporairement (6 mois aprs un
rapport
non-protg), les homosexuels, eux, sont exclus systmatiquement
et
dfinitivement quels que soient leurs comportements sexuels.
Cette
mesure ne sert qu’ stigmatiser une orientation sexuelle qui
drange
et entrane la sgrgation d’une minorit un acte de citoyennet
et
de solidarit, ce qui ne fait que renforcer l’homophobie ambiante
!
Ainsi nous demandons la rvision de cette mesure afin que
soient
prises en compte non plus l’appartenance une orientation
sexuelle
mais que le cas par cas soit tudi en dehors de toute
considration
sexuellement discriminatoire. Nous demandons galement une
exclusion
temporaire et non dfinitive des homosexuels au mme titre que
les
htrosexuel(le)s, en cas de conduites sexuelles juges
risque.
A la clture de l’opration, le nombre total de promesses
de dons et
ces « engagements receveurs(euses) » sera remis solennellement
la
direction de l’tablissement Franais du Sang. Charge eux de
les
accepter et ainsi sauver des vies ou de les refuser. Les
informations
transmises l’Etablissement Franais du Sang seront anonymes :
seul
le prnom et le code postal seront communiqus. Nous faisons
confiance
votre responsabilit citoyenne pour aller donner votre sang
et
respecter cet engagement, si l’tablissement Franais du Sang
changeait
sa position.
SOS HOMOPHOBIE
c/o CGL Paris BP 255
75524 Paris
cedex 11
Tl. : 0810 108 135
sos@sos-homophobie.org
http://www.sos-homophobie.org
FDRATION DES CENTRES
LGBT
Olivier NOSTRY
Porte-parole dlgu
contact@federationcentreslgbt.org
====
http://federationcentreslgbt.org/13R/cp07.html