Quand l’homophobie fait un mort
en Martinique,

la presse parle de
» plaisanterie «

et le procureur lgitime le
passage l’acte

Rivire-Sale, le vendredi 22
septembre 2006

Communiqu de presse
nANA2006/

Lundi 18 septembre, la cour d’assises de
la Martinique jugeait un Samaritain de 21 ans qui, aprs avoir trait un jeune
compatriote de » PD « , s’tait battu avec lui et l’avait tu
d’un coup de paire de ciseaux. Dans son dition du mme 18 septembre, le
quotidien France-Antilles rappelle les faits en les prsentant de faon
pour le moins saugrenue. Le journaliste crit que l’accus avait commenc par
importuner d’autres jeunes » runis sous un abribus « , puis il
ajoute : » Pour plaisanter (sic), ils (resic) les
traiter (reresic) de PD « … Et d’enfoncer le clou en parlant
encore, sans le moindre recul critique, de simple » blague « ou
de nouveau de » plaisanterie « le lendemain dans l’dition du
19 septembre !

Depuis deux ans, le quotidien de
rfrence des Antilles franaises accompagne avec courage et constance An Nou
All, CGL Antilles-Guyane & Outre-Mer, Association des NoirEs lesbiennes,
gais, bi & trans en France, dans sa dmarche d’interpellation de la socit
martiniquaise sur la violence homophobe qui la ronge. C’est donc avec regret
que, dans un courriel du 19 septembre la rdaction de ce quotidien, An Nou
All a dnonc un traitement journalistique aussi lger pour une affaire
d’homophobie aussi dramatique : cette insulte tait » tellement
humoristique « , estime An Nou All, qu’elle a dclench une rixe
mortelle entre insulteur et insult. France-Antilles aurait-il trait ce
sujet avec autant de lgret, pour ne pas dire de mpris, si l’insulte avait
port sur la couleur de peau ? » Pourquoi qualifier l’insulte
homophobe de plaisanterie ? C’est bien l’homophobe qu’il faut poser la
question : pourquoi pense-t-il qu’insulter une personne est une chose
normale, rigolote ? « , conclut An Nou All !

Pour autant, la responsabilit de la
presse n’est pas seule en question. Que penser en effet d’un procureur qui,
comme le rapporte avec justesse France-Antilles dans son dition du 20
septembre, lgitime la violence homophobe en justifiant le passage l’acte
comme seule rponse l’insulte homophobe, parlant d’une » histoire qui
aurait d (sic) se terminer par des coups de poings « ?!
Justice, presse, jeunesse… Contre l’homophobie qui marque de son empreinte
toutes les composantes de la socit martiniquaise, ansam, an nou
lite !*