La transphobie : connais pas

Communiqu de presse

TaPaGeS, le 20 novembre 2006

LA TRANSPHOBIE : CONNAIS PAS

Une enqute de la HALDE (Haute Autorit de Lutte
contre les Discriminations et pour l’galit des chances), ce machin concd par
Chirac aux personnes LGBT (Lesbiennes/Gay/Bi/Trans’) comme on donne un nonosse
son/sa chienNE, est actuellement en cours sur les discriminations au travail.

Parfait.

Elle ne mentionne mme pas les personnes transgenre.

Quatre hypothses nous viennent l’esprit (qu’on a mauvais)
:

– Ou bien les trans’ ne travaillent pas ;

– Ou bien, la HALDE a remarqu que les personnes transgenre
n’ont aucun problme dans l’univers trans-friendly de l’entreprise, de la
fonction publique et des services sociaux ;

– Ou bien la HALDE est un ramassis d’tourdiEs ;

– Ou bien, une fois encore, les trans’ sont relgues loin,
bien loin, l o on ne les voit pas, o on ne les entend pas, dans un endroit o
les souffrances sociales dtermines par une socit transphobe sont camoufles,
dnies, invisibilises. Dans un placard sordide.

Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, parmi tant d’autres.
La liste de ce que subissent les personnes trans’ partout dans le monde est
courante, alarmante.

La voix des concernEs, elle, ne transperce pas le mur du
son mdiatico-politique.

AUJOURD’HUI, 20 NOVEMBRE : le TDoR…

Le TDoR (Transgender Day of Remembrance), ce 20 novembre,
est pour nous l’occasion de mettre dans la lumire les oppressions subies par
les personnes trans’.

l’chelle internationale : les trans’ sont pourchassEs,
assassinEs, leurs agresseurs ddouans

: la plupart sont firement encourags par leurs tats…

l’chelle du « pays-des-droits-de-l’homme » (c’est cens
tre nous, a !) : la Loi avalise les discriminations et fait en outre endurer
aux personnes trans’ tout un arsenal de mesures humiliantes.

Le TDoR, ce 20 novembre, est pour nous l’occasion de
tmoigner de notre solidarit. De redire publiquement notre colre devant ce que
vivent les personnes trans’.

Pour certainEs : chassEs de leurs familles, vouEs la
prcarit, des formes de vie clandestines.

Pour touTEs : le rappel au quotidien d’une « anormalit » en
regard des normes, par la Loi, par les insultes.

Souvent : les agressions ; parfois : les meurtres.

Le TDoR, ce 20 novembre, est aussi pour nous l’occasion de
rappeler qu’il n’existe aucune oppression qui ne soit politique.

Et que toute politique peut tre inflchie, conteste voire
rvolutionne (yes !).

Que ces oppressions sont organises, conues, appliques au
premier « chef » par l’tat.

Que de l’tat et de ses services dcoule tout un ensemble de
mesures, de comportements, d’incidences dans les vies des personnes transgenre.

Du crime aux discriminations sur les sites de rencontres,
des vexations administratives aux insultes, etc.

Bien sr, ces violences ne sont pas toutes les
mmes.

Elles n’ont ni la mme intensit ni la mme gravit.

Elles tmoignent cependant de la cohrence de la transphobie
: ne rien laisser idemne.

Que tout soit gouvern par la Haine et l’Injustice.

Le TDoR, ce 20 novembre, est enfin l’occasion pour nous de
rappeler nos exigences. Rien n’est ngociable, rien n’est demand. Tout est
exig :

– Une personne trans’ n’est pas malade : abolition de toute
psychiatrisation impose des personnes transgenre et de tous « protocoles »
mdicaux ou « standards de soins » imposs leur encontre, et garantie du libre
choix de nos mdecins, tel que dfini par la Loi en vigueur.

– Une personne trans’ n’est pas infrieure : nous exigeons
les mmes droits pour toute personne transgenre que pour toute personne
cisgenre. Et pour cela, le changement sur simple demande du premier chiffre du
n de Scurit Sociale pour toutes les personnes qui en feraient la demande,
afin de couper court l’omniprsente discrimination selon ce n, p.ex.
l’embauche, discrimination qui mne l’exclusion, la prcarit et aux
comportements risque (prostitution publique etc).

– La transphobie n’est pas une opinion : une vraie politique
de prvention de la haine transphobe s’impose.

De nos luttes, nous avons appris que c’est nous, personnes
transgenre et soutiens, d’apparatre, de nous mobiliser, de nous organiser, de
nous imposer.

On ne s’en remettra pas unE hypothtique candidatE de la
cause trans’ en 2007.

Les avances nous les obtiendrons dans la rue, par nos
mobilisations – et pas par l’aumne politicienne.

Nous avons touTEs y gagner : nous librer collectivement
des assignations de genre et de sexe.

branler l’ordre htropatriarcal. Et nous dcouvrir plus
libres et plus gaux/-ales – plus heureux/-ses.