Paris
le 30 novembre 2006,
COMMUNIQUE
SIDA:
CONSTAT ALARMANT
LE
SNEG REFUSE LA FATALITE
STABILITE
CHEZ LES HETEROSEXUELS .
L’pidmie
de Sida montre des signes de stabilit dans le milieu htrosexuel (51% de
l’ensemble des dcouvertes de sropositivit), et concerne pour moiti des
personnes d’Afrique subsaharienne. Plusieurs constats sont cependant
encourageants dans cette population: les chiffres laissent apparatre une
baisse relative des nouveaux diagnostics chez les femmes. Ils montrent ainsi l’efficacit des actions de
prvention notamment mises en place par les associations de migrants. Depuis
presque deux ans, la demande de
Sant, le SNEG soutient et accompagne l’association Afrique Avenir dans ses
dmarches de mise en place des outils et actions au sein des tablissements afro-antillais de la capitale ainsi
qu’auprs des organisateurs de ftes ethniques. Une Charte d’engagement est par
ailleurs en cours d’criture, l’image de la Charte de Responsabilit, pour les
tablissements suivis par Afrique Avenir. C’est pourquoi nous demandons nos
bailleurs institutionnels de poursuivre et dvelopper l’aide financire
l’ensemble de ces associations spcifiques, afin de prenniser leurs actions auprs de ces populations.
.RECRUDESCENCE
CHEZ LES GAYS
A
l’inverse, en ce qui nous concerne, les derniers chiffres annoncs par
l’Institut National de Veille Sanitaire sont alarmants. En un an, les nouveaux
diagnostics dans la communaut homosexuelle ont augment de 15 % (27 % de
l’ensemble des dcouvertes de sropositivit en 2005 vs 21% en 2003). La
recrudescence des prises de risques constate dans les enqutes presse Gay 2004 et le
Baromtre Gay 2005 concidant avec l’augmentation des infections sexuellement
transmissibles, rvlait alors des
indicateurs proccupants, confirms aujourd’hui hlas par l’InVS. En 2005, 44 %
de l’ensemble des dcouvertes de sropositivit chez les gays reprsentent des
contaminations dans les six mois prcdant le diagnostic VIH. Interrog par le
SNEG sur les donnes 2006 encore indisponibles, l’InVS nous indique que
l’augmentation semble se poursuivre. Si toutes les classes d’ges sont
concernes de faon semblable par cette augmentation de dcouvertes de
sropositivit, l’InVS note cependant une progression parmi les homosexuels
entre 40 et 59 ans.
AGIR
SANS OUBLIER PERSONNE
Face
ce constat inquitant de la multiplication des prises de risques qui tmoigne
de leur banalisation et alimente l’pidmie de Sida parmi les homosexuels, les
associations doivent rapidement se runir afin de dfinir des stratgies
complmentaires, un discours cohrent, cibl, chacune dans son objet, chacune
dans ses missions, pour potentialiser les actions auprs des gays, mais aussi
au-del, l’ensemble du public LGBT, srongatif ou sropositif. Les changes
entre les personnes touches et les 40 reprsentants d’associations, dont le
SNEG, prsents lors des Etats Gnraux des Gays touchs par le VIH/Sida et au
Sminaire associatif organis par AIDES Paris du 24 au 26 novembre, nous ont
offert un espace ouvert sur la parole, l’coute de l’autre et une dynamique
qu’il nous faut poursuivre. Rendre audibles les messages de prvention ne peut
se faire sans mettre au cour de nos dispositifs la non discrimination des
personnes sropositives, leurs tmoignages, leurs
visibilits.
LE
SNEG S’ENGAGE.
La
lutte contre le Sida et les autres IST doit aujourd’hui comporter plusieurs stratgies incluses
dans un cadre de sant globale, de bien-tre des personnes, afin que chacune
prserve son capital sant. C’est pourquoi le SNEG ralise en ce moment mme une
cohorte gay sous la responsabilit scientifique du sociologue
l’I-PSR*
en partenariat avec les sites CITEGAY, CITEBEUR et CLEARGAY qui fait suite
l’enqute SexDrive. Le
SNEG entend poursuivre son action d’information et de mise disposition du
matriel de prvention, tout en la compltant par une dmarche nouvelle
consistant diffuser des messages plus persuasifs qui agissent directement sur
les dterminants du comportement sexuel et prventif. La dynamique propose est
ambitieuse. Elle a pour but de stimuler l’innovation dans le domaine de la
prvention grce ce programme de recherche initi en 2004 avec le sociologue
Philippe ADAM. Ce faisant, le SNEG entend non seulement alimenter son processus
interne de production de nouvelles campagnes, mais apporter galement sa
contribution la cration d’un cadre de connaissances, de rfrences et de
comptences communes, utilisables par l’ensemble des acteurs de la prvention et
parfaitement articules en lien avec les actions de l’INPES (Institut National
de Prvention et d’Education pour la Sant). Enfin,
une rencontre spcifique avec
l’ensemble de nos dlgus prvention de rgion aura lieu dbut dcembre, 3
jours d’change et de rflexion autour de nos outils et
actions.
.
AUX COTES D’ETABLISSEMENTS VOLONTAIRES
En
ce qui concerne les tablissements commerciaux:
–
Nous
appelons l’ensemble de nos exploitants de lieux de rencontres, adhrents ou non,
s’engager encore davantage aux cts de notre quipe de prvention et invitons
les tablissements encore non signataires de la Charte de Responsabilit y
souscrire afin d’amliorer ce dispositif prventif, marque d’un engagement sans
faille dans la lutte contre le Sida et les autres IST.
–
Nous
demandons galement aux exploitants signataires de promouvoir cet engagement
auprs de leur clientle, par un affichage visible par tous et d’en faire la
promotion dans leur communication. Il est de la responsabilit des exploitants
de faire en sorte que la prvention soit optimum dans tous nos lieux qui
disposent de parcours sexuels.
–
Nous
sollicitons aussi vivement
l’ensemble des producteurs de films x et les diteurs de sites de rencontres
pour qu’ils s’engagent dans l’information et la prvention aux cts des
associations.
NOUVEAU
CONTEXTE: NOUVELLE MOBILISATION
C’est
en alliant recherche et action, que nous viterons une catastrophe sanitaire qui
pourrait non seulement mettre en pril l’ensemble de nos lieux de convivialit,
mais favoriser le retour d’un discours d’intolrance envers notre communaut
dans son ensemble.
Le
relchement des comportements prventifs dans notre communaut ne doit pas tre
une fatalit. Les facteurs qui l’expliquent sont multiples et complexes, c’est
pourquoi nous devons affirmer notre refus de la banalisation des prises de
risques, le rappel de la norme prventive, mais cela ne doit pas tre un frein
la mise en place d’actions d’accompagnements des personnes les plus vulnrables
et/ou en chappement de prvention (35% baromtre gay 2005).
Seules
les mobilisations conjugues de l’Etat, des associations de lutte contre le sida
et LGBT, des chercheurs, du tissu commercial et des personnes qui composent la
population gay, nous permettront de faire inflchir cette courbe ascendante des
nouvelles contaminations.
Institute for Psycho Social Research