Procs du recteur de Notre-Dame contre Act Up-Paris
La libert du culte, prtexte pour faire taire les critiques contre
l’Eglise
publi en ligne : 21 fvrier 2007
Notre-Dame-de-Paris, a intent au civil Act Up-Paris et certainEs de ses
membres. Selon lui, nous aurions atteint la libert religieuse, au
libre exercice du culte et l’affectation cultuelle en organisant un mariage
symbolique de deux femmes dans la cathdrale, le 5 juin 2005. Patrick
Jacquin demande un euro de dommages et intrts, 10 000 euros de frais
d’avocatEs et la publication de la dcision judiciaire dans 5 organes de presse,
hauteur de 10 000 euros chaque. Nous pouvons donc tre condamnEs payer 60
000 euros, ce qui revient ruiner l’association, nous contraindre de
sacrifier des activits de prvention ou de dfense des malades, voire fermer
nos portes.
Nous n’avons pas bafou la religion.
Nous n’avons pas perturb l’exercice du culte. AucunE croyantE n’a
t interpellE, aucune prire n’a t interrompue. Le mariage a t prvu une
heure o il n’y avait pas de messe. La crmonie a dur 4 minutes. Bref, nous
n’avons pas bafou la religion ni port atteinte la libert
religieuse ou l’exercice du culte. Nos communiqus de l’poque montrent que ni
Patrick Jacquin, ni son autorit, n’taient viss par notre action. Le recteur
faire valoir l’affectation cultuelle – une sorte de droit de
proprit. Mais s’il le fait pour montrer qu’un couple de lesbiennes est malvenu
dans sa cathdrale, il aura ensuite du mal convaincre que
l’Eglise est un lieu d’accueil et d’asile.
Est-il possible d’interpeller l’Eglise quand elle ruine nos
vies ?
Notre action visait montrer, joyeusement, notre revendication en
faveur du mariage homosexuel et dnoncer l’opposition de l’Eglise l’galit
des droits entre homos et htros. Nous voulions aussi protester contre le lobby
national et international qu’elle mne sur cette question ainsi que son
opposition au prservatif. Les rcentes tentatives du Vatican pour empcher
l’adoption en Italie du mariage homosexuel le montrent encore, s’il en tait
besoin : la hirarchie catholique ne se contente pas d’une simple pastorale
qui concernerait les croyantEs ; elle entend imposer un modle strict la
socit laque.
Patrick Jacquin parle de notre action comme d’une parodie de mariage. C’est sur ce terme que
l’ensemble de son accusation repose. Plus grave, le Parquet l’a repris son
compte. L’Etat considre donc, comme l’Eglise, qu’une union symbolique de deux
femmes est forcment une parodie, une caricature. Les demandes lgitimes des
couples homosexuels sont ainsi rabaisses. Cette dmarche juridique du prtre
est une preuve du bien-fond de notre action. Qu’il gagne ou qu’il perde,
Patrick Jacquin nous aura donn raison. Sa plainte illustre
parfaitement la politique de la hirarchie catholique notre gard :
mpris, haine et exclusion
Vogeli.