Communiqu de
presse du 18 aot 2007

62^me
session de l’Assemble gnrale de l’ONU en
septembre :

Un
vnement de promotion des droits de l’homme interdit aux
sropositifs ?

Nicolas
Sarkozy doit dnoncer cette situation contraire aux droits fondamentaux de
l’homme

Depuis plus de 60 ans, l’ONU a pour mission de dfendre des valeurs de
non-discrimination et de promouvoir le respect des droits de l’homme au niveau
mondial. Pourtant,
aujourd’hui, le sige de
l’ONU, situ aux
Etats-Unis, est inaccessible aux
personnes sropositives !

En effet, 13 pays dont les Etats-Unis interdisent totalement
l’accs leur territoire aux personnes touches par le VIH/sida. De
mme, plus de la moiti des Etats
membres des Nations-Unies ont mis en place des restrictions la libert de
circulation des personnes touches.

Voici donc plus
de 40 millions de personnes prives du droit de voyager du fait mme de leur
tat de sant ! Faudrait-il encore rappeler que le VIH/sida n’est pas une
maladie contagieuse ?

Mme si l’ONUSIDA
condamne rgulirement ce genre de mesures, les jugeant dangereuses sur la plan de la sant
publique et inefficace sur la plan conomique, la situation s’aggrave : ainsi, la Commission europenne devrait
entriner dfinitivement un accord sur la coopration dans le domaine de la
lutte contre le terrorisme entre les Etats-Unis et l’Union europenne qui
permettra l’accs aux autorits amricaines certaines donnes prives des
passagers des compagnies ariennes venant de l’Union europenne, notamment des donnes de sant ; ceci laisse
donc la porte ouverte la cration d’un fichier des sropositifs aux
Etats-Unis ! De mme, le premier
ministre australien dclarait rcemment vouloir faire voter une loi pour
empcher les candidats l’immigration porteurs du VIH d’entrer en
Australie.

Croire que l’on peut combattre le
sida en luttant contre le malades est une aberration. Les sropositifs ne sont
ni des criminels ni des menaces l’ordre public !

Face
cette situation intolrable et contraire aux principes fondamentaux des droits
de l’homme, Jean-Luc Romero, prsident d’ELCS et membre du Conseil national du
sida, a officiellement envoy une
lettre au Prsident de la
Rpublique franaise, lui demandant de condamner officiellement et
fermement ces restrictions et d’ouvrer pour que cette question soit l’ordre du
jour de la 62^me session de l’Assemble gnrale de l’ONU prvue du
25 septembre au 3 octobre 2007. La France ne peut plus rester passive
face une atteinte aussi grave la dignit
humaine.

Pour
information, vous pouvez tlcharger
le guide sur les restrictions la libert de circulation des sropositifs sur
le site d’ELCS – www.elcs.fr –

Le
Prsident

Monsieur Nicolas SARKOZY

Prsident de la Rpublique

Palais de l’Elyse

75008 Paris

Paris, le 10 aot 2007

Monsieur le Prsident de
la
Rpublique,

La 62^me session de
l’Assemble gnrale de l’ONU, laquelle vous avez prvu d’assister, se
droulera du 25 septembre au 3 octobre 2007. A cette occasion de nombreux
thmes seront abords mais un grave problme ne le sera pas sans votre
intervention, alors qu’il concerne plus de 40 millions de personnes dans le
monde: celui des restrictions grandissantes la libert de circulation des
personnes vivant avec le VIH/sida.

Permettez-moi de vous rappeler que
prs de la moiti des pays membres de l’ONU imposent des restrictions totalement
intolrables aux personnes touches par le VIH/sida quant leur libert
d’entre ou d’installation sur le territoire national. Treize pays, dont les
Etats-Unis, interdisent mme aux sropositifs de poser le pied sur leur
territoire.

Ces restrictions la libert de
circulation sont, vous en conviendrez, intolrables et ne peuvent se fonder sur
aucune justification qu’elles soient conomiques ou lies la protection de la
sant publique ; l’ONUSIDA le clame sans tre entendue depuis de nombreuses
annes. De plus, sous prtexte de lutter contre le sida, ces mesures ont un
effet pervers vident : elles ne peuvent que renforcer l’impression que le
sida reste une maladie honteuse qui ne doit pas tre dite. Et on ne le sait que
trop bien : lorsqu’une maladie est cache, les comportements risques se
multiplient.

Doit-on rappeler que le sida est
une maladie transmissible et non contagieuse ? Doit-on rappeler que le
sropositif n’est ni un criminel ni une menace l’ordre public au moment o un
nouvel accord entre l’Europe et les Etats-Unis sur les donnes transmettre sur
les voyageurs va aggraver la situation pour les victimes du sida ?

Il serait donc l’honneur de
la France que,
l’occasion de la 62^me session de l’Assemble gnrale de l’ONU, vous condamniez
officiellement et fermement ces restrictions et que vous puissiez ouvrer pour
que cette question soit enfin l’ordre du jour de cette
session.

Monsieur le prsident, les 40
millions de personnes vivant avec ce virus – et dont je fais partie – ont
vraiment besoin de votre soutien. Connaissant votre intrt personnel
incontestable pour la lutte contre le sida et votre volontarisme, je suis
persuad que ce dossier saura retenir votre attention.

Je vous prie de croire, Monsieur le
Prsident de la
Rpublique, l’expression de ma trs haute considration.