Minorité dans la minorité, les personnes Transgenres et intersexuées demeurent trop souvent les oubliées des avancées et revendications LGBT alors qu’elles rencontrent des difficultés et des problématiques propres.
Alors que l’homosexualité a été rayée de la liste des pathologies mentales, le parcours de réassignation sexuelle pour les Trans’ reste principalement traité sous l’angle psychiatrique ce que dénonce les associations : «Contre la psychiatrisation, résistrans !» est le mot d’ordre de cette 11ème édition de l’Existrans.
«Le week-end du 6 et du 7 octobre, pour la première fois, dans une volonté d’action commune européenne, les Trans et les Intersexes organisent deux marches, l’une à Paris et l’autre à Barcelone, les revendications des deux marches portant en premier lieu sur la dépsychiatrisation» indiquent les organisateurs de cette Marche. «Nous sommes à un moment critique dans l’évolution de notre statut au sein des dispositifs de santé» estiment-ils encore alors que doit être remis un rapport par la Haute Autorité de Santé sur la situation de prise en charge du transsexualisme en France et ses perspectives d’évolution et que la nomenclature psychiatrique internationale doit être modifié également sur ce sujet et demeure axé sous l’angle du désordre psychiatrique.
«Récemment, plusieurs pays européens ont légiféré sur les questions trans’ sans pour autant sortir de la psychiatrisation» soulignent encore les associations.
Pour leurs revendications, les Transgenres et intersexuéEs demandent principalement «le retrait de leur identité de genre de la liste des maladies mentales, comme pour l’homosexualité en 1992» et dans une large mesure le droit de disposer librement et gratuitement des techniques médiales d’assistance à la réassignation de genre. Droit d’asile des personnes transgenres, lutte contre la transphobie et sensibilisation du public à ce sujet sont également réclamés comme le maintien des droit parentaux. Etudes sur le VIH chez les personnes Trans’ sont également réclamées alors que les interactions médicamenteuses entre traitements anti-sida et traitements hormonaux sont peu connues.
Enfin, une autre revendication ancienne et pourtant primordiale pour les transgenres sera une nouvelle fois portée lors de la marche, le changement rapide du prénom et du sexe sur les actes d’état civil et les papiers usuels pour les personnes qui le demandent, sans obligation de stérilisation ni de traitement hormonal ou chirurgical, et cela sans expertise médicale obligatoire, ce dernier point paraissant difficilement admissible par les autorités publiques.
Sur les sujets touchant au Trans’ il est notable et malheureusement peu surprenant que les partis politiques et personnalités candidates lors des dernières élections présidentielles et législatives ont été peu disantes avec comme habitude commune de renvoyer à l’étude et au soin d’éventuelles commission ad hoc le soin de débattre de ces sujets.