Actions d’Etudiants Contre Le Sida – Gay Pride lyonnaise/Fire Quinzaine 2008

 

 

                                              

 

Lyon, le 7 juin
2008

 

 

 25
ans de lutte contre le sida : un regard sur la mobilisation,

hier
et aujourd’hui

 

Samedi
14 Juin 2008 aura lieu la 13me Marche Lyonnaise des Fierts Lesbiennes, Gaies,
Bi et Trans place sous le mot d’ordre : Pour une ducation sans aucune
discrimination ! . L’association  tudiants Contre Le Sida 
participe cette mobilisation, comme chaque anne. Au programme un
caf-philo,
le vendredi 13 juin, 19h00, avec Didier ribon, 10 interventions cibles sur
des tablissements LGBT et des vnements de la Fire Quinzaine, et une relance
de notre campagne de sensibilisation  Sida, pour changer la donne,
parlez-en ! . Un programme bien rempli, en partenariat avec la LMDE,
MTV/Staying Alive, la Lesbian & Gay Pride de Lyon et la fdration
mOules-frItes.

 

Dans
le milieu scolaire,  tudiants Contre Le Sida  fait le constat, avec
la Lesbian and Gay Pride de Lyon que les violences homophobes (insultes
publiques, agressions physiques) s’expriment sous leurs formes les plus
dsinhibes. Ces faits soulignent les dfaillances de notre systme ducatif.
L’ducation Nationale n’a toujours pas engag d’action dcisive en matire de
prvention des violences discriminatoires, ni d’action de sensibilisation au
respect de la diversit des orientations sexuelles et des identits de genre,
malgr des initiatives personnelles isoles et deux circulaires ministrielles
sans application relle.

 

Ces
formes de discrimination restent malheureusement considres comme secondaires
et ngligeables. Or elles ont une consquence importante dans le champ de la
sant des gays, lesbiennes, bisexuels et trans, en dgradant l’estime de soi
indispensable, pour qu’un minimum de confiance en l’avenir permette la
personne de se  soucier de soi  et de se protger. Insultes,
violences, regards pjoratifs conduisent des prises de risque, la
sursuicidalit chez les jeunes gay !  tudiants Contre Le Sida 
reprend
sa campagne  Sida, pour changer la donne !, pour
susciter une prise de conscience autonome et orienter vers des lieux ressources
ou des jeunes en questionnement pourront trouver une aide. Cette campagne se
sensibilisation se prolonge de 10 interventions de terrain, lors d’vnements
organiss par al Lesbian & Gay pride et dans des tablissements LGBT
recevant des jeunes adultes.

Enfin,
dans le cadre de la Fire Quinzaine, ECLS proposera, le 13 juin 2008, une double
rencontre avec Didier Eribon,
philosophe, crivain, intellectuel engag et reconnu, spcialiste du monde
LGBT :

–
la Librairie  tat d’Esprit , rue Royale Lyon 1er,
le vendredi 13 juin de 17 h 30
18h30, une signature-rencontre avec Didier Eribon pour son livre Contre
l’galit et autres chroniques paru aux ditions Cartouche et qui reprend ses
chroniques publies dans Ttu depuis 4 ans.

–
un caf philo avec Didier Eribon, le vendredi 13 juin, partir de 19 h, au
Caf des Voraces – 2 rue Camille Jordan – Lyon 1er. Ce caf-dbat reviendra
sur le rle jou par les gays dans la lutte contre le sida mais plus prcisment
sur les effets du sida sur la construction de la subjectivit gay, au temps du
sida.

Le
sida a 25 ans. L’pidmie se poursuit, avec un peu plus de 6000 contaminations
nouvelles en 2006, en France. L’abord de la prvention reste toujours aussi
compliqu pour les jeunes femmes aussi bien que pour les jeunes hommes en
questionnement identitaire, dans un contexte marqu tant par le sexisme que par
l’homophobie. Notre action veut, ainsi, rpondre prsent malgr les moyens
limits des acteurs associatif et soulign la diversit des engagements mme
dans la gnration  post tri-thrapie , les tudiants actuels tant
arrivs l’ge des premires expriences aprs 1996. Cela aussi reprsente un
nouveau dfi : ils ont bien moins bnfici de ma mobilisation massive au
dbut des annes 90

Plus
d’information : Quentin Perrigueur,
Animateur de prvention – Lyon
/ 06 71 48 71 36

 

La
campagne 2007-2008 d’ECLS est organise en trois volets complmentaires qui
articulent attitudes, difficults concrtes dans l’interaction avec un-e
partenaire et prfrence pour le prsent qui, en se combinant, favorisent une
prise de risque. Logiquement ces trois volets se dclinent en un volet
 dni , un volet  couple  et un volet  t 
qui accompagneront la rflexion de notre public-cible, sur les campus mme, au
fil de l’anne universitaire, de faon complmentaire des campagnes publiques et
en orientant les plus vulnrables vers des lieux ou des services d’aide
individualiss.

 

 

Le
visuel sur le dni, inspir par les attitudes des trois petits singes de la
sagesse chinoise (ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire) a fait l’objet
d’un test lors de la Journe Mondiale Sida 2005. Il est devenu le premier volet
d’une campagne  Sida, pour changer la donne, parlez-en ! 
lance lors de la Journe Mondiale Sida le 1^er dcembre 2007. Ce
volet pointe les attitudes de dni et d’vitement des jeunes adultes qui
prfrent scotomiser la question du prservatif plutt que de parler de
prvention avec leur(s) partenaire(s). Ce volet sera repris la rentre 2006
avec un tryptique de visuels comportant les trois personnages  illustrant
chacun un des termes de ce dicton :  Ne rien voir, ne rien entendre
et ne rien dire  avec des personnages masculin et fminin
 htrosexuels , et un  personnage  identifiable pour
les jeunes gays.

 

L’astuce
est, ici, de ne pas trop strotyper les personnages et de laisser chacun
projeter son interprtation et s’identifier un des personnages, autant qu’
une des attitudes, souvent partir d’une situation vcue. Ds lors la
possibilit de sentir que cette exprience singulire peut avoir t vcue par
d’autre aide prendre conscience que ce que l’on a vcu dans le silence, le
repli, peut tre discut et dpass. Que la donne peut tre change justement .
pour autant que l’on se vivent pas certains dilemme seul-e mais que l’on puisse
en parler un-e proche, un professionnel de sant, par exemple. EN ce sens,
la proposition, le  message  d’tudiants Contre Le Sida est un
 pied dans la porte , une amorce qui invite mettre en mots ce qui
demeure un mal-tre .

 

Le
visuel est dclin en 3 versions  solos  et sera, en mars/avril, en
contrepoint du Sidaction 2008, repris avec des versions ou le mme personnage
 adoptera  les 3 postures, afin de relancer notre public cible en
surfant sur un autre temps fort de mobilisation contre le sida avec des mdias,
dont nous savons l’impact sur les jeunes, trs mobiliss sur le
sujet.

 

 

Le
volet  couple  propos la St Valentin est compos d’un
visuel gay  et d’un visuel htro. Ce volet se focalise sur les
problmes que pose le prservatif dans la relation de couple  et singulirement les reprsentations
qui se traduisent par un  blocage  de l’change entre partenaires,
exposant des dcisions de prises de risque.

 

Une
dclinaison a t labor avec la Fdration des associations de jeunes LGBT
mOules-frItes pour la St Valentin. Notre version  gay  ne sera donc
diffus qu’en juin, en lien avec mOules-frItes et la LMDE, dur la deuxime
quinzaine de juin et dbut juillet, avant la phase  t  de notre
campagne. Pour la St Valentin, le souhait est de contredire l’assertion de
jeuens gays et lesbienne plus proccup de sexe que de romantisme, en
juxtaposant un visuel  htrosexuel  particulirement intense, en
contrepoint de visuels gay et lesbien
 adoucis .

 

La
dclinaison du visuel  gay , avec la reprise l’identique du visuel
 htro  lors de la gay pride viendra renforcer l’ide que gay ou
htros, tout le monde est confront la mme difficult : introduire le
prservatif dans une relation naissante, quand chacun(e)  redoute le rejet et craint de briser la
magie de l’instant en assumant, simplement, la question du dsir. Au passage,
nous balayons le poncif qu’est l’ide gnralement rpandue que l’emploi du
prservatif lors d’une rencontre est une chose gnralement admise et simple.
Tout au contraire, le prservatif vhicule une image qui vient briser l’idal de
romantisme et  d’innocence  dont deux jeunes peuvent avoir besoin
pour sceller une relation naissante. Ou plus simplement, qu’en rfrant une
certaine matrise d’aspect techniques de la sexualit, le prservatif
sur-signifie une longue exprience qui perturbe, l encore, le besoin,
l’illusion, de vivre un moment unique .

 

Le
concept est inspir d’une campagne de prvention structurelle en milieu gay de
la San Francisco Aids Foundation, qui pointait les reprsentations que chacun
construit sur son partenaire pour juger, valuer son statut srologique
 »potentiel ».

 

Nous
avons repris ce concept en travaillant sur d’autres dimensions que le couple gay
auquel se rfrait la campagne anglo-saxonne, et cr un visuel  »couple
htrosexuel », pour ne pas stigmatiser un prtendu  groupe
risque  quand tudes et analyses soulignent combien dans l’interaction,
chacun est concern quelque soit son orientation sexuelle et que ce sont toujours les pratiques qui elles,
peuvent tre  » risque ».

 

Ce
volet met l’accent sur toutes les ides fausses et les reprsentations (d’o le
nom amricain de la campagne  Assumptions ) qu’on se construit pour
esquiver la question du prservatif dans l’intimit. Pour ne pas prendre le
risque de heurter ou de perdre l’autre, chacun se dessine une image de son
partenaire fonde sur des critres pseudo-rationnels visant valuer l’tat de
sant ou la confiance que l’on peut avoir en l’autre.

 

Il
souligne la ncessit de pouvoir discuter du choix d’un moyen de prvention. Il
place, aussi, en exergue les conditions d’change et de dialogue ncessaires
dans une relation pour grer l’instant prsent, partir de l’histoire
antrieure de chacun des partenaires, de la gne autant que du stress qu’elles
peuvent susciter sous forme de culpabilit, de non-dit ou d’une souffrance
intriorise.

 

Il
met en tension la force du dsir en suggrant que pour que le plaisir soit
prserv, prservatif, gel et, en fait, dialogue sur les gots de l’autre et
respect mutuel entre partenaires, permettent de dpasser une apprhension
normale dans la dcouverte de l’autre.

 

 

Enfin,
une campagne t viendra  »clore » notre action sur l’anne universitaire
2007-2008, avant que la rentre ne soit relanc par une dclinaison du visuel
 3 petits singes  sur les attitudes de dni et d’vitement de la
prvention. Ce volet repose sur un visuel fille et deux visuels
 garon  (l aussi pour jouer avec les strotypes gay et htro),
tendant chacun leur linge. Chaque sous-vtement cache le nom d’une Infection
Sexuellement Transmissible sur l’lastique qui arbore, usuellement, une marque
plus  »hype » et mode.

 

 

Le
ton se fait ici particulirement  acide  en dsignant une srie de
maux d’amours divers, des Ist. Sur les filles, nous eussions pu tout aussi bien
voquer la pratique rptitive d’IVG (pour les jeunes femmes les plus
vulnrables), mais pour rester cohrent avec le choix de cibler la prvention
des Ist – et non les conduites ordaliques en elle-mme – nous nous en sommes
tenues aux chlamydiae.

 

Selon
notre dmarche de prvention  »structurelle » il n’y a pas ici de jugement, mais
 »matire rflexion » pour susciter une prise de conscience autonome, parce
que le registre reste celui d’un humour qui aide ddramatiser tout en retenant
l’attention. L’t est une priode propice aux amours passagres, rencontres
fugaces… et souvenirs parfois brlants.

 

Avec
latex, digues dentaires et gel on peut conjuguer t, amours de passage et jolis
souvenirs de vacances sans revenir avec les dsagrments d’une Ist . le second
degr (expressions du visage de nos  personnages ) est bien l pour
inviter chacun ne pas baisser sa garde pendant les vacances et bien choisir
les souvenirs que chacun ramnera de vacances.

 

 

 

***

 

Les
visuels de notre campagne orientent sur les numros de SIS, Ligne Azur, . et
vers les sites webs d’ECLS, du Planning Familial, du CRIPS IDF ou de la
Fdration des associations tudiantes LGBT  »mOules-frItes », ainsi que
diverses ressources plus  »cibles » selon le segment de population tudiante
que nous souhaitons sensibiliser (htrosexuel, LGBT ou en questionnement). Ce
lien avec des ressources d’aide individualise se prolonge par des actions en
partenariat avec des associations, mutuelles tudiantes et collectivits locales
qui soutiennent notre action sur des sites-pilotes pour des interventions
animes par des tudiants-relais que nous formons et
accompagnons.

 

Au
regard des dernires donnes pidmiologiques, la priorit est certes donne aux
visuels gays puisque les jeunes en questionnement identitaire constituent notre
cour de cible. Mais nos messages demeurent largement ouverts sur les tudiants
et leurs soucis concrets en matire de sant, en vitant de stigmatiser -et
encore, avec humour – autre chose que les pratiques !

 

Les
cartes postales et affiches – mises
en page par Jrme Bedelet, Atelier de l’Engrenage, partir de photos de
F.Lemaire, sur un concept labor par la commission communication d’ECLS
coordonne par J.-L. de Maniban –
seront aussi diffuses dans une dizaine d’autres villes partenaires, en lien
avec des associations de filire et des Bde partenaires, avec le rseau des
associations de jeunes LGBT mOules-frItes et, aussi, la LMDE, particulirement
Lyon (et Rhne-Alpes) et sur Paris (et l’le-de-France) et avec le soutien de
MTV/Staying Alive.

 

ECLS
bnficie du soutien des GRSP D’le-de-France et Rhne-Alpes (CRAMIF, DRASSIF,
CRAM RA, DRASS RA), de l’INPES, des Villes de Paris, Lyon et
Villeurbanne.

 

L’association
remercie la Maison des Initiatives tudiantes (Paris) et Campus Initiative
(Lyon), les associations de jeunes LGBT du rseau mOules-frItes ,  les CRIPS IDF et RA, la LMDE et
MTV/Staying Alive pour leur aide.