Sans volont
politique, quel avenir pour la lutte contre le sida ?
confrence internationale de Mexico l’a confirm : le respect des droits
humains est indispensable la lutte contre le VIH/sida. Depuis toujours, AIDES
considre que, pour lutter contre l’pidmie, il faut rpondre aux
proccupations immdiates d’accs la prvention et aux soins, mais aussi
dnoncer et influencer les conditions de socit rendant les personnes plus
vulnrables face au VIH/sida.
Ce point de vue
partag a t mis en avant
lors de la confrence de Mexico par le secrtaire gnral des Nations unies, Ban
Ki-moon, « dans les pays qui n’ont pas de loi pour protger les prostitues, les
usagers de drogues et les hommes ayant des rapports homosexuels, seule une
fraction de la population a accs la prvention. [.] Ce n’est pas seulement
contraire l’thique de ne pas protger ces groupes ; cela n’a aucun sens d’un
point de vue sanitaire. »
AIDES
et le rseau Africagay ont ainsi profit de la confrence pour alerter l’opinion
sur la situation des gays en Afrique. Mais les discriminations concernent
galement les usagers de drogue injectable en Europe de l’Est et Asie centrale
notamment, et les transsexuelles et transgenres en Amrique du Sud par exemple.
AIDES a ainsi sign la dclaration ‘Les
droits humains et le VIH/sida : aujourd’hui plus que
jamais’,
les droits humains devant tre placs au centre de la lutte mondiale contre le
VIH/sida.
Les
discriminations et les atteintes aux droits de l’homme ne sont pas l’apanage des
pays en dveloppement. En France galement, une srie de mesures rcentes
inquite AIDES. L’existence depuis juillet du fichier Edvige qui rpertorie les
militants en fonction de leur orientation sexuelle et de leur statut srologique
en est un exemple inacceptable. AIDES exige son abandon.
Alors
que les enjeux en matire de prvention, de soins et de rduction des risques
lis l’usage de drogue ont t rappels la confrence internationale,
contre la toxicomanie revient, avec son nouveau plan quinquennal, des mthodes
qui ont pourtant clairement montr leur inefficacit, la pnalisation de l’usage
de drogue n’ayant jamais fait ses preuves en matire de sant publique, bien au
contraire.
Enfin,
les attaques rptes au systme de
mise en place des franchises mdicales, stigmatisent les malades et prcarisent
encore plus les personnes sropositives.
Au-del
des facteurs aggravants de l’pidmie, la prvention de l’infection doit, pour
plus d’efficacit, tre dveloppe, et la palette d’outils existants
enrichie. De nouvelles tudes sont ncessaires pour confirmer, notamment auprs
des gays, les liens entre la charge virale indtectable et la non transmission
du virus. Et, mme si les rsultats des essais de vaccins et de microbicides
n’ont pas t la hauteur des esprances, il ne faut pas baisser les bras. Des
efforts notamment financiers sont fournir pour amliorer la recherche.
Globalement, il faut tirer les
leons de ce qui marche et le reproduire en tenant compte des diffrences de
contexte et surtout, remettre les personnes concernes au centre des programmes
de prvention.
Selon l’Onusida, le
cot estim d’une prvention accessible tous devrait atteindre un peu plus de
15 milliards de dollars d’ici 2015. Si on ajoute les 22,6 milliards d’euros
ncessaires l’accs aux traitements pour tous d’ici 2010, il reste beaucoup
d’efforts financiers mettre en ouvre.
lutter contre les discriminations, ou pour financer la lutte contre l’pidmie,
une relle volont politique est indispensable. Suite l’absence des
ministres franais la confrence et de l’annulation de la lecture du discours
de Nicolas Sarkozy, nous avons de srieux doutes quant la dtermination de
rester moteur dans la lutte contre le VIH/sida.
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