Communiqu
de presse – mercredi 19 novembre 2008
Journe
mondiale de lutte contre le sida Sida
: prvenir, ne pas
punir NON
la pnalisation de la transmission du VIH
A
l’occasion du 1er dcembre, journe mondiale de lutte contre le sida, Act
Up-Paris lance une campagne contre la pnalisation de la transmission du
VIH.
—
Une campagne d’affichage : PRVENIR,
NE PAS PUNIR
(1) —
Une manifestation : lundi 1er dcembre
– 18h30 – Bastille —
Une Runion Publique d’Information
(RPI) : mercredi 17 dcembre – 19h – Centre
Wallonie-Bruxelles
(2)
Les
procs pour contamination par le VIH se multiplient, en France et dans le
monde. La lutte contre le sida n’a pourtant rien y
gagner.
Pour Marjolaine Dgremont, prsidente d’Act Up-Paris :
La pnalisation ne peut que freiner le recours au dpistage,
marginaliser encore davantage les sropositifVEs et donc, terme,
engendrer plus de contaminations.
D’une faon gnrale, nous
ne pensons pas que le drame d’une contamination doive se rgler devant la
justice. Ce qui s’exprime l nous semble en revanche rvlateur des
ignorances en matire de prvention et des manques flagrants des campagnes
de prvention du VIH, seules mme de pouvoir endiguer
l’pidmie.
D’ici le 1er dcembre, nous tayerons notre opposition
la pnalisation de la transmission du VIH par voie sexuelle en
dveloppant les thmes suivants :
1. La notion de responsabilit
partage et les carences de la prvention. Il n’y a ni victime, ni
coupable lors de la transmission du sida. Il y a un virus qu’il faut
combattre. Dans une relation sexuelle consentie, la responsabilit de la
prvention est partage : elle revient galement touTEs les partenaires,
quel que soit leur statut srologique. Les campagnes de prvention sont
inadaptes et insuffisantes.
2. La situation juridique en
France. La jurisprudence. Les plaintes, au civil, au pnal. En
France, la transmission du VIH n’est pas un dlit. Pour autant, une
dizaine de personnes sont en prison, accuses ou condamnes pour
tentative d’empoisonnement , mise en danger de la vie d’autrui ou
administration d’une substance nuisible entranant une infirmit vie
.
3. L’tat de la criminalisation dans le monde et ses
rpercussions en sant publique. Aux Etats-Unis, 32 tats criminalisent
la transmission du VIH. Certains pays criminalisent mme l’exposition au
VIH sans transmission (Bnin, Canada, Sude, Suisse). Les mres qui
accouchent d’enfants sropositifs peuvent galement se retrouver derrire
les barreaux dans certains pays (Guine, Guine Bissau, Mali, Niger,
Sierra Leone).
4. Les conditions sanitaires en rtention :
mettre les sropos en prison ne rglera rien. La situation des prisons
est notoirement connue pour tre incompatible avec l’accs aux soins et
aux traitements (3) dont une personne sropositive a besoin. Malgr un
contexte de forte prvalence du VIH et du VHC, les points d’accs aux
prservatifs y sont insuffisants, ne garantissent pas la confidentialit
et ne sont jamais associs au gel base d’eau.
5. Les tests
gnotypiques : peut-on vraiment prouver qui a contamin qui
? L’utilisation de tests gnotypiques dans les affaires judiciaires
pour tenter de dterminer si l’accusE est l’origine de la contamination
du/ de la plaignantE est sujette caution tant le virus est
complexe.
Mettre les sropos en
prison ne protge pas du sida. Pour relancer la lutte contre
l’pidmie, il faut en revanche renforcer les campagnes de prvention
ainsi que les mesures pour lutter contre la discrimination, l’exclusion et
la stigmatisation des personnes
sropositives.
(1)
http://www.actupparis.org/article3573.html (2)
http://www.actupparis.org/article3570.html (3)
Accs aux soins en prison : http://www.actupparis.org/mot88.html
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