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Rponse de AIDES la lettre ouverte d’Act Up Paris sur les ateliers Sant bareback

Cher(e)s ami(e)s,
Compte tenu de la proximit entre nos deux structures, permettez‐nous d’abord de nous tonner du
procd employ. Il aurait t tellement plus simple d’changer de vive voix lors de nos rencontres.
Mais quoi qu’il en soit, nous tenons bien entendu apporter une rponse vos proccupations.
Tout d’abord, si AIDES n’a pas inscrit cette action dans son plan d’action c’est parce que ce n’tait pas
la demande du groupe. Mais nous pouvons assumer cette action comme tant une action de AIDES
part entire.
Comme vous le savez, AIDES est une maison ouverte toutes les personnes sro‐concernes. Nous
accueillons des personnes qui injectent leur substitution, nous accueillons des personnes qui ne
prennent pas leur traitement, nous accueillons des personnes qui ne se protgent pas.
Car c’est bel et bien en travaillant avec les personnes qui prsentent des difficults avec la gestion de
leur sant que l’on pourra avancer en matire de prvention.
La communaut internationale a bien compris que c’est en diversifiant les approches de prvention,
en les articulant que l’on pourrait avancer. C’est galement en faisant reculer l’homophobie, la
srophobie et toutes les formes de discrimination et de stigmatisation que l’on pourra lutter plus
efficacement contre le VIH.
Il ne s’agit pas de remettre en cause la norme prventive que nous avons toujours dfendue, mais
d’accepter le fait que la seule injonction cette norme est insuffisante. Vous trouverez en pice
jointe ce courrier la prsentation de Bruno Spire en plnire de clture de la dernire confrence
internationale Mexico, publie dans le Journal de l’IAS qui pourra vous apporter certains lments
de comprhension et qui comprend un certain nombre de rfrences scientifiques dcrivant la
diversit des stratgies des barebackeurs pour trouver des solutions pour rduire les risques de
transmission Approcher et faire avec ces personnes est un lment cl pour avoir un impact sur la
rduction des contaminations.
Compte tenu de la prvalence dans leur communaut, les homosexuels masculins sont confronts
toute leur vie au risque VIH. Notre approche pour les soutenir dans cet effort continu est la mme
qu’en matire de soutien l’observance : lorsque nous avons cr les universits des personnes en
traitement, nous l’avons fait pour et avec les personnes qui avaient du mal prendre leur traitement.
C’est le mme processus qui nous anime aujourd’hui par rapport aux barebackers. Nous nous
tonnons notre tour qu’une association communautaire s’en prenne des sropositifs qui ont du
mal avec la prvention. Vous n’tes pas sans savoir que de nombreux travaux, dont ceux d’Alain
Lobon, ont clairement montr que les barebackers se protgeaient occasionnellement, voire
souvent et avaient des proccupations lies leur sant. Nous ne cautionnons rien, nous ne sommes
pas dans l’illusion de dtenir un tel pouvoir. Si c’tait le cas, cela ferait un moment que tout le
monde utiliserait des prservatifs tout le temps et que l’pidmie serait enraye.
Pour notre part, nous continuons, et continuerons, refuser une approche moralisatrice ou tout
simplement prohibitionniste de la prvention qui a pour seul effet de masquer la ralit des
pratiques de certains gays en les stigmatisant et de les loigner encore un peu plus des acteurs de
prvention prsents sur le terrain partout en France, ce qui est contreproductif. A ce titre, le faible
niveau de financement des actions de prvention de proximit auprs des gays au niveau du
territoire national par les GRSP nous parat tre un thme d’indignation bien plus important.
Nous tenons vous rassurer sur la cohrence de notre dmarche : promouvoir et distribuer des
prservatifs, mettre en place des exprimentations de dpistage rapide, tenir des permanences dans
les tablissements de consommation sexuelle et sur les sites internet de rencontre, mener des
campagnes d’t sur les plages gays et couter les proccupations des barebackers, tout ceci fait bel
et bien partie d’une stratgie globale qui n’a qu’un seul objectif : la baisse de l’incidence du VIH chez
les gays.
On ne peut dcemment pas invoquer continuellement une situation alarmante tout en ne proposant
rien d’autre que ce qui a toujours t fait et qui montre visiblement ses limites. Si on n’exprimente
rien de nouveau au nom d’une idologie, l’pidmie continuera Les approches morales ont montr
leur inefficacit, la promotion de l’abstinence ou de la fidlit en sont des exemples criants. La
combinaison des approches de prvention, dont la promotion du prservatif, du dpistage, du
traitement plus prcoce et des approches de rduction des risques permettra de venir bout de
l’pidmie de faon ce que chacun puisse trouver l’outil qui lui convienne le mieux dans la dure.
Vincent Vivet Prsident de AIDES Paris
Stphane Calmon Prsident de AIDES Nord Ouest‐Ile‐de‐France
Bruno Spire Prsident de l’association AIDES.

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