Le nombre de cas a été multiplié par six en deux ans : l’alerte maximum vient d’être déclenchée par l’Institut de Veille Sanitaire dans un courrier du 3 mai dernier et adressé aux responsables des associations de prévention contre le sida.
« Fin novembre 2000, l’Institut de Veille Sanitaire a été contacté par le médecin responsable d’un des dispensaires antivénériens de Paris en raison d’un nombre très inhabituel de cas de syphilis précoce diagnostiqués en l’espace de six semaine » , indique l’IVS.
On apprend depuis qu’une enquête épidémiologie confirme une recrudescence des plus inquiétantes : le nombre de cas de syphilis récente est passé de 4 en 1998 à 24 en 2000 dans quatre dispensaires parisiens (Tarnier, Saint-Louis, Croix-Rouge, Bichat-Claude Bernard).*
La seule ville de Paris semblait concernée, mais au cours des mois de février et mars 2001, l’Institut de Veille Sanitaire a été informé par les centres hospitaliers de Lille-Tourcoing et de Quimper-Concarneau d’un nombre inhabituel de cas de syphilis diagnostiqués depuis décembre 2000
« La résurgence de la syphilis à Paris est préoccupante car elle s’inscrit dans un contexte de résurgence des gonococcies, l’une des principales maladies sexuellement transmissibles depuis 1998, surtout en Ile-de-France et parmi les hommes », fait remarquer l’IVS.
Parmi les cas diagnostiqués en 2000, trois quart d’entre eux étaient des hommes homosexuels. La moitié des cas diagnostiqués étaient infectés par le VIH et parmi les patients séropositif, 69% connaissaient leur séropositivité avant le diagnostic de syphilis.