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Sida : Nkosi est parti

Récemment, Nelson Mandela avait élevé le petit Nkosi au rang « d’icône du combat pour la vie ». Le jeune adolescent qui luttait depuis sa naissance contre le Sida, s’est éteint paisiblement tôt vendredi matin dans son sommeil.

Le Sida avait déclenché en décembre une maladie cérébrale. Depuis le milieu de la semaine, Nkosi était plongé dans un profond coma.

En 1997, Nkosi était devenu un symbole international de la lutte contre le sida. On se rappelle que des parents s’étaient opposés à son admission dans une école de Johannesburg après avoir appris sa maladie.

Mais, c’est son poignant appel à la prévention contre le Sida lors d’une conférence, qui l’avait rendu célèbre dans le monde entier.

Que les « barbackers » aient au moins une pensée pour lui aujourd’hui. Et son combat n’aura pas été vain.

Son discours lors de la conférence sur le sida de Johannesburg, appelant à traiter et aimer les malades comme des gens « normaux ».
« Bonjour, je m’appelle Nkosi Johnson… »
« J’ai 11 ans et je suis malade du sida. Je suis né séropositif. Quand j’avais deux ans, je vivais dans un centre de soins pour les gens infectés par le VIH-sida. Ma maman, bien sûr était aussi infectée, et n’avait pas les moyens de me garder, car elle avait très peur que la communauté dans laquelle elle vivait découvre que nous étions tous deux infectés, et nous chasse ».
« Je sais qu’elle m’aimait beaucoup, et elle me rendait visite dès qu’elle pouvait. Puis le centre a du fermer parce qu’il n’avait pas de fonds. Alors ma mère adoptive, Gail Johnson, qui était directrice du centre et me prenait en week-ends… m’a emmené à la maison et je vis avec elle depuis maintenant huit ans… »

« En 1997, maman Gail est allée à l’école de Melpark Primary et il lui a fallut remplir un dossier pour mon admission, qui disait ‘votre enfant a-t-il une maladie ?’, alors elle a dit ‘oui, le sida' ».

« Ma maman Gail et moi nous avons toujours été très ouverts à propos de mon sida… et puis c’est devenu un problème pour me faire admettre à l’école ».

« Ils ont eu une réunion au sujet de mon admission… des parents et enseignants présents à la réunion, 50% ont dit ‘oui’ et 50% ont dit ‘non' ».

« Je suis très fier de pouvoir dire qu’il y a aujourd’hui une politique qui permet à tous les enfants infectés par le VIH d’être admis en écoles, et de ne pas subir de discrimination ».

« La même année, juste avant que je commence l’école, ma Maman Daphne (Nanthlanthla) est morte… Maman Gail m’a dit presque immédiatement que ma maman était morte, et j’ai éclaté en sanglots ».

« Ma maman Gail m’a emmené aux obsèques de ma maman… Depuis, ma maman m’a beaucoup manqué. Je voudrais qu’elle soit avec moi, mais je sais qu’elle est au paradis. Et elle est au-dessus de mon épaule, elle veille sur moi et voit dans mon coeur ».

« Je déteste avoir le sida, parce que quelque fois je deviens très malade, et je deviens très triste quand je pense à tous les autres enfants et bébés et qui sont malades du sida ».

« J’espère que le gouvernement pourra commencer à donner de l’AZT aux mères enceintes séropositives pour aider à arrêter la transmission du virus à leurs bébés. Les bébés meurent très rapidement… »

« Ma maman Gail et moi avons toujours voulu mettre en place un centre de soins pour les mères malades du VIH-sida et leurs enfants ».

« Je suis très heureux et fier de dire que le premier «Havre Nkosi» a ouvert l’an dernier, et nous y prenons soin de 10 mamans et de 15 enfants… »

« Quand je serai grand, je veux enseigner à de plus en plus de gens sur le sida, et si Maman Gail veut bien, je veux aller parler à travers tout le pays…

« Je veux que les gens comprennent le sida. On ne peut pas contracter le sida en touchant, en prenant dans ses bras, en embrassant ou en tenant la main de quelqu’un qui est infecté ».

« Prenez soin de nous et acceptez-nous. Nous sommes tous des êtres humains ».

« Nous sommes normaux. Nous avons des mains. Nous avons des pieds ».

« Nous pouvons marcher, nous pouvons parler, nous avons des besoins exactement comme tout le monde. N’ayez pas peur de nous. Nous sommes tous les mêmes ».

Nkosi, 12 ans.



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