Alors que les dirigeants des principaux pays industrialisés se retrouvent à partir d’aujourdh’ui en Italie, l’ONUSIDA, comme la Banque Mondiale, les ont alerté en début de semaine sur la question du soutien des pays riches à la lutte contre le vih-sida dans les pays pauvres.
A l’instar des déclarations déjà anciennes de Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, lauréats du Nobel de Médecine, les deux instituions internationales ont, dans un rapport rendu public lundi dernier, estimé que si les dirigeants internationaux ne réagissent pas, la crise économique va réduire à néant les avancées de ces dernières années contre le sida. En effet, d’après les chiffres collectés en 2009 sur 71 pays, le rapport montre que la crise menace fortement l’accès aux médicaments pour les 4 millions de personnes vivant avec le VIH déjà sous traitement, mais aussi pour les 7 millions de personnes en attente de traitements.
Selon Joy Phumaphi, la Vice-présidente de la Banque Mondiale en charge du Développement Humain, et ancienne Ministre de la Santé du Botswana, «le monde ne peut pas se permettre d’hériter d’une ‘génération perdue’ en raison de la crise économique en cours. Il est indispensable que les pays en développement et les pays donateurs prennent des mesures d’urgence pour protéger et étendre les dépenses de santé».
Les ONG, dont AIDES, qui ont rencontré Nicolas Sarkozy hier, en prélude au G8, ont dû lui rappeler que les dirigeants du G8 ont su trouver le 2 avril dernier plus de 400 milliards de dollars pour le Fonds Monétaire International. Par comparaison, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – créé par le G8 en 2001 – n’a besoin que de 5 milliards de dollars.
Pour AIDES, il existe un moyen simple et pérenne pour le G8 de tenir ses engagements récents en matière de santé internationale (2005 : accès universel au traitement du sida d’ici 2010 ; 2007 : 60 milliards de dollars promis pour la santé au Sud). Il s’agirait, comme l’a demandé Bernard Kouchner le 29 mai dernier, «d’augmenter et de réaffecter les prélèvements existants sur les transactions internationales de change» qui subissent actuellement un prélèvement de 10 centimes par transaction. «En ajoutant un prélèvement de 0,005% en sus des 10 centimes forfaitaires, le G8 pourrait lever plus de 40 milliards de dollars par an» estiment les militants.
EN SAVOIR PLUS
Le site d’ONUSIDA : www.unaids.org.
Le site d’AIDES : www.aides.org.
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