En étant prosélyte de l’ecstazy, Act Up, qui se veut un chantre de la vertu encapotée, est elle même « irresponsable » en matière de lutte contre le sida.
Dans un communiqué invitant à l’AG, Act Up évoquait : « Nous, usagers de drogues, sommes les principaux absents et les principales victimes du discours officiel sur les drogues, alors que nous sommes les premiers concernés. La logique prohibitive de la loi de 70 (relative à la lutte contre la drogue et la toxicomanie) nous fait taire depuis trente ans. Ce que la prohibition vise, ce n’est pas notre santé ou notre bien-être, mais bien nos modes de vie, modes de vie que nous refusons de changer et que nous considérons comme légitimes. Non, le débat prohibition/ non-prohibition n’est pas dépassé. Nous sommes plus de 90 000 à avoir été arrêtés pour usage de drogues en 1999. La prohibition nous fait prendre des risques, juridiques et sanitaires, que nous ne voulons pas prendre. La loi de 70 ne peut plus durer ; elle nous tue, elle nous criminalise, elle nous infantilise».
Cette AG du 22 mai dernier partait donc d’une intention louable, la volonté d’abroger la Loi de 70, mais le résultat frisait la débilité crasse. 200 personnes étaient présentes dans l’amphi des Beaux-arts (deux fois moins qu’à l’AG des pédés). On y rencontrait des usagers, des d’intervenants en toxicomanie, peu de journalistes ni de patrons d’établissements. De nombreuses personnalités du milieu gay et associatif étaient. Aucun représentant du gouvernement ne s’était déplacé. Le SNEG, (syndicat des entreprises gays) n’était pas là non plus. Mais on les comprend bien après leur lynchage par Act Up à l’AG des pédés. On était loin de la grande foule communautaire de l’AG des pédés. Les débats y étaient presque courtois. A croire qu’Act Up à moins honte de la drogue que du sexe. Un débat où alternait témoignages sur le cannabis, les drogues dures comme l’héroïne et les stupéfiants « récréatifs et bourgeois » comme l’escatsy et la cocaïne. Or, il n’y a aucun point commun entre toutes ces drogues. Comment mettre sur le même plan des produits et des usages aussi différents ? On avait donc affaire à un gros bordel sans queue ni tête, incohérent, illogique, débile, stérile et infantile.
Act Up à moins honte de la drogue que du sexe. Un ancien président d’Act Up en venait même à demander la légalisation de toutes drogues y compris les drogues dures comme l’esctasy et l’héroïne. Et puis quoi encore ? Leurs distribution gratuite ? On croyait rêver. Alors que la France est un dernier pays d’Europe à ne pas avoir encore « légalisée » le cannabis, que son usage compassionnel commence à peine à être envisagé pour les maladies graves, on se demande bien comment les pouvoirs publics et l’opinion pourrait accepter d’emblée la légalisation des drogues dures dans l’hexagone ?
Une autre archéodinde actupienne parlait de la grande dépendance à l’ecstazy d’une partie de la communuauté gay. En effet, en dix ans, on peut dire que le milieu gay, surtout clubber, à été littéralement « contaminé » par cette dope. Or, Ac Up est pour l’ecstazy. Il y a deux ans, elle avait distribué le tract « j’aime l’ecstazy » à 500 exemplaires devant des établissement gays menacés de fermeture pour « trafic ». Philippe Mangeot (Président de l’époque) avait été condamné à une amende de 20 000 francs. Une pétition publiée dans le Monde du 26/02/98 (que j’avais signée) appelait à l’abrogation de Loi 70. Pour info, je suis tout autant pour la libre (mais réglementée et informée) consommation des drogues que celle de baiser (avec ou sans préservatif).
Act Up est prosélyte de l’ecstazy. Que je sache, Act Up n’est pas une association de lutte contre la toxicomanie (ou de sa libéralisation) mais un groupe de lutte contre le sida. À dominante homosexuelle qui plus est. Or, dans le milieu gay, la principale drogue est l’ecstazy (avec l’alcool, la coke et le spécial K). Concentrons nous donc ici sur cette drogue des pédés justement et laissons de côté des problématiques tout aussi graves, si ce n’est beaucoup plus, comme celle de l’héroïne. Or, Act Up est prosélyte de l’ecstazy. Là ou je trouve le comportement de ces activistes contradictoires, voir totalement irresponsable, c’est qu’ils défendent une drogue qui est justement à l’origine de nombreuses prises de risque sexuelles. Et ce n’est pas de meilleurs produits et une plus grande information qui réduirait ces risques. À l’AG des pédés de novembre 2000, de nombreux militants s’en étaient pris avec véhémence aux établissements qui refourguaient « inconsciemment » et à trop forte dose de l’alcool à leur clientèle. Et que justement cet alcool était à l’origine de nombreuses prises de risques. En gros, ils disaient que l’alcool, les drogues et les back-rooms étaient à l’origine de nombreuses contaminations. C’est loin d’être faux. Mais aussi que les méchants barebackers profitaient de ces états altérés de conscience pour contaminer de pauvres séronégatifs.
Comportement illogique. Il y a une belle hypocrisie chez Act Up à critiquer les établissements gays pour leur alcool et leur back-room tout en se faisant l’apôtre de l’ecstazy. Il y a de la naïveté si ce n’est de la débilité profonde à critiquer et insulter les relapseurs et autres barebacker tout en se faisant le chantre des drogues dures. Récemment, deux de mes amis se sont retrouvés sous traitement de post-exposition au sida suite à une défonce sous X et des rapports (multiples) non protégés. Trithérapies lourdes pendant un mois avec, à la clef, la possibilité de ne pas être contaminés. Ou de l’être justement. Ces mecs se protègent d’habitude. Ils ne sont pas les seuls à prendre des risques ou se faire contaminer après la consommation de drogues qu’elles soient illégales ou légales comme l’alcool. Act Up est illogique avec elle-même. Elle est pour la réduction des risques en matière de stupéfiants. Elle demande des produits sûrs, testés et une information sur ces produits. Or, depuis deux ans, l’information circule mieux. Le livre « Drogues : savoir plus, risquer moins » de la Mildt (Mission Interministérielle de lutte contre la toxicomanie) en est un bel exemple. Ces produits, même de bonne qualité, peuvent être extrêmement dangereux voir mortels. Sous drogues, il est extrêmement facile d’avoir des conduites à risques et de finir au petit matin, après une longue nuit en club, au Bois de Boulogne, dans une quelconque back-room ou dans le moindre lit avec une bite dans le cul crachant son sperme sans préservatif.
Décidément, Act Up a moins peur des drogues que du sexe. Et si pour elle la liberté peut passer par la consommation de drogues, elle ne peut en aucun cas passer par une sexualité sans préservatifs. En se vautrant dans son répressif « tout préservatif » que de plus en plus de gays ont du mal à tenir, elle va à l’encontre d’une politique de réduction des risques en matière de sida. La lutte contre le sida ne pourra passer de nos jours que par une politique de réduction des risques, passant par une gestion réfléchie des dangers. Pour Act Up, les pédés seraient responsables en se défonçant la gueule et irresponsables en baisant sans capotes. Vous trouvez ça logique ?
PS : votre reporter étant agacé devant tant d’infantilisme quitta l’assemblée avant son terme. Il se passa alors peut-être quelque chose d’intéressant.