Dossier de presse – mardi 24 novembre
2009
2009
Journe mondiale de lutte contre le sida 2009
Sida : la crise a ses
coupables
A l’occasion de la journe mondiale de lutte contre le sida, le 1er
dcembre prochain, Act Up-Paris appelle manifester – place de la Bastille
18h30 – derrire le mot d’ordre : Sida : la crise a ses coupables .
dcembre prochain, Act Up-Paris appelle manifester – place de la Bastille
18h30 – derrire le mot d’ordre : Sida : la crise a ses coupables .
Vous trouverez ci-joint et ci-dessous notre dossier de presse retraant les
enjeux de l’accs universel aux traitements et les promesses non-tenues des
dirigeantEs des pays riches en matire de financement de la lutte contre le
sida. http://www.actupparis.org/IMG/pdf/DP-1erdecembre-241109.pdf
enjeux de l’accs universel aux traitements et les promesses non-tenues des
dirigeantEs des pays riches en matire de financement de la lutte contre le
sida. http://www.actupparis.org/IMG/pdf/DP-1erdecembre-241109.pdf
Le VIH tue dans le monde 6000 personnes par jour. 15 000 personnes sont
tues quotidiennement par le sida, le paludisme et la tuberculose. Cette
situation dramatique est avant tout lie aux promesses non tenues des leaders
des pays riches, qui s’taient engags en 2005 financer l’accs universel aux
traitements contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, pour 2010.
tues quotidiennement par le sida, le paludisme et la tuberculose. Cette
situation dramatique est avant tout lie aux promesses non tenues des leaders
des pays riches, qui s’taient engags en 2005 financer l’accs universel aux
traitements contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, pour 2010.
Ces leaders politiques doivent rendre des comptes. Leur responsabilit est
engage, qu’elle soit politique, morale, thique ou pnale. Et si nous sommes
convaincuEs qu’un tribunal de l’Histoire jugera les Sarkozy, Brown, Obama et
autres Berlusconi pour avoir laiss plus de 3 millions de personnes mourir
chaque anne alors que ces leaders pouvaient les sauver, nous sommes tout aussi
convaincuEs que ce seul procs ne suffira pas. Et qu’il devient indispensable,
pour que les politiques de lutte contre le sida dans le monde changent enfin, de
juger de la responsabilit de ces leaders dans ce crime contre l’humanit dfini
en son temps par Jacques Chirac comme tant celui de non-assistance peuples
en danger .
engage, qu’elle soit politique, morale, thique ou pnale. Et si nous sommes
convaincuEs qu’un tribunal de l’Histoire jugera les Sarkozy, Brown, Obama et
autres Berlusconi pour avoir laiss plus de 3 millions de personnes mourir
chaque anne alors que ces leaders pouvaient les sauver, nous sommes tout aussi
convaincuEs que ce seul procs ne suffira pas. Et qu’il devient indispensable,
pour que les politiques de lutte contre le sida dans le monde changent enfin, de
juger de la responsabilit de ces leaders dans ce crime contre l’humanit dfini
en son temps par Jacques Chirac comme tant celui de non-assistance peuples
en danger .
1. Le sida : une pandmie politique qui a ses
responsables
responsables
1.1. La volont politique est payante
La pandmie de sida n’est pas une fatalit. Elle n’est pas une catastrophe
naturelle que rien ne pourrait endiguer. Elle est le rsultat de facteurs
sociaux, conomiques et culturels dont beaucoup dpendent de choix politiques
volontaires et conscients de la part des luEs et des responsables de
gouvernement.
La preuve en est que des progrs sont possibles quand la
volont est l. De 2001 2007, par le biais notamment du Fonds mondial de lutte
contre le sida, le paludisme et la tuberculose, les pays riches n’ont cess
d’augmenter leur contribution financire pour combattre ces trois maladies.
L’impact sur le VIH a t rel : en 2001, moins de 5 % de personnes
sropositives bnficiaient de traitements dans le monde et 10 000 personnes
mouraient chaque jour du sida. En 2008, 27 % des personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) ont accs un traitement, et 6000 personnes meurent quotidiennement du
sida.
Mais ces progrs restent scandaleusement insuffisants. Les 6000 dcs
qui surviennent chaque jour seraient, pour la majorit, aujourd’hui vits si
les leaders des pays riches avaient tenu leurs promesses d’assurer l’accs
universel aux traitements pour 2010. Aujourd’hui, ce n’est pas un quart des
PVVIH qui devraient tre sous traitements, mais bien 100 % d’entre elles.
naturelle que rien ne pourrait endiguer. Elle est le rsultat de facteurs
sociaux, conomiques et culturels dont beaucoup dpendent de choix politiques
volontaires et conscients de la part des luEs et des responsables de
gouvernement.
La preuve en est que des progrs sont possibles quand la
volont est l. De 2001 2007, par le biais notamment du Fonds mondial de lutte
contre le sida, le paludisme et la tuberculose, les pays riches n’ont cess
d’augmenter leur contribution financire pour combattre ces trois maladies.
L’impact sur le VIH a t rel : en 2001, moins de 5 % de personnes
sropositives bnficiaient de traitements dans le monde et 10 000 personnes
mouraient chaque jour du sida. En 2008, 27 % des personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) ont accs un traitement, et 6000 personnes meurent quotidiennement du
sida.
Mais ces progrs restent scandaleusement insuffisants. Les 6000 dcs
qui surviennent chaque jour seraient, pour la majorit, aujourd’hui vits si
les leaders des pays riches avaient tenu leurs promesses d’assurer l’accs
universel aux traitements pour 2010. Aujourd’hui, ce n’est pas un quart des
PVVIH qui devraient tre sous traitements, mais bien 100 % d’entre elles.
1.2. Le prtexte de la crise financire pour fuir ses
responsabilits
responsabilits
Depuis deux ans qu’ils ont, pour la majorit d’entre eux, gel leur
contribution au Fonds mondial et la lutte contre le sida, les leaders des pays
riches rejettent toute responsabilit. La faute en reviendrait la crise
financire. Act Up-Paris rfute cette explication, qui n’est qu’un mauvais alibi
:
contribution au Fonds mondial et la lutte contre le sida, les leaders des pays
riches rejettent toute responsabilit. La faute en reviendrait la crise
financire. Act Up-Paris rfute cette explication, qui n’est qu’un mauvais alibi
:
– Le gel de la contribution franaise a t dcid par Nicolas Sarkozy
l’automne 2007, soit un an avant le dclenchement de la crise financire dans
l’hexagone. Le choix franais de ne pas augmenter le nombre de personnes sous
traitements, de ne pas sauver plus de vies, a donc t pris avant toute crise
financire.
– D’une faon plus gnrale, la crise financire n’est pas une
entit consciente qui imposerait aux responsables politiques leurs choix fiscaux
et budgtaires. C’est par volont politique que les pays riches ont consacr
leurs efforts financiers des plans de sauvetages des banques exorbitants,
c’est leur choix d’avoir privilgi les premiers responsables de la crise
financire, et les premiers profiteurs. Mais ce choix montre avant tout que de
l’argent, les pays riches en ont. A l’automne 2008, la France dbloque plus d’un
milliard d’euro pour sauver les Caisses d’Epargne et les Banques populaires et
engage un plan de cautionnement de 300 milliards d’euros. En avril 2009, les
pays du G20 dcouvraient mille milliards de dollars pour un plan de relance de
l’conomie mondiale.
l’automne 2007, soit un an avant le dclenchement de la crise financire dans
l’hexagone. Le choix franais de ne pas augmenter le nombre de personnes sous
traitements, de ne pas sauver plus de vies, a donc t pris avant toute crise
financire.
– D’une faon plus gnrale, la crise financire n’est pas une
entit consciente qui imposerait aux responsables politiques leurs choix fiscaux
et budgtaires. C’est par volont politique que les pays riches ont consacr
leurs efforts financiers des plans de sauvetages des banques exorbitants,
c’est leur choix d’avoir privilgi les premiers responsables de la crise
financire, et les premiers profiteurs. Mais ce choix montre avant tout que de
l’argent, les pays riches en ont. A l’automne 2008, la France dbloque plus d’un
milliard d’euro pour sauver les Caisses d’Epargne et les Banques populaires et
engage un plan de cautionnement de 300 milliards d’euros. En avril 2009, les
pays du G20 dcouvraient mille milliards de dollars pour un plan de relance de
l’conomie mondiale.
Cette crise financire, que les pays riches ont contribu dclencher, ne
peut en aucun cas servir d’excuses aux pays riches pour fuir leurs
responsabilits dans les crises sanitaires ou cologiques des pays pauvres. Dans
le cas du sida, peine 0,2 % du plan de sauvetage des banques prvu par le G20
pourrait permettre au Fonds Mondial de surmonter sa crise actuelle (voir section
3). Sarkozy, Merkel, Obama sont pleinement responsables de l’usage qu’ils et
elles ont fait de ces 0,2 %, au lieu de les utiliser pour sauver des vies.
peut en aucun cas servir d’excuses aux pays riches pour fuir leurs
responsabilits dans les crises sanitaires ou cologiques des pays pauvres. Dans
le cas du sida, peine 0,2 % du plan de sauvetage des banques prvu par le G20
pourrait permettre au Fonds Mondial de surmonter sa crise actuelle (voir section
3). Sarkozy, Merkel, Obama sont pleinement responsables de l’usage qu’ils et
elles ont fait de ces 0,2 %, au lieu de les utiliser pour sauver des vies.
2. Accs universel aux traitements : les
engagements non tenus
engagements non tenus
2.1. L’augmentation de la contribution financire
a) Les promesses des pays du G8 et les faits
La
promesse : les pays du G8 se sont clairement engags pour l’accs universel aux
traitements contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour 2010[1]. Cela
signifie que 100% des personnes concernes qui en ont besoin ont un accs
effectif aux mdicaments.
Les faits : en ce qui concerne le VIH, un mois de
l’chance, peine un quart des sropositifVEs qui en ont besoin ont accs aux
traitements. Cet accs concerne quasi-exclusivement des mdicaments de premire
gnration, plus toxiques que les nouveaux traitements, et pour lesquels les
personnes dveloppent rapidement des rsistances.
La
promesse : les pays du G8 se sont clairement engags pour l’accs universel aux
traitements contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour 2010[1]. Cela
signifie que 100% des personnes concernes qui en ont besoin ont un accs
effectif aux mdicaments.
Les faits : en ce qui concerne le VIH, un mois de
l’chance, peine un quart des sropositifVEs qui en ont besoin ont accs aux
traitements. Cet accs concerne quasi-exclusivement des mdicaments de premire
gnration, plus toxiques que les nouveaux traitements, et pour lesquels les
personnes dveloppent rapidement des rsistances.
b) Les promesses de la France et les faits
Les
promesses : Nicolas Sarkozy a assum l’engagement pris par son prdcesseur en
2005 d’assurer l’accs universel aux traitements, ce qui impliquait une
augmentation de la contribution franaise. Lors de sa confrence de presse, au
sommet du G8 de 2007 Heiligendamm, il affirmait : « Quant la France, elle va
consacrer un milliard de dollars par an la sant en Afrique. » [2].
Un an
plus tard, lors du sommet du G8 2008, il s’engageait mme donner plus : « Je
peux vous dire que, rien que sur la sant, nous dpenserons en 2008 un milliard
400 millions de dollars, c’est–dire un peu plus que les engagements que nous
avons pris. Nous avons convenu, plutt que de faire de nouvelles promesses,
qu’il fallait respecter scrupuleusement les engagements que nous avions pris. »
[3]
Les faits : ds sa premire anne de mandat, Nicolas Sarkozy, par
l’intermdiaire du ministre du budget Eric Woerth, cherchait diminuer la
contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme. Seules les pressions associatives l’ont fait
reculer[4]. On est loin de la dtermination affiche par Nicolas Sarkozy. De
fait, en 2008, au lieu de un milliard 400 millions de dollars promis, la France
aura dbours seulement 270 millions d’euros[5], soit 400 millions de dollars,
un milliard en moins que ce que Nicolas Sarkozy avait promis.
Les
promesses : Nicolas Sarkozy a assum l’engagement pris par son prdcesseur en
2005 d’assurer l’accs universel aux traitements, ce qui impliquait une
augmentation de la contribution franaise. Lors de sa confrence de presse, au
sommet du G8 de 2007 Heiligendamm, il affirmait : « Quant la France, elle va
consacrer un milliard de dollars par an la sant en Afrique. » [2].
Un an
plus tard, lors du sommet du G8 2008, il s’engageait mme donner plus : « Je
peux vous dire que, rien que sur la sant, nous dpenserons en 2008 un milliard
400 millions de dollars, c’est–dire un peu plus que les engagements que nous
avons pris. Nous avons convenu, plutt que de faire de nouvelles promesses,
qu’il fallait respecter scrupuleusement les engagements que nous avions pris. »
[3]
Les faits : ds sa premire anne de mandat, Nicolas Sarkozy, par
l’intermdiaire du ministre du budget Eric Woerth, cherchait diminuer la
contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme. Seules les pressions associatives l’ont fait
reculer[4]. On est loin de la dtermination affiche par Nicolas Sarkozy. De
fait, en 2008, au lieu de un milliard 400 millions de dollars promis, la France
aura dbours seulement 270 millions d’euros[5], soit 400 millions de dollars,
un milliard en moins que ce que Nicolas Sarkozy avait promis.
c) Les engagements des pays d’Afrique, bloqus par le
FMI
La promesse : les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OUA
runis Abuja en avril 2001 avaient rdig une dclaration dans laquelle on
pouvait lire : NOUS NOUS ENGAGEONS fixer un objectif de 15% au moins de
notre budget annuel allouer l’amlioration du secteur de la sant.
[6]
Les faits : Cette promesse budgtaire n’a pas t tenue. La raison
principale, pointe par 150 ONG en avril 2009[7], en est que le Fonds montaire
international (FMI) impose aux pays bnficiaires de son aide des conditions qui
rendent impossible l’augmentation des budgets en ducation et en sant,
indispensable pour assurer prvention, dpistage et soins. Dominique
Strauss-Kahn, soutenu par les pays riches qui disposent d’une reprsentation
exorbitante au CA du FMI, refuse de modifier ces conditions, empchant par
l-mme la tenue des promesses d’Abuja.
La corruption et le dtournement de
l’argent sont aussi une ralit, dnonce par les activistes[8] et combattue par
le Fonds mondial[9]. Les responsables des pays riches prennent souvent cette
situation comme prtexte pour ne pas augmenter leur aide. Mais que font-ils
rellement pour combattre corruption et dtournement ? Soutiennent-ils les
activistes sur place ? Au contraire, un pays comme la France soutient des
leaders d’Afrique qui entretiennent sciemment un systme de gabegie. Prendre
comme alibi une ralit qu’on encourage, et dont on profite, n’est pas le
moindre des scandales dans l’attitude actuelle des pays riches.
FMI
La promesse : les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OUA
runis Abuja en avril 2001 avaient rdig une dclaration dans laquelle on
pouvait lire : NOUS NOUS ENGAGEONS fixer un objectif de 15% au moins de
notre budget annuel allouer l’amlioration du secteur de la sant.
[6]
Les faits : Cette promesse budgtaire n’a pas t tenue. La raison
principale, pointe par 150 ONG en avril 2009[7], en est que le Fonds montaire
international (FMI) impose aux pays bnficiaires de son aide des conditions qui
rendent impossible l’augmentation des budgets en ducation et en sant,
indispensable pour assurer prvention, dpistage et soins. Dominique
Strauss-Kahn, soutenu par les pays riches qui disposent d’une reprsentation
exorbitante au CA du FMI, refuse de modifier ces conditions, empchant par
l-mme la tenue des promesses d’Abuja.
La corruption et le dtournement de
l’argent sont aussi une ralit, dnonce par les activistes[8] et combattue par
le Fonds mondial[9]. Les responsables des pays riches prennent souvent cette
situation comme prtexte pour ne pas augmenter leur aide. Mais que font-ils
rellement pour combattre corruption et dtournement ? Soutiennent-ils les
activistes sur place ? Au contraire, un pays comme la France soutient des
leaders d’Afrique qui entretiennent sciemment un systme de gabegie. Prendre
comme alibi une ralit qu’on encourage, et dont on profite, n’est pas le
moindre des scandales dans l’attitude actuelle des pays riches.
2.2. Des financements innovants
Faute d’une augmentation des contributions, une autre possibilit pour
assurer l’accs universel aux traitements est de crer, par une fiscalit
innovante, des ressources supplmentaires affectes aux questions de sant, et
notamment la lutte contre le VIH.
assurer l’accs universel aux traitements est de crer, par une fiscalit
innovante, des ressources supplmentaires affectes aux questions de sant, et
notamment la lutte contre le VIH.
a) Une taxe sur les transactions montaires : un engagement
retard
Le 28 mai 2009, le ministre des Affaires trangres
s’engageait devant les associations travailler la mise en place d’une taxe
sur les transactions de change dont les revenus seraient reverss l’aide en
sant. Malgr un rapport favorable[10] des expertEs de Bercy, Christine Lagarde
refusait l’ide. Il aura fallu attendre l’arbitrage favorable du Prsident de la
Rpublique, lors du sommet du G20 Pittsburgh dbut novembre. La France aura
donc perdu 5 mois prendre position, 5 mois qui n’ont pas t utiliss pour
ngocier avec d’autres pays la mise en place effective de cette taxe. 930 000
personnes sont mortes du sida pendant ces 5 mois.
retard
Le 28 mai 2009, le ministre des Affaires trangres
s’engageait devant les associations travailler la mise en place d’une taxe
sur les transactions de change dont les revenus seraient reverss l’aide en
sant. Malgr un rapport favorable[10] des expertEs de Bercy, Christine Lagarde
refusait l’ide. Il aura fallu attendre l’arbitrage favorable du Prsident de la
Rpublique, lors du sommet du G20 Pittsburgh dbut novembre. La France aura
donc perdu 5 mois prendre position, 5 mois qui n’ont pas t utiliss pour
ngocier avec d’autres pays la mise en place effective de cette taxe. 930 000
personnes sont mortes du sida pendant ces 5 mois.
b) Strauss-Kahn, responsable, coupable
Peu aprs le
sommet de Pittsburgh, o la France avait t rejointe par la Grande-Bretagne de
Gordon Brown pour promouvoir la micro-taxe, le directeur du FMI, Dominique
Strauss-Kahn, faisait savoir son opposition la mise en place de cette
micro-taxe[11], trahissant une fois de plus les malades. Outre que cette
position invalide totalement sa probable candidature aux prsidentielles de 2012
comme homme de gauche , Dominique Strauss-Kahn offre ainsi Nicolas Sarkozy,
qui l’a nomm, un prtexte pour ne pas avancer dans la mise en place de ce
financement innovant.
Peu aprs le
sommet de Pittsburgh, o la France avait t rejointe par la Grande-Bretagne de
Gordon Brown pour promouvoir la micro-taxe, le directeur du FMI, Dominique
Strauss-Kahn, faisait savoir son opposition la mise en place de cette
micro-taxe[11], trahissant une fois de plus les malades. Outre que cette
position invalide totalement sa probable candidature aux prsidentielles de 2012
comme homme de gauche , Dominique Strauss-Kahn offre ainsi Nicolas Sarkozy,
qui l’a nomm, un prtexte pour ne pas avancer dans la mise en place de ce
financement innovant.
c) Les menaces sur UNITAID dcrdibilisent les efforts pour mettre
en place des financements innovants
Cr en juin 2006 pour utiliser
les ressources issues de la taxe sur les billets d’avions, mise en place par
certains pays comme la France, UNITAID est un exemple de ce quoi peut aboutir
un financement innovant bien pens. La structure consacre ainsi ses ressources
faire baisser les prix des traitements par l’achat de gnriques.
Mais,
peine trois ans aprs sa cration, ce financement innovant est menac. Un
dcret, exig par Nicolas Sarkozy, doit tre sign, qui prlverait l’argent
issu de la taxe pour l’affecter l’aide bilatrale. Alors mme que la France
s’engage promouvoir un financement innovant pour l’accs aux traitements, elle
montrerait ainsi publiquement que ces financements innovants peuvent tre
rpartis diffremment dans un dlai trs court. C’est toute la dmarche de mise
en place de la micro-taxe qui se trouve ainsi dcrdibilise.
en place des financements innovants
Cr en juin 2006 pour utiliser
les ressources issues de la taxe sur les billets d’avions, mise en place par
certains pays comme la France, UNITAID est un exemple de ce quoi peut aboutir
un financement innovant bien pens. La structure consacre ainsi ses ressources
faire baisser les prix des traitements par l’achat de gnriques.
Mais,
peine trois ans aprs sa cration, ce financement innovant est menac. Un
dcret, exig par Nicolas Sarkozy, doit tre sign, qui prlverait l’argent
issu de la taxe pour l’affecter l’aide bilatrale. Alors mme que la France
s’engage promouvoir un financement innovant pour l’accs aux traitements, elle
montrerait ainsi publiquement que ces financements innovants peuvent tre
rpartis diffremment dans un dlai trs court. C’est toute la dmarche de mise
en place de la micro-taxe qui se trouve ainsi dcrdibilise.
2.3. La promotion des gnriques
Le prix exorbitant, fix par l’industrie pharmaceutique de marque, est,
avec le manque de financement des pays riches, l’obstacle principal l’accs
effectif aux traitements. A cet gard, les responsables des laboratoires, qui
abusent de la position de monopole que leur donnent les accords internationaux
sur la proprit intellectuelle, sont aussi responsables que les leaders du G8
dans l’hcatombe qui touche les personnes vivant avec le VIH.
avec le manque de financement des pays riches, l’obstacle principal l’accs
effectif aux traitements. A cet gard, les responsables des laboratoires, qui
abusent de la position de monopole que leur donnent les accords internationaux
sur la proprit intellectuelle, sont aussi responsables que les leaders du G8
dans l’hcatombe qui touche les personnes vivant avec le VIH.
a) L’engagement pris Doha
Pour crer une concurrence
et faire baisser les prix, les Etats membres de l’Organisation mondiale du
commerce, runis en 2001 Doha, avaient sign une dclaration dans laquelle ils
soutenaient les flexibilits prvues par les accords TRIPS sur les brevets.
Parmi ces flexibilits, la licence obligatoire permet un pays confront une
crise aussi grave que le sida de casser les brevets pour produire ou importer
des gnriques, beaucoup moins chers. Les pays riches utilisent rgulirement la
licence obligatoire dans le domaine de l’lectronique ou de l’informatique pour
favoriser les entreprises nationales. Cette dclaration les engageait
favoriser les pays pauvres utiliser le mme procd pour sauver des
vies.
Pour crer une concurrence
et faire baisser les prix, les Etats membres de l’Organisation mondiale du
commerce, runis en 2001 Doha, avaient sign une dclaration dans laquelle ils
soutenaient les flexibilits prvues par les accords TRIPS sur les brevets.
Parmi ces flexibilits, la licence obligatoire permet un pays confront une
crise aussi grave que le sida de casser les brevets pour produire ou importer
des gnriques, beaucoup moins chers. Les pays riches utilisent rgulirement la
licence obligatoire dans le domaine de l’lectronique ou de l’informatique pour
favoriser les entreprises nationales. Cette dclaration les engageait
favoriser les pays pauvres utiliser le mme procd pour sauver des
vies.
b) Au lieu d’un soutien aux gnriques : de la rtorsion contre
ceux qui les utilisent
La dclaration de Doha n’a pas t suivie.
Les pays concerns n’ont pas utilis les flexibilits offertes par les accords
internationaux. Les rares s’y tre risqus ont t menacs de mesure de
rtorsion conomique par les pays riches, qui se comportent en vritable VRP des
industriels du mdicament de marque. Ce fut le cas notamment de la Thalande,
qui, pour avoir mis des licences obligatoires sur trois mdicaments, s’est vue
sanctionner par le laboratoire Abbott[12], mais aussi par la Commission
europenne[13]. Ce que les pays riches font pour promouvoir leur industrie, ils
le refusent donc aux pays pauvres qui veulent sauver les vies de leurs
malades.
ceux qui les utilisent
La dclaration de Doha n’a pas t suivie.
Les pays concerns n’ont pas utilis les flexibilits offertes par les accords
internationaux. Les rares s’y tre risqus ont t menacs de mesure de
rtorsion conomique par les pays riches, qui se comportent en vritable VRP des
industriels du mdicament de marque. Ce fut le cas notamment de la Thalande,
qui, pour avoir mis des licences obligatoires sur trois mdicaments, s’est vue
sanctionner par le laboratoire Abbott[12], mais aussi par la Commission
europenne[13]. Ce que les pays riches font pour promouvoir leur industrie, ils
le refusent donc aux pays pauvres qui veulent sauver les vies de leurs
malades.
c) Kouchner et Sarkozy ont peur de l’industrie
pharmaceutique
Depuis deux ans, nous demandons Nicolas Sarkozy et
Bernard Kouchner de proposer une runion de chefs d’Etat africains, qui
aboutirait une mission commune de licences obligatoires, afin de rsister
collectivement, et avec le soutien de la France, aux pressions qui sont exerces
dans ce cas.
Le 29 mai dernier, Bernard Kouchner rejetait cette proposition,
et, implicitement, toute tentative de promouvoir les gnriques, sous le
prtexte qu’il ne fallait pas rentrer dans un conflit avec l’industrie
pharmaceutique. C’est donc bien par lchet que la France renonce tenir les
engagements pris Doha.
pharmaceutique
Depuis deux ans, nous demandons Nicolas Sarkozy et
Bernard Kouchner de proposer une runion de chefs d’Etat africains, qui
aboutirait une mission commune de licences obligatoires, afin de rsister
collectivement, et avec le soutien de la France, aux pressions qui sont exerces
dans ce cas.
Le 29 mai dernier, Bernard Kouchner rejetait cette proposition,
et, implicitement, toute tentative de promouvoir les gnriques, sous le
prtexte qu’il ne fallait pas rentrer dans un conflit avec l’industrie
pharmaceutique. C’est donc bien par lchet que la France renonce tenir les
engagements pris Doha.
3. La situation du Fonds Mondial et les
consquences dans les pays
consquences dans les pays
3.1. Le Fonds mondial priv de moyens
a) Des coupes en 2008
Ds le CA du Fonds mondial de
2008, sous la pression des reprsentantEs des pays riches, des coupes ont t
opres dans les programmes, dans le seul but de laisser croire qu’il restait de
l’argent dans les caisses, et que les pays du G8 n’avaient pas augmenter leur
contribution. Les reprsentantEs des ONG ont vot contre, mais cela n’a pas
suffi. Des coupes ont donc t ralises sur l’ensemble des projets financs,
reprsentent 10 % sur les phases 1 (deux premires annes de financement des
programmes) et de 25 % sur les phases 2 (trois dernires annes de financements
des projets). C’est donc pour laisser croire que les besoins n’augmentaient pas,
et non parce que les projets taient de moins bonne qualit, que ces coupes ont
t opres. Au mme moment, des centaines de milliards taient dbloqus par
les mmes pays pour sauver les bnfices des traders.
Ds le CA du Fonds mondial de
2008, sous la pression des reprsentantEs des pays riches, des coupes ont t
opres dans les programmes, dans le seul but de laisser croire qu’il restait de
l’argent dans les caisses, et que les pays du G8 n’avaient pas augmenter leur
contribution. Les reprsentantEs des ONG ont vot contre, mais cela n’a pas
suffi. Des coupes ont donc t ralises sur l’ensemble des projets financs,
reprsentent 10 % sur les phases 1 (deux premires annes de financement des
programmes) et de 25 % sur les phases 2 (trois dernires annes de financements
des projets). C’est donc pour laisser croire que les besoins n’augmentaient pas,
et non parce que les projets taient de moins bonne qualit, que ces coupes ont
t opres. Au mme moment, des centaines de milliards taient dbloqus par
les mmes pays pour sauver les bnfices des traders.
b) Le sacrifice des rserves en 2009
Jusqu’en 2008, les
rgles de trsorerie taient trs strictes : pour financer un projet, il fallait
qu’il y ait suffisamment d’argent en caisse pour couvrir un certain nombre
d’annes. En prvision du surplus de demandes pour le Round 9 de cette anne, le
Fonds mondial a assoupli ces rgles. Il s’agit, ni plus ni moins, de grever
l’avenir pour faire croire que la structure a assez d’argent.
Dans le mme
temps, le CA 2009, qui s’est tenu Addis Abeba, oprait une nouvelle fois des
coupes de 10 % sur tous les projets qui lui ont t soumis lors de ce round, une
fois de plus non pas cause de la qualit des projet, mais uniquement pour
sauver les apparences.
Jusqu’en 2008, les
rgles de trsorerie taient trs strictes : pour financer un projet, il fallait
qu’il y ait suffisamment d’argent en caisse pour couvrir un certain nombre
d’annes. En prvision du surplus de demandes pour le Round 9 de cette anne, le
Fonds mondial a assoupli ces rgles. Il s’agit, ni plus ni moins, de grever
l’avenir pour faire croire que la structure a assez d’argent.
Dans le mme
temps, le CA 2009, qui s’est tenu Addis Abeba, oprait une nouvelle fois des
coupes de 10 % sur tous les projets qui lui ont t soumis lors de ce round, une
fois de plus non pas cause de la qualit des projet, mais uniquement pour
sauver les apparences.
c) Aucun round en 2010 ?
Il n’est toujours pas assur
qu’un round ait lieu en 2010. En effet, les reprsentantEs au CA des pays riches
ont estim que ne pas lancer d’appel d’offres une anne est un bon moyen
d’conomiser…, donc de laisser croire que les besoins ne sont pas si
importants. Les ngociations s’avrent difficiles, les pays riches exerant des
pressions pour s’assurer qu’ils n’auront pas augmenter leur
contribution.
En fait, les pays riches esprent que les pays pauvres, face
l’incertitude des financements, renoncent dposer une demande pour le round
10. Ils pourraient ainsi dire que le Fonds mondial ne manque pas d’argent, et
qu’il est justifi d’espacer les rounds ! Au contraire, les pays pauvres doivent
donc ddoubler leurs demandes au round 10, afin de renforcer la pression sur la
confrence de reconstitution de septembre 2010.
L’absence de Round 10
signifierait que les pays recals cette anne devraient attendre au moins deux
ans pour esprer obtenir de nouveaux financements. Entre-temps, le Fonds mondial
ne financerait plus que les programmes d’ARV existants. Pendant deux ans, il ne
financerait donc plus d’actions de prvention, ou de nouvelles inclusions de
personnes sous thrapie.
Il n’est toujours pas assur
qu’un round ait lieu en 2010. En effet, les reprsentantEs au CA des pays riches
ont estim que ne pas lancer d’appel d’offres une anne est un bon moyen
d’conomiser…, donc de laisser croire que les besoins ne sont pas si
importants. Les ngociations s’avrent difficiles, les pays riches exerant des
pressions pour s’assurer qu’ils n’auront pas augmenter leur
contribution.
En fait, les pays riches esprent que les pays pauvres, face
l’incertitude des financements, renoncent dposer une demande pour le round
10. Ils pourraient ainsi dire que le Fonds mondial ne manque pas d’argent, et
qu’il est justifi d’espacer les rounds ! Au contraire, les pays pauvres doivent
donc ddoubler leurs demandes au round 10, afin de renforcer la pression sur la
confrence de reconstitution de septembre 2010.
L’absence de Round 10
signifierait que les pays recals cette anne devraient attendre au moins deux
ans pour esprer obtenir de nouveaux financements. Entre-temps, le Fonds mondial
ne financerait plus que les programmes d’ARV existants. Pendant deux ans, il ne
financerait donc plus d’actions de prvention, ou de nouvelles inclusions de
personnes sous thrapie.
3.2. Les consquences dans les pays
Tout au long de la
semaine, Act Up-Paris fera par voie de presse un focus sur un pays (Cameroun,
Burkina, RDC, etc.) ou sur une situation prcise (pnurie, accs aux mdicaments
de deuxime gnration).
Tout au long de la
semaine, Act Up-Paris fera par voie de presse un focus sur un pays (Cameroun,
Burkina, RDC, etc.) ou sur une situation prcise (pnurie, accs aux mdicaments
de deuxime gnration).
4. Les revendications
Nous exigeons tout simplement que les promesses soient tenues.
4.1. Respect des engagements financiers
Les pays riches
doivent tenir les promesses qu’ils ont faites lors du sommet du G8 de 2005. Dans
l’immdiat, seulement 0,2 % du plan de sauvetage des banques de 2008-2009
suffirait pour que le Fonds mondial assure les financements de tous les projets
qui lui ont t soumis. A termes, la France doit consacrer 1 milliard de dollars
l’aide la sant, et augmenter sa contribution au Fonds mondial comme Nicolas
Sarkozy s’y est engag maintes reprises.
Les pays riches
doivent tenir les promesses qu’ils ont faites lors du sommet du G8 de 2005. Dans
l’immdiat, seulement 0,2 % du plan de sauvetage des banques de 2008-2009
suffirait pour que le Fonds mondial assure les financements de tous les projets
qui lui ont t soumis. A termes, la France doit consacrer 1 milliard de dollars
l’aide la sant, et augmenter sa contribution au Fonds mondial comme Nicolas
Sarkozy s’y est engag maintes reprises.
4.2. Taxe sur les transactions de change
La France et
la Grande-Bretagne doivent promouvoir l’ide d’une transaction de change,
dnoncer publiquement Dominique Strauss-Kahn qui s’y est oppos et donner
l’exemple en la mettant en place, sans attendre l’issue de ngociations avec
leurs homologues du G20. Cela est techniquement possible, contrairement ce
qu’affirment les opposantEs cette taxe[14].
La France et
la Grande-Bretagne doivent promouvoir l’ide d’une transaction de change,
dnoncer publiquement Dominique Strauss-Kahn qui s’y est oppos et donner
l’exemple en la mettant en place, sans attendre l’issue de ngociations avec
leurs homologues du G20. Cela est techniquement possible, contrairement ce
qu’affirment les opposantEs cette taxe[14].
4.3. Brevets et prix des mdicaments
La France doit
soutenir les pays qui mettent des licences obligatoires pour assurer l’accs
aux soins de leurs malades. L’quateur, qui vient d’utiliser cette flexibilit
lgale, doit tre dfendu contre les probables mesures de rtorsion que ce pays
va devoir affronter. Enfin, la France doit s’engager promouvoir cette mesure
auprs des pays pauvres.
La France doit
soutenir les pays qui mettent des licences obligatoires pour assurer l’accs
aux soins de leurs malades. L’quateur, qui vient d’utiliser cette flexibilit
lgale, doit tre dfendu contre les probables mesures de rtorsion que ce pays
va devoir affronter. Enfin, la France doit s’engager promouvoir cette mesure
auprs des pays pauvres.
5. Un tribunal
indispensable
indispensable
5.1. Les dirigeantEs politiques n’assument pas leurs
responsabilits
Lors d’une discussion informelle avec une militante
d’Act Up-Paris qui lui voquait les engagements financiers pris par Nicolas
Sarkozy, l’ambassadeur franais charg de la lutte contre le VIH/sida, Patrice
Debr, rpondait : les promesses n’engagent que les personnes qui y croient.
. Ce qui est faux. En la matire, les promesses non tenues n’engagent pas,
elles tuent.
Les propos de Patrice Debr ont beau relever des pires clichs,
ils n’en sont pas moins rvlateurs du cynisme politique de nos dirigeantEs, ds
qu’il s’agit de la vie ou de la mort de millions d’AfricainEs, de
Sud-AmricainEs ou d’Asiatiques. Les leaders politiques refusent pour la plupart
d’assumer leurs responsabilits, alors qu’ils prennent des dcisions politiques
en pleine connaissance de cause, clairEs par la socit civile internationale,
et notamment les associations de lutte contre le sida.
responsabilits
Lors d’une discussion informelle avec une militante
d’Act Up-Paris qui lui voquait les engagements financiers pris par Nicolas
Sarkozy, l’ambassadeur franais charg de la lutte contre le VIH/sida, Patrice
Debr, rpondait : les promesses n’engagent que les personnes qui y croient.
. Ce qui est faux. En la matire, les promesses non tenues n’engagent pas,
elles tuent.
Les propos de Patrice Debr ont beau relever des pires clichs,
ils n’en sont pas moins rvlateurs du cynisme politique de nos dirigeantEs, ds
qu’il s’agit de la vie ou de la mort de millions d’AfricainEs, de
Sud-AmricainEs ou d’Asiatiques. Les leaders politiques refusent pour la plupart
d’assumer leurs responsabilits, alors qu’ils prennent des dcisions politiques
en pleine connaissance de cause, clairEs par la socit civile internationale,
et notamment les associations de lutte contre le sida.
5.2. Responsabilits morales, politiques et pnales : complicit
d’une hcatombe
Lorsque vous refusez de sauver la vie d’une personne
alors que vous le pouvez, vous devenez complice de sa mort. Cette responsabilit
est morale, autant que pnale. Pourquoi n’en serait-il pas de mme lorsque vous
tes leader politique ? Uniquement parce que vous faites tout pour masquer votre
responsabilit en la matire, que vous manipulez les budgets de l’aide publique
au dveloppement pour faire croire un accroissement de votre aide, qui diminue
en ralit, que vous nommez une personnalit connue comme ambassadrice pour
masquer vos propres promesses trahies ?
Nicolas Sarkozy peut sauver des vies.
Il ne le fait pas, en toute connaissance de cause. Il est complice d’une
hcatombe qui tue 6000 personnes par jour. Il en va de mme de l’ensemble des
leaders des pays du G8. C’est pourquoi Act Up-Paris rclame l’instauration d’un
tribunal pour juger de la responsabilit pnale des leaders des pays riches,
pour leur complicit dans les 6000 morts que fait le sida chaque jour.
d’une hcatombe
Lorsque vous refusez de sauver la vie d’une personne
alors que vous le pouvez, vous devenez complice de sa mort. Cette responsabilit
est morale, autant que pnale. Pourquoi n’en serait-il pas de mme lorsque vous
tes leader politique ? Uniquement parce que vous faites tout pour masquer votre
responsabilit en la matire, que vous manipulez les budgets de l’aide publique
au dveloppement pour faire croire un accroissement de votre aide, qui diminue
en ralit, que vous nommez une personnalit connue comme ambassadrice pour
masquer vos propres promesses trahies ?
Nicolas Sarkozy peut sauver des vies.
Il ne le fait pas, en toute connaissance de cause. Il est complice d’une
hcatombe qui tue 6000 personnes par jour. Il en va de mme de l’ensemble des
leaders des pays du G8. C’est pourquoi Act Up-Paris rclame l’instauration d’un
tribunal pour juger de la responsabilit pnale des leaders des pays riches,
pour leur complicit dans les 6000 morts que fait le sida chaque jour.
5.3. Un crime raciste
Ce tribunal devra par ailleurs
envisager une circonstance aggravante. Le crime dont se rendent coupables
Sarkozy et consorts est un crime raciste.
Une pidmie tuerait, ou mme
menacerait de tuer, chaque jour des milliers de Blancs des pays riches, le G8
mobiliserait tous les moyens possibles pour l’endiguer. Nicolas Sarkozy n’irait
pas prtexter la crise conomique. Il n’irait pas dire que la France en fait
dj beaucoup alors que des milliers de personnes meurent. Il ne tergiverserait
pas pour mettre en place des financements innovants si le besoin s’en faisait
sentir. Aucun autre leader du G8 ne se le permettrait.
Le sida, le paludisme
et la tuberculose tuent 15 000 personnes par jour. Mais ces personnes ne sont
pas majoritairement blanches et elles vivent principalement au Sud. Nicolas
Sarkozy peut donc se permettre de dire, comme il l’a fait lors du rendez-vous
l’Elyse avec les ONG, le mercredi 16 septembre, qu’il n’augmentera pas la
contribution franaise au Fonds mondial . Il peut se contenter de vagues
paroles, et non de rels engagements, sur les financements innovants. Il peut
faire croire qu’un triplement de volontaires peut tenir lieu de politique de
dveloppement. Car ce n’est pas la vie de BlancHEs qui est majoritairement en
jeu. Le racisme est ici patent.
Ce tribunal devra par ailleurs
envisager une circonstance aggravante. Le crime dont se rendent coupables
Sarkozy et consorts est un crime raciste.
Une pidmie tuerait, ou mme
menacerait de tuer, chaque jour des milliers de Blancs des pays riches, le G8
mobiliserait tous les moyens possibles pour l’endiguer. Nicolas Sarkozy n’irait
pas prtexter la crise conomique. Il n’irait pas dire que la France en fait
dj beaucoup alors que des milliers de personnes meurent. Il ne tergiverserait
pas pour mettre en place des financements innovants si le besoin s’en faisait
sentir. Aucun autre leader du G8 ne se le permettrait.
Le sida, le paludisme
et la tuberculose tuent 15 000 personnes par jour. Mais ces personnes ne sont
pas majoritairement blanches et elles vivent principalement au Sud. Nicolas
Sarkozy peut donc se permettre de dire, comme il l’a fait lors du rendez-vous
l’Elyse avec les ONG, le mercredi 16 septembre, qu’il n’augmentera pas la
contribution franaise au Fonds mondial . Il peut se contenter de vagues
paroles, et non de rels engagements, sur les financements innovants. Il peut
faire croire qu’un triplement de volontaires peut tenir lieu de politique de
dveloppement. Car ce n’est pas la vie de BlancHEs qui est majoritairement en
jeu. Le racisme est ici patent.
L’histoire de la lutte contre le sida en Afrique, et dans les pays du Sud,
est une histoire de la lchet et du renoncement. Les gouvernants des pays
riches auront attendu les annes 2000 pour commencer payer des traitements
dans les pays pauvres. Ils rompent aujourd’hui leurs promesses, diminuent leurs
efforts financiers, et remettent en cause les progrs des dernires annes. Ils
ne peuvent pas ignorer que leur dcision va tuer. Il s’agit bien d’un crime de
masse, conscient, assum.
est une histoire de la lchet et du renoncement. Les gouvernants des pays
riches auront attendu les annes 2000 pour commencer payer des traitements
dans les pays pauvres. Ils rompent aujourd’hui leurs promesses, diminuent leurs
efforts financiers, et remettent en cause les progrs des dernires annes. Ils
ne peuvent pas ignorer que leur dcision va tuer. Il s’agit bien d’un crime de
masse, conscient, assum.
Si rien n’est fait pour que nos dirigeantEs assument leurs responsabilits,
le pire arrivera. Et dans dix, vingt, trente ans, de nouveauxLLES dirigeantEs
des pays riches prsenteront leurs excuses l’Afrique et aux autres continents
dvasts par leur politique. Ce sera sincre, beau et mouvant. Les discours
seront prononcs par un groupe de huit personnes. Elles seront en costume ou en
tailleur lgants. Elles parleront face un cimetire de 30 206 704 km carr,
o l’on comptera plus d’un milliard de tombes.
le pire arrivera. Et dans dix, vingt, trente ans, de nouveauxLLES dirigeantEs
des pays riches prsenteront leurs excuses l’Afrique et aux autres continents
dvasts par leur politique. Ce sera sincre, beau et mouvant. Les discours
seront prononcs par un groupe de huit personnes. Elles seront en costume ou en
tailleur lgants. Elles parleront face un cimetire de 30 206 704 km carr,
o l’on comptera plus d’un milliard de tombes.
[1]https://pastel.diplomatie.gouv.fr/editorial/actual/ael2/agorabb.asp?liste=20050710.html&submit.x=8&submit.y=5&submit=consulter#Chapitre16
[2]http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juin/conference_de_presse_finale_au_sommet_du_g8_de_heiligendamm.78441.html
[3]http://www.elysee.fr/download/?mode=press&filename=Conference_de_presse_G8_08.07.pdf
(soulign par
nous).
[4]http://www.actupparis.org/spip.php?article3200
[5]http://www.actupparis.org/spip.php?article3393#nb1
[6]http://www.reseauafrique2000.org/docs/Documents/abuja_declaration_2001_f.doc
[7]http://www.actupparis.org/IMG/pdf/Demande_des_ONG_au_FMI_DSK.pdf
[8]Voir
par exemple la campagne Lords of the Bling : http://www.arasa.info/node/102
[9]Lire
par exemple le communiqu du Fonds sur la suspension de la subvention la
Mauritanie. L’aide bilatrale franaise n’a jamais publi de tel communiqu. http://www.theglobalfund.org/fr/pressreleases/?pr=pr_090904_fr
[10]
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/044000440/index.shtml
[11]
http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2009/new110709a.htm
[12]
Lire la chronologie de l’affaire la fin de cet article : http://www.actupparis.org/spip.php?article3110
L’ensemble du dossier Abbott : http://www.actupparis.org/spip.php?mot2236
[13]
http://www.actupparis.org/spip.php?article3125
[14]
Lire le point 4 de notre argumentaire : http://www.actupparis.org/spip.php?article3813