Warning fte ses cinq ans, c’est parti pour l’avenir

Warning
fte ses cinq ans, c’est parti pour l’avenir

Rflexions
l’occasion de la journe mondiale de lutte contre le sida
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Warning fte ses cinq ans d’existence. Juges
iconoclastes et mme violemment attaques nos dbuts, les ides que nous avons
soutenues sont maintenant reconnues et largement acceptes. Le rapport
Lert-Pialoux sur les nouvelles stratgies de prvention montre que nous tions
en avance sur le systme du sida en France. Forts de notre exprience et de nos
contacts aux Etats-Unis, en Suisse, au Canada, en Australie, nous savions
combien la politique de prvention en France tait archaque, inadapte aux
volutions du monde gai. Mais les temps changent, et pour la premire fois dans
notre pays, l’articulation de la promotion du prservatif d’autres techniques
dans la politique publique de prvention y est encourage.

Cette nouvelle
optique doit permettre dans les annes qui viennent la prvention d’tre plus
proche des pratiques relles des personnes. Mais dans la mesure o l’on
s’oriente vers une approche diversifie des stratgies de prvention, il est
d’autant plus ncessaire que l’on dispose de campagnes claires, comprhensibles
et articules sur l’utilisation du prservatif. Par articules nous entendons
qu’il ne saurait s’agir dsormais de reproduire les campagnes du type le seul
moyen de vous protger… , mais de prsenter le prservatif comme le meilleur
moyen de protection en cohrence avec l’ensemble de la palette prventive.


Oui, le prservatif demeure le moyen le plus sr de protection lors de
rencontres d’un soir. Il faut rpter ce message de base de la prvention, mais
l’adapter. Avec la prise en compte du traitement comme technologie de
prvention, un nouveau questionnement surgit : Pourquoi devrais-je mettre un
prservatif si je suis sous traitement avec une charge virale indtectable et
sans IST ? Tout simplement parce que la personne qui passe un moment avec vous
n’est pas oblige de vous croire sur parole et que la faon la plus sre pour
elle de se protger est d’utiliser un prservatif.

Mais alors quelle
diffrence avec l’ancien paradigme prventif que l’on appelait couramment la
politique du tout prservatif ? C’est que l’on ne faisait pas appel aux
capacits de discernement des personnes et que l’ancienne politique les
maintenait dans une approche rigide, relguant au second plan l’approche
informative, cognitive, et laissant les gens seuls, dsempars par rapport
leurs pratiques relles et celles de leurs partenaires.

Aujourd’hui il
s’agit de miser sur le sens de responsabilit des personnes et leur capacit
prendre en charge leurs besoins de sant. De mme, la perspective de n’tre
presque pas contaminant avec un traitement ne peut qu’encourager les personnes
sro-interrogatives et qui ont des rapports sans prservatif se faire
rgulirement dpister. Pour les personnes vivant en couple et qui ont abandonn
le prservatif la mise en place d’une approche de scurit ngocie ne peut
qu’encourager le maintien de l’emploi du prservatif lors de relations hors du
couple.

Dans cette perspective, le prservatif au lieu d’tre une
contrainte universelle de plus en plus mal accepte redevient un outil efficace
et de prvention. Surtout, il n’est plus une espce d’pouvantail agit pour
stigmatiser les personnes sropositives qui ont entre elles des rapports sans
latex. C’est donc une toute nouvelle approche de prvention et de sant qu’il
faut mettre en place maintenant vis–vis de ces personnes, couramment dnomme
l’tranger prvention positive . Mais nous souhaitons lui attribuer un sens
supplmentaire : la remise en question des tabous qui freinent la prvention
depuis des annes comme la reconnaissance des pratiques entre sropositifs et
des cultures de plaisir qui y sont lies.

Warning fte ses cinq ans,
c’est parti pour l’avenir !

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