Il est plus difficile de faire une bonne critique qu’une mauvaise. Avec un peu de style et le sens de la formule. Les spectacles de l’ère Mortier, avec leurs mises en scène ineptes, leurs directions d’orchestre plus ou moins hasardeuses et leurs plateaux vocaux étagés entre le désastreux et le tout juste acceptable étaient à cet égard du vrai pain bénit. On se souviendra pour les oublier bien vite, d’un Roi Roger et d’une Flûte enchantée mémorables il y a à peine deux ans. Cela en devenait presque lassant.
Mais tout a changé, bien rapidement, et l’exemplarité succède sans fanfares ni trompettes à la gabegie et au mépris.
Nicolas Joël ne nous laisse en effet vraiment aucun répit : à peine remis d’un somptueux Andrea Chénier avec Marcelo Alvarez, d’un Werther proche de la perfection à tous points de vue, sur lequel je n’ai rien pu ou su écrire, voila maintenant Natalie Dessay, rayonnante et fragile, bouleversante et superbe, dans une Somnambule tant attendue. Les places sont réservées depuis 9 mois, nous y allons le 21 en croisant très fort les doigts pour que la Dessay soit bien remise de ses soucis de santé récents.
Et je ne pense pas encore aux deux premiers volets de la Tétralogie, sans doute l’Evènement de cette saison de rêve à l’Opéra de Paris.
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