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Dexter, bas les masques !

A force de voir sur les murs de Paris le sourire franc et la chemise blanche tache de sang de Dexter, LA nouvelle srie amricaine autour d’un serial killer, mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai eu envie de me pencher sur cette question des serial killers dans les fictions amricaines. Depuis « Le silence des agneaux » a me pose un problme. Que ce genre de pathologie extrme soit ce point « glamourise », et devienne un sujet de fiction aussi rcurrent, a me chiffonne. Que le voyeurisme complaisant, voire jouissif des crimes les plus atroces soit normalis, a me crispe.

Je vais donc mon Vido Futur local, me loue le « Dexter » saison 1, et roulez jeunesse! Je m’apprte trouver a pnible et racoleur. Je taille mes crayons, affute mes arguments, prte triper le serial killer et ses scnaristes. Choc. Coup de foudre. C’est tout le contraire.
D’abord, c’est, comme souvent avec les sries amricaines, incroyablement bien crit, jou, film, pens. Un petit bijou.
Mais surtout, si effectivement a tourne autour d’un personnage qui en est un, de serial killer, a parle carrment d’autre chose.

Dexter, a parle de faux semblants, de codes sociaux, des dmons intrieurs qui sont en chacun de nous. A travers ce personnage extrme et totalement givr, la srie nous tend un miroir sur la « normalit ». Et ce qu’elle cache.
A quoi servent les codes sociaux, si ce n’est masquer des pulsions? Des pulsions sexuelles, videmment. Mais aussi des pulsions de mort. Le personnage principal passe l’acte quand il est confront des gens « mchants ». Ses meurtres sont donc cautionns par une ide de bien et de mal et il fait la justice que la socit ne fait pas. OK. Mais surtout, ce monologue intrieur (crit au scalpel) nous parle de la difficult de se fondre dans les conventions. De l’angoisse de se sentir vide, dsaffect par les motions.
Paradoxe passionnant, c’est ceux qui ont le plus conscience de leurs failles, de leurs manques qui au bout du compte sont le plus proches de vritables motions. Se poser la question, en avoir conscience, n’est ce pas un pas vers la conscience, donc la sincrit? Et les masques lisses et conventionnels ne font ils pas plus de dgts que tous les serial killers runis? Ne sont-ce pas eux qui les fabriquent, aussi, en partie?

Si Dexter dcoupe effectivement les gens en petit morceaux, c’est surtout les codes bien pensants et le mortel politicaly correct qui sont attaqus au hachoir et la scie lectrique par ses brillants scnaristes .
Jou avec beaucoup de subtilit par Michael C Hall et Jennifer Carpenter, Dexter nous fait ressentir de l’intrieur quel point les notions de bien et de mal cohabitent intimement. Et comment chez ce charmant Dexter, amant idal, collgue dlicieux, frre plein d’humour, beau pre gnreux et attentif, cohabite un justicier froid, calculateur et sanguinaire. On vit de l’intrieur ce duel, ce bras de fer existentiel entre la vie et la mort.

Dexter, c’est mortel!
Je reviens enfin au vrai monde. Happe par la srie killeuse, accroche que j’tais ce nouvel ami fascinant.
En attendant les DVDs des saisons 3 et 4, je revis donc, le temps de vous crire, chers lecteurs de CitGay!


Caroline Loeb

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