« Nous entrons place de la République parce que nous sommes
la République ! » : le speaker officiel de la Lesbian and Gay Pride
a trouvé le mot juste. A l’image du record historique pulvérisé
avec plus de 500.000 participants sans compter les badauds…
Chiffre officiel validé par la Préfecture de Police. Ce qui veut dire
que l’on peut estimer que plus de 650.000 personnes ont
convergé de la Porte Dorée à la République.
Jamais une Gay Pride n’avait connu une telle fréquentation. En
97, l’EuroGay Pride n’avait drainé que 300.000 participants.
Les ténors politiques de gauche étaient sans grandes surprises
les plus nombreux. Avec au premier rang desquels le maire
socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, qui a été accueilli comme
une rock-star. Ovationné tout le long du parcours, il semblait très
fier et nous l’étions avec lui.
Le secrétaire national du PCF, Robert Hue, le candidat des Verts
aux futures présidentielles, Alain Lipietz ainsi que Vincent
Peillon, porte-parole du PS, et Alain Krivine dirigeant de la LCR,
étaient également présents.
A droite, la délégation était nettement plus modeste : Jean-Luc
Roméro (RPR), Philippe Meynard (UDF) et Roselyne Bachelot
(RPR). Coté people, Catherine Lachens et Michel Field, ce dernier
venu en famille. Son char : la poussette de sa fille !
Cette année, tout le monde s’accorde à souligner une Gay
Pride plus sage et aussi plus sûre d’elle-même. Même le
discours a semblé plus clair et les participants moins « provoc »
qu’à l’accoutumée. Le Pacs et l’élection de Delanoë y sont
évidemment pour quelque chose. La visibilité a avancé d’un
sacré cran même si la province a encore du chemin à faire.
« Battez-vous pour faire reconnaître vos droits tous les
jours ! », a lancé le speaker officiel de la Gay Pride 2001
qui avait pour thème la lutte contre la discrimination et
l’homophobie.
Le char de SOS Homophobie défendait le libre choix de
l’orientation sexuelle, « en tant que liberté
fondamentale ». « Homophobie est une infamie !
Pénalisez l’homophobie ! » scandaient les militants de
l’association.
Les nouvelles associations, telles que Homobus,
l’association homosexuelles des transports parisiens,
tout comme Gare ! (SNCF), ont été remarquées. Le
char du Mouvement des Jeunes Socialistes a joué les
sound system réglé Haard Rock.
ActUp chevauchait son principal cheval de bataille :
dénoncer le Relapse. Ils ont choisi des images fortes et
efficaces transmises sur panneaux : « bienvenue dans un
monde de vomissements, de diarrhées et d’infarctus ».
Allusion directe à ce qui attend ceux qui ne se protègent
pas.
L’heure était malgré tout à la fête avec un déluge de
musiques, de couleurs et de looks moins délirants que
d’habitude encore une fois. Et ce n’est pas plus mal
pour ne pas effrayer papa et maman qui n’auront pas
manqué de regarder le journal de 20 heures…
A noter enfin l’accessoire de la Gay Pride 2001 : le
chapeau de cow-boy emprunté à Madonna a raflé tous
les suffrages !