in

Rorganisation de l’offre de soins l’AP-HP :


Communiqu du TRT-5, 16 mars 2010

RORGANISATION DE L’OFFRE DE SOINS L’AP-HP
:
UNE MENACE POUR LA QUALIT
DES SOINS
ET LA PRVENTION DE LA TRANSMISSION DU VIH


La rduction des
nouvelles contaminations reste l’enjeu majeur de la lutte contre le sida dans le
monde comme en France. Cet objectif repose sur un effort accru en matire de
prvention, mais aussi sur la sant des personnes sropositives, et donc sur la
qualit de leur prise en charge mdicale[1]. Or, aujourd’hui, les besoins de
suivi et de soins des sropositifs sont menacs par une logique conomique peu
soucieuse des consquences long terme sur la sant des personnes comme sur la
sant publique. TRT-5, collectif de 10 associations de lutte contre le
VIH/sida[2], s’inquite des consquences que les rformes successives du systme
hospitalier font peser sur la prise en charge globale et multidisciplinaire des
personnes vivant avec le VIH.

Au sein de l’AP-HP, circulent depuis
quelques mois des annonces persistantes, parfois dmenties, souvent confirmes,
de rorganisations imminentes et importantes des services prenant en charge des
personnes vivant avec le VIH. Ces projets s’ajoutent l’annonce de suppressions
de 3 4000 postes, voire plus, d’ici 2012. Ces mesures sont annonces sans la
moindre concertation avec les premiers concerns, les malades, mais pas non plus
avec le personnel hospitalier. Elles n’offrent pas la moindre garantie de
rponse aux besoins de sant des franciliens et inquitent particulirement
l’ensemble des associations membres du TRT-5 ainsi que leurs partenaires[3]. La
continuit de la prise en charge, ncessaire aux personnes vivant avec le VIH,
risque de ne pas tre assure. Pire, les personnes concernes sont simplement
oublies et livres elles-mmes.

Nous rappelons que selon les
recommandations du groupe d’experts franais[4], la prise en charge des
personnes vivant avec le VIH doit tre globale. Elle doit prendre en compte la
personne dans son ensemble et s’organise au sein d’un mme service avec une
quipe pluridisciplinaire : mdecins infectiologues, assistants sociaux,
psychologues, ditticiens, sexologues, intervenants en ducation thrapeutique,
infirmires. Mais la prise en charge globale s’organise aussi avec l’ensemble
des services de l’hpital. Les complications de tous ordres (osseuses,
cancreuses, cardiovasculaires, hpatiques, neurologiques.) se multiplient avec
l’allongement de la vie des personnes sropositives, elles ncessitent des
prises en charge mdicales de pointe par des services spcialiss.

Telles
qu’elles sont envisages – concentration des patients dans des services
ambulatoires surchargs, rduction drastique des capacits d’hospitalisation et
des effectifs de personnels soignants – les rorganisations de l’offre de soins
en le-de-France nous semblent de nature mettre en danger la prise en charge
coordonne des personnes sropositives. Les risques prvisibles qu’elles
encourent peuvent avoir des consquences potentiellement graves, tant au niveau
individuel (nomadisme forc, ruptures de soins) que collectif (augmentation du
nombre de perdus de vue ). La fermeture brutale et sans pravis du service de
l’hpital Saint-Joseph en 2008 nous en a fourni la dmonstration[5].

Nous
ne pouvons donc pas entendre les arguments de rentabilit sur lesquels
s’appuient les restructurations annonces, car elles seraient prjudiciables aux
conditions de travail du personnel soignant et non soignant et donc
l’organisation d’une prise en charge globale, et finalement, la qualit de vie
des personnes sropositives. Elles ne sont qu’une hypothque sur le devenir de
la sant des malades et sont prjudiciables long terme en matire de dpenses
de sant et de sant publique.

C’est
pourquoi TRT-5 demande :
– un moratoire sur les projets en cours ;
– la
mise en place d’un calendrier de concertation permettant d’aboutir des Etats
gnraux de la prise en charge du VIH en le-de-France,s associant les autorits
sanitaires nationales et locales, les personnes malades et les associations qui
les reprsentent, et les professionnels de sant – soignants et non soignants
;
– la dfinition des conditions d’une prise en charge hospitalire de
qualit, quitablement rpartie sur le territoire rgional ;
– l’laboration
d’un cahier des charges garantissant une prise en charge globale de qualit des
personnes vivant avec le VIH en Ile-de-France.


 

[1] C’est ce qu’ont rcemment raffirm deux chercheurs, France
Lert et Gilles Pialoux, dans un rapport que leur a command par le ministre de
la sant : Prvention et rduction des risques dans les groupes haut risque
vis–vis du VIH et des IST
[2] TRT-5 runit des reprsentants de dix
associations de lutte contre le VIH/sida impliques sur les enjeux
thrapeutiques et de recherche. Cr en 1992, il poursuit l’objectif de faire
valoir les besoins des personnes vivant avec le VIH auprs des acteurs du
systme de recherche et de prise en charge mdicale.
[3] Runis au sein d’un
collectif informel d’associations et de groupes de patients et de lutte contre
le sida : Act Up-Paris, Actif Sant, AIDES, le Comit des Patients Citoyens
(CoPaCi), Sidaction et l’UNALS.
[4] Rapport du Groupe d’Experts 2008 sur la
prise en charge mdicale des patients infects par le VIH, sous la direction du
Pr Patrick Yeni.
[5] Voir le site du Collectif des Patients Citoyens
(CoPaCi)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bientôt un opéra sur Anna Nicole Smith !

Bon plan : Invitations pour le vidéo glam show Arielle Dombasle