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Décès de Jean Le Bitoux, figure militante homosexuelle

Figure militante historique, Jean Le Bitoux est décédé dans la nuit de mardi à mercredi après plusieurs semaines d’hospitalisation a révélé le site Yagg.

GRAND MILITANT HOMOSEXUEL

Journaliste de profession, Jean Le Bitoux était le créateur en 1979 du magazine Gai Pied qui aura marqué le militantisme homosexuel. A l’occasion des Universités d’été homosexuelles (UEH) de 2002, il avait retracé la création du journal, son évolution et finalement pourquoi il avait claqué la porte du magazine, récit qui se confond furieusement avec le mouvement LGBT et l’évolution du militantisme au cours des années 80.

Il déclarait alors que son «émotion est toujours là car autant les premières années de Gai Pied ont comblé toute une génération avec ce courage de se lancer dans l’écriture et d’autres d’oser l’acheter en kiosque, autant nous restons tristes de cette fin de Gai Pied».

Le décès de Jean Le Bitoux rend en tout cas tristes ceux qui l’ont connu, ceux aussi qui savent que le militantisme était plus encore à l’époque qu’aujourd’hui une forme de courage individuel et d’engagement politique.

Ainsi Hussein Bourgi, président du Collectif contre l’Homophobie, et président du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) fondé par Jean Le Bitoux salue dans un communiqué cette «figure historique du mouvement LGBT français», cette image de «père spirituel» : «Avec nous, il était à la fois exigeant, perfectionniste, intransigeant, provocateur, drôle, affectueux et tendre ; c’est ce qui le rendait si attachant !».

Jean Le Bitoux, séropositif lui-même, a été également rédacteur en chef du Journal du sida, au début des années 90. Mais l’un de ses principaux combats aura été celui de la reconnaissance de la déportation homosexuelle.

RECONNAISSANCE DE LA DEPORTATION HOMOSEXUELLE, L’UN DE SES DERNIERS COMBATS

Fondateur du Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH), Jean Le Bitoux, il avait en 1994 coécrit le livre de Pierre Seel (Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, aux éditions Calmann-Lévy et signé en 2002 un essai sur le sujet, Les Oubliés de la mémoire, chez Hachette.

«Son décès à quelques jours de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation décuple notre tristesse et accroît le choc que nous ressentons» souligne également Hussein Bourgi narrant le fait que Jean Le Bitoux tenait particulièrement à assister à ces commémorations et que «l’an dernier encore, malgré une santé fragile, il avait tenu à participer à la cérémonie parisienne».

[MISE A JOUR 23/04/2010] Bertrand Delanoë a écrit au compagnon de Jean Le Bitoux, rendant hommage à «une grande figure du courage militant» et faisant part de «(sa) solidarité et de (sa) profonde sympathie». Pour le Maire de Paris, Jean Le Bitoux «fut l’un de ces pionniers, qui surent affronter tant de difficultés, d’obstacles et d’hostilité». Christophe Girard, l’adjoint à la Culture de BErtrand Delanoë «salue avec émotion et tristesse la disparition de Jean le Bitoux, grand militant discret mais efficace, pudique et pugnace» rappellant l’engagement militant contre le vih du fondateur de GayPied décédé : «Je n’oublie pas non plus, lorsque j’étais secrétaire général d’Arcat Sida, son travail comme rédacteur en chef du Journal du Sida et la profondeur de sa réflexion».

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Extrait d’un documentaire de 1979 montrant le contexte militant de l’époque






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