Communiqu
de presse – mercredi 28 avril 2010
Accords
de libre change Inde / Union Europenne :
Aujourd’hui,
l’Inde sacrifie son industrie des gnriques
Ce
matin, des militantEs d’Act Up-Paris ont manifest devant l’ambassade de l’Inde
Paris pour protester contre les accords de libre change entre l’Inde et
l’Union Europenne. Aprs avoir droul une banderole « FTA : death under patent »
(accords de libre change : mort sous brevet) et scand des slogans (« Inde,
faites la guerre au sida, pas aux gnriques », « Sonia Gandhi, defend India, not
Big Pharma », …), une lettre a t remise l’ambassade. En ce moment mme,
Bruxelles, l’Inde s’apprte en effet cder aux desiderata de la commission
europenne et des intrts de son industrie pharmaceutique.
Une
fois ces accords signs, la production de mdicaments gnriques bas prix sera
fortement entrave, alors que depuis les annes 2000, l’Inde est devenue « la
pharmacie des pays en dveloppement ». Dans les pays pauvres, 92% des malades
du sida bnficiant d’un traitement, le reoivent de l’industrie gnrique
indienne (Cipla, Rambaxi, Hetero etc.).
Dans
les accords de libre change ngocis entre l’Inde et l’Union Europenne, la
commission a plaid, tout au long des ngociations, en faveur d’une augmentation
des standards de proprit intellectuelle (extension de la dure des brevets,
data exclusivity) et des moyens de mises en oeuvre (suppression de la
prsomption d’innocence aux douanes, augmentation du nombre de saisies aux
frontires, etc.).
On avait dj pu mesurer les effets de l’entre de
l’Inde dans l’OMC en 2005 ; la production de versions gnriques des nouvelles
molcules a t rendue plus difficile.
Depuis 2000, c’est l’ouverture
la concurrence et la production de gnriques en Inde qui avaient permis de
faire chuter en flche le prix des premires lignes d’antirtroviraux. En dpit
de cette baisse considrable, aujourd’hui, seul un tiers des personnes
sropositives travers le monde ont accs un traitement (parmi celles
dclares en ayant un besoin urgent). Alors qu’il faudrait au contraire
intensifier la production de mdicaments bas prix, l’Inde fait marche
arrire.
Act Up-Paris interpelle les leaders politiques
indiens : Sonia Gandhi (prsidente de la rpublique), Manhoman Singh
(premier ministre) et Anand Sharma (ministre du commerce extrieur) doivent
aujourd’hui choisir le camp des malades et renoncer immdiatement ces
accords.
Act Up-Paris exige :
– de l’Inde, qu’elle choisisse de
dfendre les malades;
– de la commission europenne qu’elle renonce
immdiatement ces ngociations, et qu’elle cesse de se targuer de sa
contribution au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme pour justifier des accords inacceptables qui mettent en danger la vie
de millions de personnes.