in

Retour du concert de Madonna

Le show a commencé bien avant l’entrée en scène de la madone. D’abord il y eut l’arrivée de Steevy qui après un mouvement de foule partagé entre sifflements et acclamations a vite été oublié à l’arrivée de Mylène Farmer. En redoutable professionnelle, Mylène sera sans doute venue chercher quelques bonnes idées pour son prochain spectacle. Dès lors, la présence des deux icônes laissait présager d’une ambiance vraiment électrique. Après 1h30 et pas une minute de plus de show pré mâché et industriel aucune leçon n’aura été donnée.

Un show froid et commercial

Presque indifférente à ce public qui l’attendait depuis huit ans, Madonna a malgré tout enchaîné tour à tour des tableaux de maître.
«Drowned World Tour» (la tournée d’un monde englouti) débute avec une version techno-métal de Substitute for Love, dans un univers punk-rock. De là, tous les tableaux s’enchaînent mécaniquement. De l’univers seventies « pop-art » à l’ambiance « glamour et geisha », tableau dans lequel elle se prend pour une héroïne de mangas. Sur une version très rock de Mer Girl et accrochée par des filins, Madonna et ses danseuses, telles des furies, se battent en l’air contre les danseurs. Le combat est gagné d’avance ! Après avoir manqué de se faire trancher la tête par un samouraï (très beau !) sur « Nobody’s Perfect», le show s’écrase lourdement dans une ambiance « California-Rock ». Madonna est alors affublée d’un déguisement de « Davy Crockett » (libération).
La chorégraphie un peu grotesque mais très madonnienne aurait pu passer pour une simple erreur si seulement elle n’avait pas duré une heure et demi !
On regrettera que Paradise, la chanson produite par Mirwais soit seulement diffusée sur les écrans, servant ainsi d’intermède pour les changements de costumes. L’ex-membre du groupe Taxi Girl, l’air un peu « blasé », est invité plus tard à accompagner Madonna à la guitare. Unique « Special Guest » de tout le spectacle, Mirwais trouve le moyen de faucher le micro de la star américaine pour crier « Vive l’Euro !» Madonna lui demande alors la signification du « slogan » et comme il lui fait signe de laisser tomber, genre « t’occupe la grande, c’est entre eux et moi !» elle le remet gentiment à sa place : « He is just a pop-star assistant !»

Les ambiguïtés de genres – masulin-féminin- sont toujours aussi fortes dans les spectacles de Madonna, aucune déception sur ce thème. (Aux dernières nouvelles, il semblerait que depuis quelques temps, Gwyneth Paltrow et Madonna ne se quittent plus.)
A noter également que pour la première fois Madonna interprète elle-même, certes avec trois accords, mais tout de même, cinq titres à la guitare. On reste donc médusé par la prestation de la star américaine. Le spectacle ne pêche pas par un manque de travail, la performance de danse et de chant de Madonna est au rendez-vous.

Au final, pas vraiment satisfait ni convaincu d’un « Je vous aime la France » lancé machinalement, le public était presque statique, ne trouvant pas vraiment l’occasion de se laisser happer par ce mauvais enchaînement des titres et des rythmes. Difficile d’être complètement transcendé étant donné la froideur du show et le manque de générosité envers le public.



Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ILLICO 28 JUIN 2001

Lettre Ouverte n 48