Le fait est récurent. Alors même que les parlementaires du Conseil de l’Europe ont adopté jeudi 29 avril dernier un texte demandant aux États membres de garantir plusieurs droits fondamentaux aux personnes LGBT (article), dont le droit de manifestation, la Baltic Pride prévue ce samedi est de nouveau menacée.
LES AUTORITES SOUMISES OU COMPLICES DES MENACES EXTREMISTES ?
Ainsi, des officiels de la ville de Vilnius dont le procureur général, ont saisi le tribunal afin d’obtenir l’interdiction de la Baltic Pride de samedi prochain. «Leur démarche est motivée par la crainte que la sécurité des participants ne puisse être garantie» rapporte le CGL Paris, membre de l’ILGA-Europe, dans un communiqué. Les autorités ont annoncé qu’elles avaient connaissance de l’intention de nombreux groupes extrémistes de s’opposer aux manifestants. Le tribunal doit rendre sa décision aujourd’hui, mercredi 5 mai.
Les ONG qui ont prévu de soutenir la Baltic Pride, en particulier l’ILGA-Europe qui tiendra son Bureau exécutif trimestriel à Vilnius, les membres du Bureau ayant prévu de rejoindre la Marche aux côtés des lituaniens, estoniens et lettons samedi midi, également Amnesty International dont la délégation sera importante, ont demandé aux autorités lituaniennes d’assurer la liberté de rassemblement des personnes LGBT et leur protection dans l’exercice de leurs droits et libertés.
LE DROIT DE MANIFESTATION DES LGBT GARANTI PAR LA CONSITUTION LOCALE
L’article 36 de la constitution lituanienne stipule que « les citoyens ne doivent pas être empêchés de se rassembler dans des réunions pacifiques ». La liberté de rassemblement et de manifestation est un Droit Humain garanti par l’article 11 de la Convention Européenne pour la Protection des Droits Humains et Libertés Fondamentales, ratifiée par la Lituanie. En mars 2010 le gouvernement lituanien a approuvé les recommandations du Conseil de l’Europe relativement aux mesures à adopter afin de lutter contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
«Les autorités lituaniennes ne peuvent se laisser ainsi menacer par des groupuscules extrémistes et homophobes ; il est de leur devoir d’assurer la protection des manifestants qui ne font qu’exercer leurs droits et libertés» estime Christine Le Doaré, présidente du CGL Paris.
En 2007 et 2008, les municipalités de Vilnius et de Kaunas avaient interdit le passage d’un «Camion de la tolérance» de la Commission européenne pour lutter contre les discriminations, dont celles homophobes. L’an dernier, déjà menacée, la Baltic Pride avait eu lieu in extremis à Riga. Elle est organisée à tour de rôle en Lituanie, Lettonie et Estonie.
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Images de la Baltic PRide de 2009