En décembre dernier, les députés de l’Assemblée du District fédéral de Mexico avaient, grâce à la majorité de gauche locale, modifié l’article du code civil local qui spécifiait jusqu’à présent que «le mariage est l’union librement consentie entre un homme et une femme». Les premiers mariages avaient été célébrés dès le mois de mars, mais le gouvernement comme des états fédérés dirigés par le parti de droite au pouvoir avaient saisi la Cour suprême pour déclarer anticonstitutionnelle au niveau fédéral la loi locale de la capitale mexicaine. Ils viennent d’être déboutés.
LES MARIAGES GAYS A MEXICO CONSTITUTIONNELLEMENT VALIDES
Pour la Cour Suprême de Justice de la Nation, par huit voix contre deux, ces unions homosexuelles sont valides et ne contreviennent pas à la constitution mexicaine. Pour trois des hauts magistrats libéraux, cette décision découle de la répartition des pouvoir entre l’Etat fédéral et les Etats fédérés. Ils ont souligné la liberté des Etats fédérés mexicains à légiférer librement sur le sujet du mariage gay. Pour les autres juges progressistes, c’est sur la question de fond que leur décision a été emportée estimant que l’autorisation était un moyen de protéger les droits des gays et lesbiennes et assurait aux homosexuels mexicains un traitement égalitaire et non discriminatoire.
Les magistrats doivent encore se prononcer sur la possibilité ou non pour les couples homosexuels de bénéficier du droit à l’adoption. Ils doivent également clarifier le fait de savoir si les unions célébrées à Mexico produiront ou non des effets pour l’ensemble du territoire fédéral ou uniquement au sein de la région capitale.
MEXICO, ENCLAVE PROGRESSISTE FACE A UN GOUVERNEMENT CONSERVATEUR
La municipalité de Mexico, dirigée par Marcelo Ebrard, s’affirme comme une enclave progressiste dans un pays conservateur et catholique. Le gouvernement local de gauche, sur les sujets sociétaux, affiche son progressisme. Il avait déjà légalisé en 2007 le droit des femmes à avoir recours à un avortement et se confrontait au pouvoir fédéral une nouvelle fois sur le sujet des mariages homosexuels.
Comme en France, le Parti d’action nationale (PAN) du président mexicain Felipe Calderon, reliait le mariage à la procréation pour s’opposer aux unions homosexuelles. «La procréation n’est pas un élément essentiel du mariage» a répondu le juge de la Cour Fernando Franco, à l’annonce de la décision. «C’est un attentat fondamental contre les valeurs familiales dans la Ville de Mexico» a commenté un dirigeant du PAN.
Sur le continent sud-américain, le district de Mexico avait autorisé le premier, par la voie législative, les mariages homosexuels. Des reconnaissances légales des couples de même sexe, équivalents de notre Pacs, sont instituées en Uruguay, en Colombie, dans la province de Rio (Brésil), dans la ville de Villa Carlos Paz et la province du sud du Rio Negro et à Buenos Aires. Depuis le mois dernier, l’Argentine autorise les mariages de couples de même sexe.
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Un reportage sur les premières unions à Mexico