Il doit être remis en septembre au ministre de l’éducation nationale mais le quotidien Le Monde s’en ait procuré une copie et fait part dans son édition du 17 août d’un constat préoccupant sur le sujet des discriminations à l’école.
UNE «BANALISATION» DES DISCRIMINATIONS DONT CELLES HOMOPHOBES ET SEXISTES
Que les discriminations soient liées au handicap, au sexe, à l’orientation sexuelle ou à l’origine, la «détérioration du vivre ensemble» est patente pour les auteurs de ce rapport, un groupe de travail de dix personnes qui a mené d’octobre 2009 à mars 2010 une cinquantaine d’auditions
Les manifestations homophobes «ont tendance à se banaliser» estiment les experts alors que les conséquences peuvent être lourdes, rappelle Le Monde, citant l’entourage de Luc Chatel : «La première cause de mortalité chez les collégiens est le suicide. Et la première raison en est l’orientation sexuelle» ou tout du moins l’homophobie qui stigmatise les élèves LGBT.
Egalement, les stéréotypes de genre persistent. «Les filles seraient, par nature, plus dociles, plus tournées vers la littérature et la communication, les garçons, par nature, plus dissipés, plus doués pour les sciences» est l’un de ces stéréotype persistant aussi bien au sein des élèves que pour les enseignants eux-mêmes, avec «des conséquences sur la scolarité des filles : orientation biaisée et prévention à l’encontre des études scientifiques».
LE MINISTERE S’ENGAGE MAIS LES ACTIONS DOIVENT ÊTRE AMPLIFIÉES
Sur le sujet de la lutte contre les discriminations homophobes, le rapport révèle que les sanctions sont «insuffisantes» comme les réactions de l’institution scolaire conduisant, à tort, à «légitimer des attitudes, des propos et des violences».
De manière générale, les experts proposent de mettre en place des indicateurs plus précis pour mesurer ces discriminations, la formation «de tous les membres de la communauté éducative à l’approche de ce phénomène» comme la rédaction et diffusion d’un «guide pour aider les établissements à réagir». Le ministère s’est quant à lui déjà engagé à accentuer ses actions et devrait annoncer de nouvelles mesures a fait savoir l’institution.
La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (Halde) avait fait réaliser une étude sur la place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires. L’autorité administrative indépendante faisait le constat que l’homosexualité demeurait invisible dans le milieu scolaire et que ce défaut de représentativité conduisait les jeunes homos à être discriminés et isolés du fait de l’absence d’identification.
Ce rapport fait également écho à la récente campagne du principal syndicat lycéen, la Fidl, qui entend sensibiliser les jeunes à la lutte contre l’Homophobie. Ce lancement intervient également après les premières actions lancées par le ministère de l’Education nationales dans les lycées sur le sujet.
Le ministère relaie le dispositif Ligne Azur dans les établissements, le sujet de la lutte contre l’Homophobie étant systématiquement intégré dans les circulaires de rentrée par ailleurs. Sur son site, l’Education nationale propose également aux enseignants et à ses personnels des éléments pédagogiques et informatifs sur le sujet. Toutefois, le sujet demeure tabou à l’école primaire comme l’a illustré l’affaire du film pédagogique Le baiser de la Lune. Ce film n’a «pas vocation à être diffusé en primaire» avait estimé le ministre de l’Education Luc Chatel.
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Un reportage du Magazine de la Santé sur France 5 sur le sujet de la sursuicidalité des jeunes gays et de la prévention en milieu scolaire