Sida,
paludisme, tuberculose : 15 000 mortEs par jour Le Fonds mondial va limiter ses aides aux malades
des pays pauvres. La France les
laissera-t-elle mourir ?
Communiqu de presse – Act
Up-Paris – 8 mai 2011 http://www.actupparis.org/spip.php?article4544
Mercredi et jeudi prochains se tient le Conseil
d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et
la tuberculose. Les pays scandinaves et anglo-saxons vont y proposer une
rforme de l’appel d’offre qui revient ralentir et
plafonner les financements, c’est–dire empcher que ne progresse
l’accs la prvention, au dpistage et aux soins. La France doit s’y
opposer.
Les principales
mesures sont les suivantes :
– Les pays d’Europe de l’Est et centrales, considrs
comme n’tant plus assez pauvres pour mriter d’tre aids,
seront inligibles, sauf si l’pidmie y atteint un rang lev. Il faudra
donc attendre que le pire se produise pour pouvoir financer la lutte
contre le sida auprs des populations de ces nations ;
–
La rgle gnrale sera que l’ensemble
des pays bnficiaires ne pourront plus postuler qu’ un appel d’offre
(round) sur deux. C’est punir les pays qui ont une faible capacit de
prvision ou pour lesquels un besoin sanitaire urgent se dclarera (une
majorit de pays se trouvant dans cette situation) ;
– Prs
de la moiti des pays verront leur
financement plafonn 2 millions d’euros par pays et par an, une somme
ridiculement insuffisante. Le plafond tiendra compte de critres de
pauvret que le Fonds sera le seul utiliser. Il ne tiendra pas compte
par exemple du nombre d’habitantEs par pays ;
– Le
financement ces derniers pays ne
pourra pas dpasser 10 % de l’enveloppe globale de chaque round. Cela
signifie donc que les pays concerns par ce plafonnement ne pourront pas
postuler s’ils sont jugs les moins prioritaires.
Ces
mesures sont dcrites dans divers
documents, d’une rare complexit, proposs au vote au prochain CA. Mais la
rigueur technique masque mal les intentions relles des initiateurs du
projet : faire baisser artificiellement la demande, pour ne pas avoir
augmenter les contributions financires hauteur des besoins rels – ce
qui tait pourtant un grand principe du Fonds.
En
revenant une fois de plus sur ce
principe, les administrateurRICEs du CA responsables de ces propositions
vont bloquer les progrs dans l’accs la prvention et aux soins, et
vont laisser mourir des milliers de personnes chaque jour. Pourtant, les
pays riches ont les moyens financiers d’empcher cette hcatombe. Ils ont
de plus la possibilit de recourir des financements innovants, comme la
taxe sur les transactions financires. Enfin, les pays riches doivent
cesser de bloquer la circulation des mdicaments gnriques, et au
contraire les promouvoir puisqu’ils permettent de faire baisser le prix
des traitements, donc de soigner plus de personnes.
Act
Up-Paris exige :
–
que l’Elyse donne instruction au
reprsentant de la France au CA du Fonds de s’opposer l’ensemble de ces
mesures ;
– que les pays
riches tiennent leurs promesses d’assurer l’accs universel aux soins et
la prvention, promesse qui aurait d tre remplie en
2010.
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