Communiqu 16 mai
2011
Journe
mondiale contre l’homophobie et la
transphobie :
Quand
la perscution nourrit l’pidmie de sida
Alors que la France
connat une recrudescence inquitante des actes homophobes, les gays sont
victimes dans de nombreux pays d’une vritable homophobie d’Etat. Pnalisation,
perscution et rejet accentuent la vulnrabilit des minorits sexuelles et les
exposent particulirement au risque VIH.
Voil plus de 20 ans que
l’OMS a supprim l’homosexualit de la liste des maladies mentales. Pourtant,
plus de 80 Etats continuent aujourd’hui la chasse aux
gays.
En Afrique, la situation fait froid dans le dos : sur les 53 pays que
compte ce continent, 39 pnalisent encore l’homosexualit, et 3 appliquent mme
la peine de mort. L’Ouganda, qui punit dj les relations homosexuelles de la
prison vie, tente aujourd’hui d’envoyer les homos la potence. L’Etat
ougandais accuse notamment les gays de propager le sida et de dtruire la
socit ougandaise . Exemple symptomatique d’une homophobie d’Etat
terrifiante, faisant l’amalgame entre homosexualit et VIH. Mais l’Ouganda n’est
pas un cas isol. Aujourd’hui, de nombreux pays perscutent les homos et
tententd’empcher la mise en place de programmes de prvention destination des
minorits sexuelles. Les gays y sont condamns la clandestinit et la peur,
victimes quotidiennes d’humiliations, d’exclusion, de dlation et de lois
moyengeuses. Or cette situation totalement incohrente ne fait que
nourrirl’pidmie de sida : il est depuis longtemps prouv que toutes
formes de discrimination et de rejet sont autant d’entraves l’accs aux soins
et la prvention, favorisant ainsi la transmission du
virus.
Bien que la pnalisation
empche le recueil de donnes statistiques l’chelle mondiale, on sait que dans certains pays d’Afrique les
communauts gays et trans sont jusqu’ 25 fois plus exposes au risque VIH
que la population gnrale. La pnalisation, qui engendre la stigmatisation, la
discrimination et donc la vulnrabilit sociale des minorits sexuelles, est en
grande partie responsable de cette situation. A quelques semaines de l’Assemble
Gnrale des Nations Unies, qui doit accoucher d’une nouvelle stratgie
internationale de lutte contre le sida, seuls 18% (1) des pays du monde ont
mis en place des programmes de prvention VIH spcifiques en direction des
minorits sexuelles, alors que ces dernires sont les plus touches par
l’pidmie.
La
dpnalisation de l’homosexualit reste un enjeu majeur de sant
publique.
Lors du Conseil des Droits
de l’Homme des Nations Unies le 22 mars dernier Genve, 85 pays ont ratifi la
Dclaration pour la dpnalisation
universelle de l’homosexualit. Pour en finir avec la criminalisation des
gays, AIDES encourage la France franchir une nouvelle tape, et porter devant
les Nations Unies une Rsolution pour la Dpnalisation
Universelle de l’Homosexualit, au caractre plus contraignant et
faisant force de loi au sein de l’ONU.
Dans son plaidoyer
permanent pour l’accs de TOUS les malades une prise en charge de qualit,
AIDES demande galement que le respect universel des droits humains et la lutte
contre l’homophobie soient inscrits dans la dclaration finale de l’Assemble
Gnrale des Nations Unies, le 10 juin prochain
New-York.
La perscution des gays est
une insulte la dignit humaine et continue de faire le terreau de l’pidmie,
en France et partout dans le monde.