Epinglé par les sites observateurs de médias Acrimed et Arrêt sur Image, qui ont mis en évidence le copié-collé flagrant de plusieurs paragraphes du livre de l’américain Bill Bryson « American rigolos : chroniques d’un grand pays » (sorti chez Payot en 2003) vers son deuxième roman « Ticket d’entrée » (publié chez Grasset le 4 Mai 2011), le journaliste Joseph Macé-Scaron n’a pas eu d’autre alternative que de reconnaître les faits.
Expliquant avoir fait preuve de négligeance et même commis une « connerie » en publiant telles quelles des notes récupérées du livre d’origine et oublié de retravaillé, le chroniqueur, directeur du Magazine littéraire, directeur adjoint de l’hebdomadaire Marianne a ensuite avoué que ces passages avaient été sciemment empruntés, au nom de l’intertextualité.
« Il n’y a pas de malhonnêteté intellectuelle de ma part, ni de dissimulation. Je reconnais dix fois des emprunts au livre de Bill Bryson, qui n’étaient pas du tout cachés mais l’une des clés de ce roman, et je rejette le terme de plagiat »
« Ticket d’entrée », le roman satirique et irrévérencieux de Joseph Macé-Scaron, qui raconte l’histoire de Benjamin, journaliste quadragénaire gay dont les certitudes vascillent, avait provoqué l’enthousiasme des critiques dès sa parution.
Voici pour exemple un des 10 extraits qu’il reconnaît avoir emprunté :
Ticket d’entrée, p.216 :
« Et c’était reparti. Il s’avéra enfin que le numéro de série de mon ordinateur était gravé sur une petite plaque de métal vissée derrière la grosse boîte où il y avait mon ordinateur. J’étais peut-être un nouveau réac, mais si j’avais eu à inscrire un numéro d’identification sur les ordinateurs que je produisais, un numéro que le client aurait dû débiter à chaque fois qu’il entrait en contact avec moi, je ne pense pas que je l’aurais placé à un endroit qui exigeait d’appeler des collègues pour déménager le bureau à chaque demande de renseignements. »
American rigolos – chroniques d’un grand pays, p.14
« Et c’est parti. Il s’avère enfin que le numéro de série de mon ordinateur est gravé sur une petite plaque de métal vissée sur le fond de la grosse boîte où il y a le tiroir à CD qui est si rigolo à ouvrir et fermer. Traitez-moi d’idéaliste passéiste si vous voulez, mais si moi j’avais à inscrire un numéro d’identification sur les ordinateurs que je produis, un numéro que mon client devrait me débiter à chaque fois qu’il veut entrer en contact avec moi, je ne pense pas que je le placerais à un endroit qui exige d’appeler le voisin pour déménager le bureau à chaque demande de renseignements. »
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L’ affaire aura en tout cas contribué à donner un coup de pub supplémentaire à l’ouvrage de Joseph Macé-Scaron, dont les ventes se portaient déjà plutôt bien, et qui le 8 Juin dernier a reçu le prix de La Coupole 2011.