Mercredi 5 juin dans la soirée, un jeune militant antifasciste, Clément Méric, 18 ans, était violemment passé à tabac par un groupe de skinheads à la sortie d’une vente privée de vêtements, près de la gare St Lazare. Laissé sur le trottoir sans connaissance, du sang sortant du nez et des oreilles, le jeune homme a depuis été déclaré en état de mort cérébrale. Jeudi 6 Juin en fin d’après-midi on a finalement appris le décés de la victime.
L’insoutenable horreur d’un tel acte suscite aujourd’hui beaucoup de questions et ébranle le pays en prenant une tournure très politique: aussi bien à gauche qu’à droite, l’indignation est unanime, et tous appellent au rassemblement jeudi 6 juin dans la soirée. Harlem Désir, premier secrétaire du PS, dénonce une »agression lâche et violente ». Le premier ministre Jean-Marc Ayrault, a quant à lui souhaité que l’on trouve des »réponses politiques, juridiques pour que tous ces mouvements soient combattus » et qu’on taille »en pièces, de façon démocratique, ces mouvements ». Le président Hollande s’est également indigné, indiquant que »toutes les conclusions devront être tirées, y compris par rapport aux groupes auxquels pourraient appartenir ces violents personnages ».
Du côté des personnages publics, c’est la réaction de Pierre Bergé, qui a sans doute le plus détonné… Sur twitter, l’homme d’affaires n’a ainsi pas hésité à faire le parallèle avec les récentes manifestations anti-mariage pour tous, qu’il accuse d’avoir encouragé ce genre de dérive inadmissible:
»Ce sont ces inconscients de la #manifpourtous qui ont préparé le terrain. En s’associant avec l’extrême droite ils lui ont permis d’exister. » écrit-il.
Ou encore: »L’immonde Barjot avait promis du sang, le voilà qui éclabousse la démocratie et la République. Cette #manifpourtous se rend elle compte ? »
Et enfin: »Malgré tous ceux qui m’insultent, je le redis #lamanifpourtous a accepté dans ses rangs ces fachos qui ont tué Clément. A eux de réfléchir. »
Frigide Barjot, qui a fait savoir qu’elle porterait plainte contre Pierre Bergé »pour diffamation, mensonge et incitation à la haine », continue à faire l’autruche, en déclarant que »la violence vient d’abord de la loi Taubira, ça a levé un combat idéologique. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des répercussions mortifères ».