Un coup de fil, une image qui passe dans la tête et Maître Florian Louard s’était retrouvé référencé, il y a deux ans, sur le site divorce-gay.fr
C’était avant-même le vote de la loi sur le mariage homosexuel. « Quand on m’a démarché, j’ai d’abord cru à une blague. Puis j’ai visualisé la coursive du tribunal de Mâcon, avec ses couples stressés en attente du rendez-vous et j’ai imaginé un couple homo parmi eux. Je me suis dit que ces situations auraient vraiment de quoi décoincer un peu notre vieux système judiciaire. Et puis je me suis aussi dit qu’humainement, c’était important. »
Sans grosse surprise, la démarche gay-friendly du site internet tourne vite à la démarche commerciale. Maître Louard ne suit pas et son référencement parmi la liste d’avocats ne durera donc guère longtemps. Il ne lui apportera d’ailleurs aucun contact direct avec des couples homosexuels. « Avant de divorcer, il fallait de toute façon qu’ils aient le temps de se marier. »
Trois cas de divorce
C’est désormais chose faite pour quelque 17 000 couples en France, dans 6 000 communes différentes. Et si le premier divorce homosexuel est intervenu dès octobre 2013, le phénomène est forcément devenu une réalité, ici aussi, en Saône-et-Loire. « J’ai déjà eu à traiter quelques cas, trois en fait, détaille Maître Louard. Des couples plutôt jeunes mais souvent ensemble depuis déjà longtemps. Ils sont confrontés aux problématiques habituelles du couple hétéro, chez lequel le mariage est parfois l’élément déclencheur de problèmes de relations. »
Dans leurs divorces comme dans leurs mariages, les homosexuels restent en tout cas très discrets, rapporte Maître Louard, qui ne cache pas parfois une certaine difficulté en tant qu’interlocuteur à « sortir de la réflexion des critères habituels hommes-femmes. C’est une gymnastique intellectuelle qui nous montre à quel point nous pouvons être conditionnés. »
Conditionnés mais pas intolérants. Lui qui apporte son soutien aux couples en voie de séparation sur un territoire beaucoup large que la seule Saône-et-Loire, dit ressentir paradoxalement une acceptation des couples homosexuels beaucoup plus grande à la campagne qu’en ville.
Source : LeJSL