Pour dénoncer l’homophobie dans le sport, le ministre de la Jeunesse et des Sports a lancé une campagne invitant les internautes à donner un « coup de sifflet » pour signaler les stéréotypes, une initiative saluée par les associations.
SOS homophobie, dont le rapport annuel présenté mardi dévoilait une homophobie qui « s’enracine », a appelé jeudi à un « large relais » de cette campagne, invitant « symboliquement chacun-e à se filmer en train de siffler contre l’homophobie dans le sport et à diffuser leur vidéo sur les réseaux sociaux ».
« Les témoignages que nous recevons montrent la banalisation, voire l’omniprésence, des insultes à l’égard des personnes lesbiennes, gays, bi-e-s et trans (LGBT) dans les stades et les piscines, sur les cours de tennis et les pistes d’athlétisme, dans les clubs de sport comme lors des grandes rencontres internationales », explique l’association, dénonçant un « tabou ».
Sur le site du ministère des Sports, le footballeur Yohann Lemaire, un des premiers à avoir révélé son homosexualité, témoigne des insultes encaissées « sous prétexte de (son) orientation sexuelle ».
« Il y a ceux qui ne font que vous piquer, sur le ton de la vanne et desquels il faut faire abstraction, mais aussi ceux qui sont plus radicaux. Un joueur a refusé de jouer dans la même équipe que moi. Et puisqu’il était meilleur que moi, le président m’a transféré en équipe réserve. C’est hallucinant… », raconte-t-il.
Outre les insultes, il relève les « réflexes de langage » sur les terrains de foot: « +Tarlouze+, +Pédé+, lorsqu’une passe n’arrive pas au destinataire souhaité, c’est un jargon qui paraît presque normal… ».
L’homophobie est la principale discrimination dans le football professionnel, selon une étude réalisée sur demande du Paris Foot Gay auprès de 363 joueurs de Ligue 1, Centres de formation et joueurs amateurs. L’homosexualité est un tabou chez 63% des joueurs professionnels et chez 74% des jeunes joueurs, selon la même étude.
En 2014, SOS homophobie a recueilli 2.197 témoignages faisant état d’actes homophobes contre 3.517 l’année précédente, où ils s’étaient envolés dans le sillage des débats sur le mariage pour tous.
La Journée mondiale de la lutte contre l’homophobie et la transphobie aura lieu dimanche.
Source AFP