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Le Rose et le Brun

La montée du nazisme en Allemagne, puis son triomphe, restent une énigme qui hante la « civilisation  » occidentale. Seize ans après avoir publié « Juifs et Allemands, Préhistoire d’un génocide », Philippe Simonnot propose ici une deuxième clef d’interprétation : le Reich, depuis la fin du 19ème siècle, était largement en « avance » sur tous les autres pays, à la fois sur le plan des mours et sur le plan de la réflexion homosexuelle. Une grande partie de cette homosexualité était marquée de « caractères secondaires » : germanisme, hellénisme, paganisme, racisme, culte de la virilité, jeunisme, eugénisme, anti-christianisme et antisémitisme – autant de caractères qui seront repris par le nazisme d’autant plus facilement qu’ils avaient été acclimatés. D’autres pays étaient touchés, tels la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, par cet « homosexualisme »-là, ce qui a facilité le rayonnement international du nazisme. L’arrivée au pouvoir d’Hitler a dès lors été perçue, par toute une partie de la société allemande et par certaines élites étrangères, comme le triomphe d’une révolution sexuelle qui ne disait pas son nom. Par une ruse dont l’Histoire est coutumière, pour consolider son pouvoir, notamment face à une gauche socialiste et communiste qui dénonçait certaines relations entre homosexualité et nazisme, Hitler a renié et même massacré par milliers une partie de ceux qui l’avaient aidé dans sa « résistible ascension », tout en récupérant les caractères secondaires précités.

Ex-professeur d’Economie du Droit à Paris-Nanterre, ancien chroniqueur au journal Le Monde, Philippe Simonnot a consacré une partie de son ouvre à l’Allemagne, à la relation franco-allemande et aux rapports entre christianisme et judaïsme.



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