Des parents de seize jeunes homosexuels polonais ont demandé au pape François d’agir contre ce qu’ils perçoivent comme une « vague d’homophobie » dans leur pays traditionnellement catholique.
« Une vague d’homophobie ». Ils ont saisi l’occasion de la visite du souverain pontife et des Journées Mondiales de la Jeunesse pour dénoncer dans une lettre ouverte une récente série d' »attaques contre les locaux d’organisations travaillant avec les homosexuels, de destructions par le feu de symboles LGBT et de violences physiques contre des non-hétérosexuels ». « Au lieu de manifester de la compassion pour les familles, la société est submergée par une vague d’homophobie », écrivent les auteurs de la lettre, inspirés par une phrase du pape qui avait dit un jour « Qui suis-je pour juger » à propos des homosexuels.
Aucun nom publié. Cependant, en avril dernier, le pape n’est pas allé jusqu’à évoquer les couples homosexuels dans les nouvelles directives catholiques pour la famille. « Quotidiennement, nos enfants sont confrontés à des manifestations de haine, des attaques verbales et même des violences physiques, pour la seule raison d’avoir été créés ainsi par Dieu », écrivent encore les parents qui ne publient pas leurs noms par crainte de réactions. « Pourquoi y a-t-il autant d’homophobie parmi les catholiques polonais ? », demandent-ils, rappelant des passages de documents de l’Eglise qui appellent au respect et à la compassion envers les homosexuels. »Pourquoi les prêtres ne rappellent-ils pas dans leurs sermons que les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi-sexuels et transgenre) sont aussi des enfants de Dieu et que Dieu seul peut les juger ? ».
Des militants ont créé un « Foyer pour pèlerins LGBT » à Cracovie, mais, même s’ils ont été reçus avec courtoisie par le cardinal archévêque Stanislaw Dziwisz, leur initiative n’a pas figuré au programme des JMJ. « On n’en est pas encore à un point où l’Eglise catholique en Pologne serait d’accord » pour reconnaître officiellement des groupes LGBT, a dit à l’AFP un militant, Misza Czerniak, tout en se disant reconnaissant au pape François d’avoir « changé de ton et de vocabulaire » à leur égard.
Source AFP