Depuis sa renonciation, il vivait retiré au sein du monastère Mater ecclesiae, niché au cour des jardins du Vatican. Mais ce 9 septembre, le pape Benoît XVI abandonne son existence de taiseux et s’exprime à travers la publication d’un livre d’entretiens avec le journaliste vaticaniste Peter Seewald intitulé Conversations finales. Ce livre est-il le signe d’un regret d’avoir quitté la scène en rendant sa mitre de pape? Pas du tout car, comme il le dit dans l’ouvrage, il « remercie Dieu » de lui avoir permis de quitter une charge qu’il ne pouvait plus assumer.
« Décider n’est pas mon fort »
C’est au retour d’un voyage au Mexique et à Cuba qu’il explique avoir commencé à songer à se mettre à la retraite car il ne se sentait pas la force d’aller jusqu’aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Rio. Sa décision prise, il a rédigé le texte de son annonce quinze jours avant de la communiquer. Et ce, en latin, car dit-il, « une chose importante se fait en latin ».
Il évoque la présence d’un « lobby gay » dans les instances du Vatican. Mais il précise avoir dissous cet ensemble qu’il évalue à quatre ou cinq personnes. Le livre fournit également à Benoît XVI l’opportunité de tirer son bilan politique. Visiblement peu à l’aise dans son rôle de dirigeant d’une Eglise présente sur tous les continents, il admet avoir été « incertain » devant le profil de son successeur le pape François, l’ancien cardinal argentin Jorge Bergoglio. Il semble aujourd’hui bien plus enthousiaste. Il voit même dans l’actuel pontife le véritable homme de la situation: « Décider n’est pas mon fort, François est l’homme de la réforme pratique. » Entre le synode sur la famille et la réforme de la Curie, la tâche du sud-américain s’est avérée lourde.
Un amour l’a fait douter de sa vocation
Mais le propos qui fait déjà le plus réagir dans les médias ne se trouve pas dans les bonnes feuilles de Conversations finales. Ni même dans le livre. Il s’agit d’une confidence que l’auteur Peter Seewald a relayée devant la presse allemande: « Oui, il y a eu un amour pendant ses études qui a été très sérieux. » Si sérieux que celui qui ne s’appelait encore que Joseph Ratzinger a douté au moment d’opter pour une vie de célibat.
Source : BFM