Aux dernières Universités d’été des homosexualités, on avait pu entendre des attaques en règle contre la capitale : du dégoût profond des moeurs parisiennes, de la froideur des relations humaines, de la prétention des gens, de l’importance du sexe, jusqu’à un effarent « Paris et ses bordels me donnent envie de me suicider ». Oulala ! Inversement, un parisien peut se poser des questions quand à l’évolution de la province, quitte à se complaire dans la polémique. Plus le temps passe, plus les gays deviennent visibles et moins on sent vraiment la province évoluer. Montpellier (ma ville natale) par exemple est érigée comme deuxième ville gay de France. Ah bon ? Il faut bien sur aussi compter Lyon, Marseille, Toulouse pour ne citer qu’elles. Pourtant, depuis quinze ans, on n’y compte toujours pas plus de deux bars, un club, deux saunas et un sex-club. C’est déjà mieux que rien mais bon! Alors que la communauté gay parisienne se segmentarise à tout va : lieux à folles, butch, filles, bourgeois, branchouilles, bears, etc…, la province reste encore monolithique. Question de nombre de lieux et de clientèle me direz-vous. Avec douze millions d’habitants, il est normal que Paname compte plus d’établissements qu’une ville de 400 000 habitants. Toutefois, pourquoi un des rares modèles d’identification gay de province n’est-il encore que celui de la folle bourgeoise bien propres sur elle ? Autre problème, alors que Paris est souvent critiquée pour sa froideur relationnelle et son stress, on se demande bien pourquoi l’ambiance des lieux gays de province n’est pas plus chaleureuse et conviviale ? Certains employés vont même jusqu¹à être franchement désagréables tandis que les « tenues correctes » sont parfois exigées. La musique également. On peut comprendre les ponctuelles et ludiques régressions musicales franchouillardes et eurodance, de type Follivores et patati et patata. Par contre, pourquoi, jusqu’aux plus grandes boites gays de provinces, les dances floor se cantonnent à une soupe dance improbable ? A croire que la province fait tout pour rester provinciale, ringarde et ne cherche pas à évoluer. Heureusement, celle-ci sort peu à peu de son désert sexuel. Chaque ville moyenne possède son sauna voir son sex-club avec back-room et sling. En moins de dix ans, la Gay Pride parisienne est passé de 5000 manifestants à 500 000, reccord historique cette année. Souhaitons que les LGP de province qui n’ont pas encore 10 ans d’âge connaissent, avec le temps, le même succès. Et que bientôt, de 3000 particpants, elles passent à 20 ou 30000 marcheurs. Rêvons également que la visibilité ne soit plus uniquement affaire de grandes villes mais touche également l’arrière pays. Et que chaque ville propose un large éventail de services et de lieux. C’est à chacun de s’y mettre.
in People