Entre le retour inquiétant de la syphilis et l’attitude proprement suicidiaire de certains gays, l’exploitation de backrooms pourrait bien entrer à nouveau dans le collimateur des institutions sanitaires…
L’Institut de Veille Sanitaire vient de publier un rapport encore plus inquiétant que les précédents confirmant en 2000 un niveau de prises de risques élevé 30% des répondants ayant des partenaires occasionnels pratiquent la pénétration anale non protégée. Pire, 70% des répondants séropositifs pour le VIH qui fréquentent régulièrement les sex clubs, backrooms et videoclubs, ont des rapports non protégés avec des partenaires occasionnels.
« Alors que l’activité de dépistage du VIH dans les centres de dépistage anonymes et gratuit était stable depuis 1995, le nombre de tests VIH positifs augmente depuis 1998 chez les hommes et les femmes à Paris. Cette augmentation concerne plus particulièrement les hétérosexuels originaires d’un pays d’Afrique sub-Saharienne », souligne l’IVS.
« D’autres indicateurs témoignent d’un relâchement des comportements de prévention dans les années récentes. Le nombre de cas de syphilis a brutalement augmenté en 2000 à Paris, chez les homosexuels masculins, dont la moitié étaient séropositifs pour le VIH », observe l’institut.
On apprend aussi que que 75 % des cas de sida diagnostiqués au premier semestre 2001 auraient sans doute pu être retardés ou évités si les personnes avaient bénéficié d’un dépistage du VIH ou si se sachant séropositives elles avaient bénéficié d’une prise en charge thérapeutique.
L’IVS a mené une enquête plus approfondie encore dans établissements qui proposent des backrooms. L’an dernier, pendant un mois, un questionnaire a été proposé aux clients de 62 établissements gays parisiens (bars, saunas et sex clubs).
« 2026 questionnaires ont été collectés sur 17200 diffusés (taux de retour de 12%). La moyenne d’âge des répondants est de 34 ans. La majorité des répondants (63%) ont fait des études universitaires et 87% vivent en région parisienne. La plupart des répondants (87%) se définissent comme homosexuels. Neuf répondants sur dix ont déjà fait le test de dépistage du VIH et, parmi les testés, 16,5% se déclarent infectés par le VIH », révèle l’Institut de Veille Sanitaire.
40% déclarent avoir éjaculé dans la bouche de partenaires occasionnels et 25% avoir reçu leur sperme dans la bouche. Plus de la moitié (52%) déclarent avoir eu des partenaires de rencontre qui ont essayé de les convaincre d’avoir des pénétrations sans préservatif. Un tiers de ces répondants (31%) déclare des pénétrations anales non protégées avec des partenaires occasionnels dans l’année. Ce taux atteint 39% chez les moins de 25 ans, contre 30% chez les hommes plus âgés. Le taux est de 54% chez les répondants séropositifs, contre 27% parmi les répondants non testés ou testés négatifs.
Enfin, parmi les clients réguliers des sex clubs, 42% ont eu des rapports non protégés, contre 27% parmi les hommes qui ne fréquentent pas régulièrement ces établissements.
Incorrigibles, on vous dit…