A travers l’histoire de Chicao, orphelin d’une chanteuse de rock confié à sa « deuxième mère », l’hebdomadaire « Epoca » raconte l’évolution des mours au pays de la samba.
Grande figure du rock brésilien, Cassia Eller est morte le 29 décembre 2001 à l’âge de 39 ans dans une clinique de Rio, sans doute des suites d’une surdose de cocaïne.
« Sa tragique disparition a surtout relancé le débat sur les droits des homosexuels dans un pays où l’influence de l’Eglise catholique, bien qu’en déclin, reste forte : en confiant la garde provisoire de Chicao, son fils de 8 ans, à Maria Eugenia Martins, compagne de la chanteuse durant ces quatorze dernières années, la justice a en effet pris une décision inédite, symptomatique de l’évolution des mours en dépit des lenteurs de l’appareil législatif », estime Le Monde.
Quelques jours après avoir confié Chicao à sa « deuxième mère », la justice a récidivé avec fracas dans l’Etat pourtant très conservateur du Minas Gerais en confirmant la tutelle d’un couple homosexuel formé de deux pères sur un enfant revendiqué par sa mère biologique.
Une juge fédérale du Rio Grande do Sul a aussi contraint l’Institut national de sécurité sociale à verser une retraite aux veufs de ménages homosexuels, décision appelée à faire jurisprudence.
« Les unions homosexuelles caractérisées par la stabilité et la communion de vie constituent des communautés familiales effectives qui méritent autant la protection de l’Etat que celles formées par des couples hétérosexuels », a-t-elle expliqué. « Si les législateurs ne remplissent pas leur rôle qui consiste à produire des lois en accord avec les changements de la société, la justice se doit de considérer ces transformations dans le respect de la Constitution ».