La pression est forte et la campagne présidentielle ne peut faire l’économie d’un sujet aussi sensible : dans sa dernière livraison, L’Express annonce que Lionel Jospin envisage d’accorder des droits de parentalité aux gays et lesbiennes.
Ces droits nouveaux concerneraient le partenaire, gay ou lesbien, du père ou de la mère légale d’un enfant qu’il soit issu d’une union hétérosexuelle ou qu’iil ait été adopté.
Une idée qui ne règle toujours pas le cas des couples gays ou lesbiens qui souhaitent adopter.
Fin mars, une délégation d’associations homosexuelles avait été reçue par Martine Aubry, Adeline Hazan et Patrick Bloche, pour un échange sur les attentes des associations et sur les propositions portées par le Parti socialiste et Lionel Jospin lors des échéances électorales à venir.
Lors de cette réunion, les associations ont fait part de leur satisfaction quant au bilan de la législature notamment : – Création du Pacs, – Reconnaissance du concubinage homosexuel, – Élargissement de la définition de la discrimination dans le code pénal aux motifs liés à l’orientation sexuelle, – Reconnaissance par l’État français, à travers un discours du Premier ministre, des persécutions des homosexuels par le régime nazi, et création d’une commission d’historiens chargée d’établir la vérité historique de l’internement de personnes en raison de leur homosexualité…
Les associations ont exprimé leur accord sur les principales propositions avancées par Lionel Jospin, à savoir : – Suppression progressive des délais fiscaux du Pacs, – Interdiction des discriminations concernant l’orientation sexuelle d’une personne qui souhaite adopter, – Et adoption d’une loi pénalisant les propos homophobes ou sexistes au même titre que les propos racistes.
Elles ont en revanche exprimé leur insatisfaction sur la non-reconnaissance d’un droit à l’adoption par les couples homosexuels. La réunion a également permis d’identifier un besoin d’accélération de l’application sur le terrain, des réformes entreprises (notamment sur la lutte contre l’homophobie à l’école).
Au pied du mur, Jospin fait donc un geste sur le registre glissant de l’homoparentalité.
