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Contre la gueule de bois, comment réagir dans les 15 prochains jours?

Tout d’abord, de tous les constats qu’il y a à en tirer, le principal est le score de l’extrême droite à 20% et surtout, surtout, que sa présence au second tour constitue une étape énorme dans sa marche vers l’accession au pouvoir.

L’objet de ce mail est de vous faire prendre conscience que le risque est réel et qu’il est donc absolument nécessaire de voter pour Chirac le 5 mai, quel que soit le dégoût que le personnage peut vous inspirer.

1 – Faire barrage à Le Pen est une priorité par rapport à toute stratégie électorale pour les législatives : un gros score pour Chirac ne pourra pas être interprété comme autre chose que ce qu’il sera, c’est-à-dire une mobilisation des démocrates.

2 – Il faut absolument être capable, pendant ces deux semaines, de ne croire ni les médias ni surtout les sondages qui ont déjà commencé à annoncer la victoire évidente et inéluctable de Chirac. C’est la désinformation de ces dernières semaines qui est en partie responsable de l’absence totale de prise de conscience du danger, et ainsi de l’abstention et de l’éparpillement des électeurs de gauche, comme une bonne partie d’entre nous.

3 – L’élection de Le Pen à la présidence de la République vous paraît à tous totalement improbable, mais aviez-vous réellement une seule fois envisagé sa présence au second tour ? Ce n’est vraiment pas le moment de sous-estimer son charisme et ses capacités de faire une excellente campagne de second tour comme il a commencé à le faire dimanche, en se posant en défenseur des petites gens, des mécontents, de ceux qu’on n’écoute jamais. Cet électorat-là est très nombreux et sera extrêmement mobilisé. Le Pen séduira comme ça, surtout à gauche, beaucoup plus qu’on peut le penser. Au contraire, la campagne de Chirac sera très difficile à mener parce qu’il va falloir qu’il se repositionne radicalement. Le dynamisme de campagne va être du côté de Le Pen.

4 – Comme nous, ça vous répugne probablement de voter Chirac. Mais l’orgueil de ne pas vouloir se salir est aujourd’hui totalement déplacé. Quels que soient vos traditions familiales, votre engagement militant, tout ce que vous avez entendu ou lu sur Chirac, ce n’est pas désormais l’enjeu : il s’agit de fascisme et d’anti-fascisme. Que restera-t-il de votre orgueil, et pourrez-vous encore vous regarder dans la glace après vous être abstenus si Le Pen est élu ?

5 – Il ne s’agit pas uniquement d’empêcher Le Pen de gagner mais aussi de faire qu’il ait le score le plus faible possible. Vous devez vous battre pour contenir l’extrême droite en dessous de 40% et ça va être très difficile. Déjà, la présence de Le Pen au second tour lève un tabou et a mener de nombreuses nouvelles personnes à voter pour la première fois pour un candidat d’extrême droite, ce qui laissera des séquelles très durables sur notre vie politique. On est maintenant dans une situation
comparable, voire pire, à celle de l’Autriche, du Danemark, de l’Italie, et probablement bientôt de la Belgique ou des Pays-Bas. Vue la situation européenne, le pire n’est plus impossible.

6 – Le 5 mai, vous aurez le choix entre un menteur malhonnête et un fasciste. On a déjà vu ce que le premier nous offre : une présidence ridicule et creuse, c’est tout. Avec Le Pen, on s’expose à un
renfermement du pays sur des valeurs vichystes qu’il revendique, à une politique antisémite, raciste, misogyne, une politique de persécution des minorités et des opposants, une politique de propagande de masse qui vise à attiser la haine de la population contre des boucs émissaires. Ca n’a absolument
rien à voir.

C’est pourquoi il est vital de voter Chirac et de convaincre autour de vous de faire de même. On ne peut pas prendre un risque pareil.





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