L’interassociative lesbienne, gaie, bi et trans
L’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) participe d’un
mouvement qui, depuis plus de 30 ans, inscrit dans la socit la question de
l’orientation et de l’identit sexuelles par le biais de manifestations
publiques. Son but est de lutter contre les discriminations fondes sur les
mours, l’orientation ou l’identit sexuelle.
Elle organise chaque anne la Marche des fierts lesbiennes, gaies,
bi et trans, le Printemps des assoces (un colloque et un salon des associations)
et d’autres interventions publiques ; elle participe au dialogue politique et
social; elle lance et soutient des projets inter-associatifs ; elle
favorise la visibilit des associations LGBT et l’mergence d’une stratgie
collective au moyen de son Conseil, rassemblant une cinquantaine d’associations.
Par
le succs croissant de la Marche et l’importance qu’elle revt dans la socit,
par la participation rgulire des associations ses travaux, l’Inter-LGBT est
devenue une force de proposition et un ple de concertation et de mdiation
essentiel du mouvement homosexuel franais.
REVENDICATIONS
Contre les discriminations, pour
l’galit
1.
Lutter contre la discrimination.
Pnaliser les propos publics (injures, diffamation et provocation
la haine) qui mettent en cause l’orientation ou l’identit sexuelle ;
Complter
les lois sur les discriminations en y ajoutant la notion d’identit sexuelle ;
Ouvrir et
renforcer les dispositifs de lutte contre le racisme toutes les
discriminations ;
Faciliter
les procdures de changement d’tat civil pour les personnes
transsexuelles ;
Lutter
contre la discrimination des personnes porteuse du VIH ; renforcer les
dispositifs de lutte contre les MST et le VIH.
2. Combattre la LGBT-phobie
- Agir pour l’abolition universelle de la rpression des minorits
sexuelles (homosexuels, lesbiennes, transsexuels, transgenres) ;
- * Accorder le droit d’asile aux personnes risquant d’tre
perscutes en raison de leur orientation ou de leur identit sexuelle
; - * Sensibiliser la lutte contre toutes les discriminations
l’cole et au respect de la diversit des sexualits ;
- * Mettre en place une table ronde nationale sur la discrimination
dans le travail, runissant syndicats, pouvoirs publics et associations.
3. Reconnatre la diversit des unions
- Rformer le pacs (signature en mairie, fiscalit) et supprimer les
diffrences qui sont injustifiables entre couples maris et couples pacss
(droits lis la vie quotidienne du couple, droit de sjour, droits lis au
dcs du partenaire, reconnaissance d’un lien familial)
- * Rformer le
mariage pour l’ouvrir aux couples de mme sexe.
4. Rformer la famille
- Assurer la non discrimination fonde sur l’orientation ou
l’identit sexuelle pour les personnes clibataires souhaitant adopter un
enfant ; - * Faciliter
les procdures de partage de l’autorit parentale ; - * Amnager
l’adoption en faveur du parent social ; - * Ouvrir
l’adoption tous les couples non maris ; - * Assurer
l’galit d’accs aux procdures de procration mdicalement assiste.
Vers l’abolition universelle de la rpression des minorits
sexuelles
Les ONG, dont
Amnesty International, dnoncent rgulirement la persistance de la rpression
des homosexuels et des transsexuels, sur tous les continents, allant de
l’application de la peine de mort (comme en Arabie Saoudite) et de la torture
d’autres formes de violence : brutalits policires (aux tats-Unis), viols (en
Russie), assassinats en prison (en Jamaque), intimidations et extorsions (en
Armnie), et des peines de prison dans de nombreux pays.
Le 6 avril
dernier, Robert Badinter demandait l’abolition universelle de la rpression de
l’homosexualit, en ouvrant le colloque » Ordre moral, ordre public, ordre
symbolique » de l’Inter-LGBT Sciences Po Paris. Nous devons contribuer ce
que l’opinion publique internationale fasse sienne cette exigence.
De la France et
des institutions europennes nous attendons qu’elles intgrent cette exigence
dans la dfinition de leur politique internationale et qu’elles accordent le
droit d’asile aux personnes perscutes ou craignant de l’tre en raison de leur
orientation ou de leur identit sexuelle.
Bilan d’une lgislature 1997-2002 de beaux succs et de
sombres blocages
Premire victoire majeure de la lgislature passe : le Pacte civil
de solidarit. Et ce ne fut pas sans rebondissements : une dfection dsinvolte
de la gauche, une mobilisation exceptionnelle de la droite et une obstruction
mene des heures durant par des parlementaires aujourd’hui ministres n’auront
finalement pas eu raison du pacs. Les unions homosexuelles sont enfin reconnues
et aucun parti ne veut y revenir – sauf l’extrme
droite.
Le pacs vot, la dtermination des associations n’a pas faibli.
Annonces la veille de la Marche 2000, deux lois ont introduit la lutte contre
la discrimination lie l’orientation sexuelle et la lutte contre le
harclement, en donnant aux salaris de nouveaux moyens de se dfendre contre
les abus de leurs employeurs. Ajoutons cela la reconnaissance de la
dportation des homosexuels par le rgime nazi, l’introduction de la lutte
contre l’homophobie dans l’ducation Nationale, la possibilit des associations
de se porter partie civile dans les affaires d’agression,
etc.
Toutefois, cette
lgislature aura laiss quelques amertumes : le sort des trangers pacss avec
un franais n’est toujours pas rgl dans la loi, et sur toute une srie de
sujets tels que la signature du pacs en mairie, la fiscalit du pacs et la
suppression des minima sociaux, la reconnaissance de l’homoparentalit, la
pnalisation des propos homophobes, nous avons eu faire face de vrais
blocages, fonds sur une croyance bien rigide en un prtendu ordre symbolique.
Nous resterons mobiliss.
L’ordre
symbolique
Avec les dbats
sur le pacs et sur l’homoparentalit, on a pu constater l’mergence d’une
nouvelle homophobie, dite » scientifique « . Comme d’autres haines »
scientifiques « , cette homophobie use et abuse de la position d’autorit que
confre l’institution universitaire pour assner de pseudo-vrits indpassables
et intangibles. La diffrence des sexes comme fondement de la rationalit
occidentale, la dsymbolisation du monde comme source de violence,
l’homosexualit comme ngation de l’altrit : les thmes de cette nouvelle
homophobie, ptrie de psychanalyse et d’anthropologie, si ce n’est de thologie,
trouvent toujours leur origine dans un prtendu » ordre symbolique « . Ces ides,
qui ont essaim dans le discours politique, droite comme gauche,
s’inscrivent dans un populisme qui se plat dnoncer la » crise morale » du
manque de repres, de la perte de l’autorit ou du dsir d’un retour au sens et
l’ordre. Elles ne sont en fait que l’expression d’un fantasme, du refus de la
ralit et de l’volution des mentalits. C’est au nom de ces ides que l’on
continue opprimer les femmes, rprimer l’homosexualit, tolrer les propos
homophobes, refuser l’adoption aux couples de mme sexe ou contester aux
transsexuel-le-s le droit de changer de sexe. Par leurs choix de vie, leurs
revendications, leur visibilit, leur existence mme, les lesbiennes, les gais,
les bisexuel-le-s, les transgenres, les transsexuel-le-s viennent perturber,
subvertir ce prtendu ordre symbolique. Tant mieux. L’Inter-LGBT fera tout son
possible pour les aider dans cette entreprise de libration.
Transsexualisme. l’me des transsexuels a-t-elle un sexe
?
Le transsexualisme : terme mdical, utilis et vulgaris depuis plus
de cinquante ans pour dsigner la discordance permanente entre le sexe psychique
(vcu intime de soi) et le corps de naissance et la reprsentation sociale et
sexue qui en dcoule.
Les personnes concernes par cette discordance, hommes ou femmes,
vivent le plus souvent dans l’angoisse et ont un profond mal-tre pendant des
annes qui peut les mener jusqu’au suicide si aucune rponse ne leur est
apporte. Seul le corps mdical pour l’instant est en mesure d’apporter une
solution leur demande.
Dans le cadre dit officiel en France, un suivi psychiatrique d’un
minimum de deux ans est demand sur la base de critres restrictifs qui relvent
souvent de l’arbitraire. Aprs diagnostic favorable, un traitement hormonal sera
donn et une rassignation corporelle sera envisage. A l’issue de ce parcours,
un changement d’identit pourra tre demand auprs du tribunal de grande
instance.
Le transsexualisme n’est ni un fantasme ni une perversion et ne peut
tre rattach aucune pathologie de type psychose ou nvrose. Il ne peut tre
confondu, comme c’est trop souvent le cas dans certains mdias peu scrupuleux,
un choix de vie aux objectifs mercantiles, ou une fantaisie ou une sexualit
diffrente.
La sexualit ou l’orientation amoureuse des transsexuel-le-s, comme
chez toute personne panouie, est aussi diverse que varie : elle peut tre
htrosexuelle, homosexuelle, bisexuelle. Leur sexualit est aussi riche
d’imagination que chez n’importe qu’elle autre personne dans la pratique.
Bien souvent, les transsexuel-le-s attachent en fait peu d’importance
la sexualit, prfrant communiquer sur un mode affectif et par des actes de
tendresse, et ne rentrent pas forcment dans une performance rotique dicte par
les magasines fminins ou masculins. Les nouvelles gnrations ont une vision
moins strotype que leurs an-e-s mais ne remettent pas en cause la division
binaire des genres dans notre socit.
Les transsexuel-le-s sont-ils heureux ? Pas plus, pas moins que
n’importe qui dans ce monde, mais ce que l’on peut quand mme dire, au regard
d’un parcours difficile et courageux, c’est qu’ils aiment dsesprment la vie,
toute leur existence en tmoigne.
Actuellement les
associations qui travaillent sur cette question demandent que le transsexualisme
soit retir de la classification des troubles mentaux.
Camille
Josphine Barr
Comment peut-on tre bi
?
La Bisexualit, c’est un
sentiment d’tre au monde avant d’tre un style de vie. Nous sommes attirs
affectivement ou sexuellement par des personnes de tout sexe et de tout genre
sans ncessairement avoir de pratiques sexuelles, et nous l’assumons. Nous
aimons vivre nos dsirs, nos plaisirs, nos amours successivement ou
simultanment. Nous les vivons – comme les autres – de faon permanente ou
transitoire. Nous nous octroyons un large choix de possibilits sexuelles (de la
virginit au multipartenariat).
» Bis
s’abstenir ! «
Beaucoup se mfient des
bisexuel-le-s, leur attribuent nombre de clichs, et nous souffrons parfois de
l’incomprhension et du rejet de nos partenaires. Pourtant, l’identit
bisexuelle n’est ni plus digne ni moins digne que les identits htrosexuelle
et homosexuelle. Nous sommes pleinement responsables l’gard de nos proches et
de la socit. Simplement, nous ne pouvons nous accomplir si nous devons
sacrifier cette part de nous.
» Mais o sont
les Bis ? «
On nous accuse souvent
d’tre invisibles sur le terrain des revendications LGBT. Or, s’il est vrai que
le militantisme Bi en France n’en n’est qu’ ses prmices, nous nous engageons
tout de mme aux cots de nos partenaires dans les luttes contre les
discriminations lies au sexisme et l’orientation sexuelle, et dans la
prvention contre les MST. Nous sommes pour une socit qui permette chacun-e
de vivre ses dsirs sans tre stigmatis-e. cette fin, par notre visibilit et
par la valorisation de modles bisexuels, nous nous employons prvenir le
dsarroi des plus fragiles d’entre nous.
» Les Bis ne
savent pas ce qu’ils veulent ! «
Il est facile de nous taxer
d’indcision lorsque l’on a fait le choix de ne pas diviser le monde en deux.
Pourtant, dans une socit o l’galit n’est pas encore de mise pour tou-te-s
les citoyen-ne-s, nous nous unissons pour dfendre la cause bisexuelle et nous
associer aux revendications LGBT. Nous exigeons particulirement :
- de pouvoir
fonder la famille de notre choix (clibat, couple, multipartenariat) et dans
tous les cas de voir reconnu notre rle ventuel de
parents, - que les
politiques d’ducation et de prvention traitent la bisexualit avec le mme
respect et la mme importance que l’htrosexualit et
l’homosexualit. - L’association
Bi’Cause runit des personnes toujours plus nombreuses qui se reconnaissent
dans l’identit bisexuelle. Bi’Cause ftera ses 5 ans le 30 juin 2002, de 14
20h, Aides Ile-de-France, 52 boulevard Poissonnire 75010
Paris.
Fierts
Lesbiennes
Pour la sepime anne, la fiert lesbienne Paris sera au rendez-vous.
Nous esprons
les lesbiennes nombreuses autour du char » FIERTE LESBIENNE » dcor de ballons
et banderoles jaunes et mauves dans la Marche des Fierts Lesbiennes, Gaies,
Trans et Bi de Paris de Montparnasse Bastille.
De 23 heures
l’aube la trs grande fte de la Fiert Lesbienne rserve aux femmes
offrira ses 1000 m2 de
piste de danse et un espace kafte propice aux rencontres
conviviales.
Salle Wagram 39
avenue de Wagram 75017 PARIS – Mtro Ternes, 15 euros (entre, vestiaire et une
boisson comprise)
C.Q.F.D./Fierte Lesbienne 37 avenue Pasteur 93100 MONTREUIL Tl/fax
01 40 37 79 87 Mel. : morlecat@yahoo.fr