A Albertville, on appliquait encore les lois de Vichy : pendant plusieurs années, la police municipale tenait un fichier des maghrébins et homosexuels « suspects » de cette bonne ville de Savoie. Le procureur de la République vient d’ouvrir une enquête à la suite des révélations de la CFDT, la première à dénoncer le pot-aux-roses, qui a déposé plainte contre X.
Selon les premières constatations, les faits se sont déroulés entre avril et septembre 2001. Un des reponsables de la police municipale aurait demandé à ses hommes, alors engagés dans une chasse aux homosexuels dans les WC publics, de créer un fichier informatique de renseignements les concernant. Les gays n’étaient pas les seuls dans le colimateur : des renseignements concernants des Maghrébins, « suspects » aux yeux de la
police municipale, auraient également été rentrés dans cette banque de données.
Tout a été découvert par le commandant du détachement local de la police nationale, sollicité trop souvent par la police municipale pour fournir des renseignements et notamment l’identité de personnes d’après la plaque d’immaculation des voitures.
Le maire d’Albertville, André Gibello (RPR), a aussitôt ordonné la destruction de la liste noire. Le premier magistrat affirme qu’il n’était pas au courant.