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La Bourette enchantée

La Bourette est enchantée, ou plutôt désenchantée. Elle vit dans un monde fait de princes charmants et de châteaux à Ibiza (c’est pas loin de l’Espagne, Ibiza!). La cocaïne fait les nuits blanches et les sueurs froides, les désirs bleus et les matins jaunes, les hommes beaux et les cocktails ivres. Et la descente ! Ah, cette descente que la Bourette décris entre haïkus et pola trop flashés, où les nuits sont aussi longues que les jours (surtout quand on ne dort pas), où tout oscille entre fantasme et dure réalité.

Que dire de ce livre ? Ce n’est ni un roman ni un recueil de poèmes, ça n’a ni queue ni tête, ni début ni fin, il se lit en trente minutes et seule la couverture de Perez est belle. La Bourette pense à elle, parle d’elle. Vous avez dit égocentrisme ? Et bien oui, et pourtant non. Cette oeuvre se noie parfois dans la justification, comme pour mettre le monstre à jour et ainsi se prouver que tout n’est pas qu’apparence et que sous le maquillage et les sourcils épilés sommeille la sensibilité d’un être humain si proche du bonheur.

Je préfère être sincère avec vous : considérez que 85% de cette oeuvre peux se passer que l’on s’y use les yeux dessus (et pourtant c’est écrit gros!). Le premier poème en prose n’est pas sans évoquer le personnage de Vincent Perez dans « Ceux qui m’aiment prendront le train ». Dommage, cela semblait si bien commencer et on tombe sur du déjà vu. La suite n’est pas mieux : le corps que l’on considère comme extérieur à soi, le maquillage qui l’habille, la drogue et l’alcool qui l’annihile, le désir qui le réconforte.

La Bourette est un sacrée personnage et son oeuvre est sincère, on ne peut le nier, mais à trop vouloir rentrer dans la banalité du quotidien et des sentiments, elle tombe dans une platitude créative qui fait remercier le ciel qu’elle n’en ait pas fait 340 pages.

A lire dans la salle d’attente de votre psy, un Bloody-Mary à la main, en remerciant vos parents d’avoir fait de vous cette être humain tant équilibré.

La Bourette enchantée – La Bourette -Ed. Le Rayon Balland



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