Pour que les séropositifs aient une autre alternative que « se taire ou être victimes de discrimination » : tel est le thème d’une grande campagne de sensibilisation qui se déroule actuellement jusqu’au 10 décembre sur les rames des lignes 1 et 4, parmi les plus fréquentées du métro parisien.
Cette campagne s’articule autour de deux axes principaux : des messages de prévention interrogeant les voyageurs sur leur comportement sexuel et les incitant à effectuer un test de dépistage ; des interpellations directes afin que le public prenne conscience des situations de discriminations ou
d’exclusion dont sont victimes les personnes atteintes en France et à l’étranger.
« 2/3 des séropositifs interrogés sont victimes de discriminations. Lors d’un sondage réalisé auprès des personnes séropositives appelant nos lignes d’écoute, deux personnes sur trois (64%) indiquent avoir été victimes ou s’être senties victimes de stigmatisation, discrimination ou d’exclusion dans leur vie
privée et sociale du fait de leur séropositivité. Quant aux autres (36%), si elles n’ont pas été victimes, c’est grâce au fait de garder secret leur séropositivité », rappelle Sida Info Service.
Au travail, près de la moitié des personnes interrogées estime être victime de discriminations. Le problème principal réside dans le fait de « dire » son statut sérologique et les conséquences de cette révélation. De la divulgation des informations données à la médecine du travail, les doutes suscités par des arrêts maladies à répétition jusqu’au licenciement abusif, les cas sont nombreux de personnes qui connaissent des problèmes suite à la découverte de leur séropositivité dans leur milieu professionnel.
Pour beaucoup de séropositifs, ne pas le dire et s’auto-exclure (35%) reste la seule issue. Les assurances (30.2%) et les services de santé (29.6%) sont aussi à l’origine de nombreux cas de discriminations et d’exclusions.
« Nous dénoncons depuis des années le comportement des assurances et des banques qui refusent d’accorder des prêts aux séropositifs. Face à cette situation, beaucoup sont dans l’impasse », ajoute Sida Info Service.
Les personnes atteintes indiquent également avoir été stigmatisées au sein de groupes « d’amis » (39%), par leur voisinage (29.6%), leur famille (29.6%) ou leur partenaire sexuel (27.4%).
Une discrimination peut prendre plusieurs formes : le rejet, l’éloignement, la méfiance, l’ignorance ou le tabou imposé sur ce sujet.
« La stigmatisation et la discrimination des personnes séropositives sont récurrentes dans notre société. C’est pourquoi nous nous mobilisons et invitons
chacun d’entre nous à réfléchir à son regard et son attitude face aux séropositifs », explique encore Sida Info Service. Nous espérons que le thème de lutte contre la discrimination et l’exclusion de la journée mondiale du 1er décembre, permette à tous une meilleure compréhension et acceptation de ce que vivent les personnes atteintes qui doivent rester des citoyens à part entière ».