EXCLUSION DES HOMMES
HOMOSEXUELS DU DON DU SANG :
LE PORTUGAL ABANDONNE LA
DISCRIMINATION
L’Institut Portugais du
Sang, qui excluait des dons les homosexuels, considrs comme groupe risques
, a dcid de lever cette interdiction. Le Portugal est ainsi le deuxime pays
en Europe aprs l’Italie ne plus retenir l’orientation sexuelle des donneurs
comme critre de slection. SOS homophobie, qui a lanc une campagne de
promesses de don du sang (http://sos-homophobie.org/dondusangcitoyen),
se flicite de cette dcision et demande l’Etablissement Franais du Sang de
suivre l’exemple de son homologue Portugais.
Actuellement, en France, un
homme homosexuel ne peut toujours pas donner son sang, du seul fait de son
orientation sexuelle, et cela mme s’il a toujours t fidle au prservatif
Cette exclusion, qui
s’appuie sur une circulaire de la Direction Gnrale de la Sant de 1983, repose
aujourd’hui sur des arguments obsoltes. Pour cinq raisons :
1) Depuis 1997, la
contamination VIH est devenue majoritairement htrosexuelle. En 15 ans, les cas
de sropositivit ont progress de 410% chez les htrosexuels, alors qu’ils
diminuaient de 68% chez les gays sur la mme priode.
2) Cette slection, cense
scuriser les dons, ne tient pas compte des pratiques risque. Un htrosexuel
qui trompe sa femme sans prservatif pourra donner son sang. Un homosexuel,
fidle au prservatif, sera, lui, ray des listes.
3) Suite aux nombreuses
campagnes de prvention cibles, les gays sont beaucoup plus informs de leur
statut srologique que les htrosexuels car ils se font beaucoup plus dpister
(89% des homos ont recours au dpistage contre 36% pour l’ensemble des hommes
d’aprs l’Institut de Veille Sanitaire). Lorsqu’ils dcident de donner leur
sang, les gays disposent donc de toute l’information ncessaire pour le faire en
toute scurit.
4) Le relchement des
pratiques de prvention l’ouvre dans la communaut gay n’pargne pas davantage
les htrosexuels (cf statistiques cites ci-dessus) qui sont pourtant autoriss
donner leur sang sur la simple foi de leurs pratiques sexuelles
dclares.
5) Rappelons, enfin, que la
slection des donneurs se fait sur la base d’un questionnaire mdical dans
lequel le candidat est interrog, entre autres, sur son orientation sexuelle et
ses pratiques. Tout repose donc sur du dclaratif. La parole d’un gay
aurait-elle moins de valeur que celle d’un htrosexuel aux yeux de l’EFS
?
D’aprs l’EFS, ce n’est
pas l’homosexualit en soi qui pose problme puisque les lesbiennes ne sont
pas exclues du don du sang. Or les nombreux tmoignages d’exclusion de femmes
homosexuelles reus par SOS homophobie prouvent qu’en pratique, nombreuses sont
celles qui sont exclues en raison de leur simple orientation
sexuelle.
Comme le soulignait la Halde
dans un avis rendu le
fvrier 2006
dfinitive du don du sang d’une personne parat devoir tre prise sur la base
des risques lis son comportement , SOS homophobie invite donc l’EFS suivre
l’exemple du Portugal et se baser sur les pratiques risques et non sur des
groupes risques pour slectionner les donneurs.
SOS homophobie – c/o
CGL
BP 255 –
Tl. :
135