Le député-maire UMP Franck Riester sort du placard

Taclé par l’élu d’opposition Pascal Thierry (PS)
lors du conseil municipal du 28 Novembre, le député-maire UMP de Coulommiers
(Seine-et-Marne) Franck Riester, a décidé de lever le
voile sur son homosexualité lors d’une interview accordée au journal Le pays
Briard, publiée aujourd’hui Mardi 6 Décembre 2011.

Tout est parti d’une boutade lancée par
Pascal Thierry au moment où était abordé le sujet de la « couverture
mixte » d’un nouveau terrain de sport de la ville. Ce dernier a alors lancé
: « si la couverture est mixte, il ne faudrait pas être gay… ».

Questionné par Le pays Briard à ce
sujet, Franck Riester estime que la petite phrase lui était destinée,
avec l’intention de le blesser : « Si c’est le cas, c’est raté … »
déclare-t-il pourtant « … car mon homosexualité n’est pas un secret. Je
partage ma vie avec mon ami depuis longtemps. Pour autant, je n’ai jamais fait
étalage de ma vie privée et continuerai à agir de la même
manière ».

Franck Riester n’est pas le premier
politique à faire son coming-out. Après le député André Labarrère, qui
avait abordé le sujet en 1997 dans son roman « Le Bal des Célibataires »,
Bertrand Delanoe l’année suivante sur M6, Jean-Luc Romero en
2000 dans le gratuit gay e-mâle, Jean-Jacques Alliagon en 2002
dans le Monde et Roger Karoutchi en 2008 sur plusieurs
supports medias, c’est dernièrement Bruno Julliard, ancien président du
syndicat étudiant Unef et actuel adjoint au maire de Paris, qui a franchi le pas
en Août 2011 lors d’une interview au magazine Têtu …

En Juin dernier Franck Riester
avait par ailleurs fait partie d’un groupe de députés UMP ayant voté une
proposition de loi en faveur de l’autorisation du mariage gay.

Mise à Jour 06/12/2011
:

Dans un droit de réponse
publié l’après-midi du 6 Décembre sur le blog du groupe socialiste de
Coulommiers, le conseiller municipal PS Pascal Thierry s’est
défendu d’une quelconque attaque personnelle à destination du député-maire
Franck Riester, évoquant une boutade anodine mal interprétée par le
journaliste présent lors de ce fameux conseil municipal du 28 Novembre . La
tribune est par ailleurs précédée d’excuses « auprès de la communauté
homosexuelle qui aurait pu être blessée des propos sortis du contexte, loin
était l’intention de Pascal Thierry ».

Voici le droit de réponse de Pascal Thierry
: « A la lecture du compte-rendu du conseil municipal du 28 novembre 2011,
paru dans les colonnes de l’édition du journal du 2 décembre, il me paraît
nécessaire de souligner que le seul « dérapage » contrôlé a été celui du
journaliste présent ce soir-là. Que ce dernier ait trouvé qu’un jeu de mots
lancé dans le feu des débats, puisse être mal placé ne lui donnait aucun droit
d’aller en chercher une explication auprès de M. le député-maire. M. Franck
Riester et moi-même ne partageons pas les mêmes valeurs politiques ; nos
engagements sont différents et nous nous opposons sur des idées et sur ses choix
pour la commune. Or, sur certains sujets locaux ou nationaux, nous nous
retrouvons : par exemple sur sa position qui lui a permis – contrairement à la
majorité des députés de l’UMP – de voter avec les socialistes à l’Assemblée
Nationale en juin dernier. L’ayant félicité pour son vote, un journaliste averti
aurait ainsi évité de croire que je pouvais faire une attaque personnelle en
direction du premier magistrat de la ville. Le seul dérapage de l’histoire n’est
que celui d’un journaliste qui ne pense et qui n’attend que le coup sous la
ceinture pour alimenter sa rubrique. On imaginerait plutôt ce journaliste
travaillant pour une presse de qualité telle « Voici », « France Dimanche » ou «
Ici Paris ». Quant à ma relation avec M. Franck Riester, celle-ci n’est ni
meilleure ni pire que lorsque nous avons été élus en 2008 et fort heureusement,
le conseil municipal est un débat politique et républicain. N’en déplaise à
certains .«