Le 20 Mars dernier le parlement lituanien (Seimas), a entériné son »agenda de Printemps » comportant trois modifications législatives qui violent ouvertement les droits des personnes LGBT ainsi que les engagements internationaux pour faire respecter la liberté d’expression et lutter contre la discrimination.
Proposés par Petras Grazulis, co-auteur en Novembre 2010 d’un projet de loi controversé visant à faire de »la promotion de l’homosexualité » une infraction, de nouveaux amendements pour l’examen d’un nouvel article 214 (30) du Code administratif, intitulé »Protection des valeurs morales constitutionnelles » sont actuellement pris sérieusement en considération.
En substance, le texte indique que »le dénigrement public des valeurs morales constitutionnelles et des principes de la famille stipulés dans la constitution ainsi que l’organisation d’événements en contradiction avec la morale » seraient désormait réprimandés par une amende pouvant aller de 290 à 870 euros (1000 à 3000 litas).
En cas de récidive la somme à payer pourra en outre passer de 870 à 1740 euros (3000 à 6000 litas).
Clairement cette nouvelle mouture vise à criminaliser une très grande variété d’actions et d’activités, directement liée aux droits de l’homme, à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, incluant le suivi des personnes LGBT en matière de santé ainsi que l’organisation de festivals LGBT ou d’événements liés aux fiertés gay et lesbiennes.
Ce projet de loi anti-gay en Lituanie a été sévèrement critiquée par l’Union européenne, sachant que le pays en est un Etat membre.
La commissaire à la Justice Viviane Reding, également vice-présidente de la Commission européenne, s’est d’ailleurs vertement exprimée à ce sujet: »En tant que commissaire européen chargé des droits fondamentaux, je suis pleinement engagée dans la lutte contre l’homophobie et la discrimination contre les personnes sur la base de leur orientation sexuelle », a-t-elle lancé dans une vidéo diffusée lors d’une conférence des droits de l’homme en marge de la Gay Pride Baltique de 2010. »Le principe de l’égalité de traitement est une valeur fondamentale pour l’Union Européenne. Il est garanti par la Charte des droits fondamentaux. Son article 21 interdit toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle », a-t-elle appuyé.